Syndrome de l’imposteur, manque de confiance, manque d’informations ; autant de raisons pour expliquer le manque de diversité dans l’entrepreneuriat. Depuis quelques années, cette tendance évolue à la baisse, notamment grâce aux actions mises en place par certaines écoles de commerce.
On estime à environ 2,3 millions le nombre de jeunes qui auraient 2x moins de chance d’aboutir à un projet d’entrepreneuriat via une école de commerce. Ce chiffre se calcule en additionnant plusieurs types de profil.
Les jeunes habitants des zones rurales sont touchés par ce phénomène. La mauvaise circulation de l’information dans les campagnes et petites villes en serait la cause principale. L’aspect géographique rentre aussi en compte, les petites villes se trouvent rapidement isolées tandis que les écoles ainsi que les investisseurs se trouvent majoritairement dans les grandes villes. Il existe également une autre problématique à laquelle certains jeunes entrepreneurs en herbe restent confrontés : le coût de la vie dans les grandes villes et de la formation en école de commerce.
Au fur et à mesure, cette problématique s’est posée au sein des écoles de commerce qui déploraient le fait de pas avoir de diversité au sein des classes. Les solutions trouvées, notamment chez Kedge Business School, sont axées sur les campagnes de recrutement et sur le financement des formations. L’école participe à des salons dans toutes les villes de France mais invite également les élèves des plus petites villes à s’intéresser à l’entrepreneuriat et aux formations commerciales, l’école a notamment optimisé sa communication au sein des QPV (Quartier Prioritaire de la Ville). Kedge propose d’ailleurs des solutions de financement :
- Possibilité de bourse
- Cursus en alternance
- Partenariats bancaires accordant des prêts à taux zéro aux étudiants
- CDD internes réservés aux étudiants
Les femmes sont également un public minoritaire dans l’entrepreneuriat, on dénombre seulement 21% de femmes cheffe de start-up.
À ce propos, nous avons rencontré Feyrouz Tripotin, chargée des programmes start-up chez Kedge Business School Marseille.
Feyrou est également chargée de l’aspect “parité et mixité” dans les classes entrepreneuriales.
“A la base, l’entrepreneur, il y a quelques années, était un homme d’une trentaine d’années avec un peu d’expérience. Il a fallu casser les codes en proposant des intervenants aux profils divers pour montrer aux étudiants que c’est possible”
Afin de casser ce modèle, Kedge a mis en place une politique de quotas au sein de son école entrepreneuriale ; imposant la présence d’équipes mixtes et/ou féminines. L’école soutient également un projet collectif d’entrepreneurs exclusivement féminin dont les projets sont à impact tel que “Wonders”.
“Je pense qu’elles ont besoin de ce petit coup de boost en plus, qu’il faut leur offrir. Elles ont besoin de ce temps où elles partagent, entre femmes, les mêmes problématiques. Ça leur sert également à faire du réseau entre elles.” “Ça ne veut pas dire qu’elles ont toutes besoin de ça; ça veut dire qu’on doit offrir la possibilité à celles qui en ont besoin”
Si le sujet des quotas est complexe car peut remettre en cause le principe de méritocratie, Ferouze nous explique que ces actions servent de coup de boost et ne dureront pas dans le temps, le projet est ici de prouver que les femmes ont leur place et que la diversité offre de nombreux atouts. L’expérience a une durée de quelques années seulement, elle sert à normaliser la diversité au sein de l’entrepreneuriat, elle a un rôle de vitrine.
“Travailler avec des hommes et des femmes et plus généralement dans la diversité, apporte une grande richesse. Et finalement on apprend à travers la diversité, on apprend avec des gens qui sont pas comme nous, qui ne pensent pas comme nous et qui ont eu une éducation différente” “Notre objectif est de maintenir autant d’homme que de femme car on veut qu’il y ait une diversité, et on se dit que en tant qu’école, on a ce rôle à jouer”
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