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5 éléments pour comprendre la carrière politique de Jean-Luc Mélenchon

Alors que Nupes est au coude à coude avec Ensemble !, Jean Luc Mélenchon n’a pas encore remporté son pari. Celui qui veut se faire élire premier ministre a encore du chemin. En attendant, voici 5 éléments pour comprendre la carrière politique de Jean Luc Mélenchon.

Entrée dans la vie politique

Dès qu’il entre au lycée Rouget de Lisle, en Bourgogne, Jean-Luc Mélenchon s’investit en politique. Il mène le mouvement lycéen de sa ville lors des manifestations de Mai 68. En 1969, il est bachelier et rejoint l’Union Nationale des Etudiants de France. La même année, il intègre l’Organisation communiste internationale, un courant trotskiste. En 1972, il en devient dirigeant à Besançon. Pendant près de 5 ans, sous le pseudo « Santerre », il participe aux luttes étudiantes et ouvrières du Jura. Il prend ses distances avec la conception léniniste et quitte l’OCI.

Sans carte politique, il n’adhère pas au Parti Communiste Français. Il lui reproche son refus de condamner l’invasion de la Tchécoslovaquie par le pacte de Varsovie pour mettre fin au printemps de Prague. En 1976, il quitte sa région natale et adhère au Parti Socialiste.

Recentrage à gauche

Après plusieurs années proches de l’extrême, Jean-Luc Mélenchon se recentre. Il continue cependant de militer pour l’union entre le PC et le PCF. Le jeune militant est alors repéré par Claude Germon, maire PS de Massy, qui l’engage comme directeur de cabinet. Il devient l’un des principaux mitterrandistes en Essonne et s’oppose à Marie-Noëlle Lienemann. Pour répondre à la création de Radio Massy Pal, il fonde Radio Nord Essonne et lance le présentateur Arthur lors de la fusion des 2 radios. A Massy, il organise des rassemblements de milieux communistes d’Amérique du Sud.

Il intègre en 1983 une loge franc-maçonne, où il défend l’idéal républicain et la laïcité. Cependant, il reproche au Grand Orient de France de ne pas s’engager dans la bataille en faveur de l’unification des enseignements publics et privés. Il qualifiera les fraternelles parlementaires comme une « déviance grave, un attentat contre la République ». Il n’est aujourd’hui plus membre des francs-maçons. En 1986, il est élu sénateur.

Fin de ses années au PS

A partir 1997, Jean-Luc Mélenchon se sépare progressivement du PS et retourne vers l’extrême gauche. Cette année-là, il se présente au poste de premier secrétaire du PS. Il s’incline lourdement contre François Hollande et se sent humilié. L’année suivante, il est le seul sénateur PS à s’opposer au projet de loi d’intégration de la Banque de France au système européen de banques centrales. Il est aussi contre le passage à l’euro. Il est sanctionné par son parti et reçoit une lettre de blâme du premier secrétaire. En 2000, il est nommé ministre délégué à l’enseignement professionnel sous la cohabitation de Jospin. Il fait campagne avec le PCF contre le « oui » du Parti Socialiste au référendum interne sur le projet de traité établissant une constitution pour l’Europe.

En 2007, il soutient Laurent Fabius pour la présidentielle. Il veut que le candidat du PS à la présidentielle soit contre la Constitution Européenne. Jean Luc Mélenchon s’oppose dans un premier temps à la candidature de Royal mais finis par soutenir cette dernière. Il y voit là la plus grande chance de la gauche de l’emporter. Après la défaite, il continue de plus en plus à s’opposer au PS. Le 7 novembre 2008, il quitte le parti et fonde le sien : le Parti de gauche.

Création du Parti de Gauche

Le Parti de Gauche est officiellement fondé le 1er février 2009. Jean Luc Mélenchon en devient co-président, aux côtés de Martine Billard. Il s’inspire des théories de la décroissance et réaffirme l’idée d’une organisation de gauche sociale et écologique. Sa liste obtient 8,15% des suffrages aux européennes de 2009 et Mélenchon devient donc député européen.

En 2010, il connait une percée dans les médias. Son pamphlet contre les élites, Qu’ils s’en aillent tous !,  connait de très bon chiffres. Il développe alors son image de personnage populaire, en opposition avec Dominique Strauss-Kahn. Il reste pour autant très bas dans les sondages. En 2011, soutenu par le Parti de Gauche, la Gauche unitaire et plusieurs autres partis écologistes et d’extrême gauche, il se présente à la présidentielle. Ses meetings connaissent de vrais succès. Au premier tour, il terminera avec 11,10% des voix.

Après cet échec, plutôt considéré comme une réussite, il se lance dans les législatives dans la 11ème circonscription du Pas-de-Calais. Connu pour être aux mains du Front National, il est face à Marine Le Pen. Il termine loin derrière la candidate d’extrême droite. Le Front de gauche commence à perdre de la vitesse. Aux européennes de 2014, les scores sont faibles : 6,6% au niveau national. Le 10 février 2016, il annonce sa candidature à la présidentielle hors cadre de partis. Il crée alors le mouvement La France Insoumise.

Lancement de la France Insoumise

Pour financer son mouvement, Jean-Luc Mélenchon fait appel aux citoyens. Il reçoit le soutien du PCF, du Parti de Gauche et de plusieurs membres d’EELV. En Juin 2016, il est dans les sondages le premier homme de gauche. Jean Luc Mélenchon est un très bon orateur. Pour sa campagne, il s’appuie sur les nouveaux médias. Massivement suivi sur YouTube, il propose une émission hebdomadaire, intitulée La Revue de la Semaine. Il fait le buzz pour son meeting du 5 février 2017. « Mais alors, où suis-je ? ». A la fois à Lyon, en réel, et à Paris, en hologramme. Avec presque 20% des voix, il échoue finalement à la 4ème place de l’élection présidentielle. Le 18 juin 2017, il est élu député de la 4ème circonscription des Bouches du Rhône. En 2022, il termine 3ème des élections présidentielles. Tête d’affiche de Nupes, il espère se faire « élire » premier ministre.

A lire aussi : « La police tue » : 5 dérapages de Jean Luc Mélenchon

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