Saleh al-Arouri, le numéro 2 sur Hamas, est mort dans une frappe aérienne à Beyrouth. Les autorités libanaises accusent Israël, qui ne l’a pas revendiqué.
La mort du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri laisse craindre une « expansion » du conflit. Après la mort du haut responsable de l’organisation islamique dans la banlieue de Beyrouth, les belligérants du conflits se préparent à une escalade des tensions. Dans cette attaque, six autres membres du Hamas ont perdu la vie. Cette frappe intervient au cœur du territoire influencé par le Hezbollah libanais, grand allié de l’Iran. À Beyrouth, les manifestations en hommage à ce haut responsable ont accompagné ses funérailles.
Le Liban accuse formellement Israël d’avoir commis ce tire de « missiles guidés » comme le déclare un haut responsable de la sécurité libanaise, rapporte l’AFP. L’ANI, l’agence officielle libanaise annonce également qu’un drone est à l’origine de cette frappe. De leur côté, Israël ne la revendique pas, mais affirme se préparer à « tout scénario ».
L’« assassinat ne resterait pas impuni » promet le Hezbollah
Depuis le 7 octobre, début de la guerre, 165 personnes ont été tués au Liban. L’organisation pro-iranienne du Hezbollah, échange quotidiennement des tirs de missile à la frontière israélo-libanaise. Ils disent venir en soutien au mouvement de révolte palestinien. Parmi ces morts, l’AFP indique que la plupart sont membres de l’organisation militaire, mais ajoute aussi que ce bilan fait état de 20 civils dont 3 journalistes.
Après l’assassinat de Saleh al-Arouri, le Hezbollah affirme que l’« assassinat ne resterait pas impuni ». Et le chef du groupe, Hassan Nasrallah assure, « nous ne craignons pas la guerre« . Il ajoute que dans le cas d’une guerre contre le Liban, le Hezbollah sera « sans limite« .
Néanmoins, du point de vue d’Anthony Samrani, rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour, le groupe pro-iranien est face à un dilemme de taille. « Le Hezbollah se retrouve dans une position très délicate où, d’une part, il ne peut pas ne pas répondre et en même temps, s’il répond de façon trop musclée, il risque une guerre ouverte qu’il cherche, en tout cas qu’il a cherché, jusqu’ici à éviter avec Israël » déclare-t-il à France 24. À ce choix complexe, s’ajoute le fait que la situation économique du Liban est catastrophique. À titre indicatif, le pays fait face à une inflation en novembre 2023 de 211% sur un an selon les données de l’administration centrale des statistiques du Liban.
Instabilité des négociations
Cet événement met en péril les négociations du Caire. Dirigés vers des trêves successives et des libérations d’otages, les échanges en Egypte sont largement perturbés. À l’international, Emmanuel Macron a lui aussi demandé un cessez-le-feu. Le média israélien Hareetz affirme selon des sources diplomatiques arabes, que cet assassinat aurait mis un point final aux négociations. Désormais, celles-ci « se concentrent désormais sur la prévention d’une escalade, en particulier avec le Liban ».
Du côté israélien, la tendance est enclin aux tensions. L’armée indique se préparer à des « combats prolongés ». Cette idée est soutenue par le ministre de la Défense Yoav Gallant. « L’idée que nous pourrions nous arrêter bientôt est erronée. Sans une victoire claire, nous ne pourrons pas vivre au Proche-Orient » affirme-t-il.