C’est ce 1er mars que sera lancée la nouvelle série d’action de Netflix, Furies, avec Lina El Arabi, Marina Foïs et Mathieu Kassowitz.
Furies ou la belle histoire histoire d’amour des séries d’action à la française
Après Braqueurs et Pax Massilia d’Olivier Marchal, Netflix poursuit dans son offre de séries d’action française avec Furies, une série inspirée de l’esprit des vieux polars français jusqu’à John Wick et son action démesurée. Série créée Yoann Legave et Jean-Yves Arnaud à qui l’on doit l’étonnante série Kepler(s) sur France 2, Furies réunit un casting de choc avec en tête d’affiche Marina Fois, Lina El Arabi ou encore Mathieu Kassowitz, et tous dans des rôles étonnants et hors de toute zone de confort habituelle. Un projet innovant, qui tranche radicalement de ce que l’on voit dans nos fictions, un projet qui malgré quelques défauts, fait du bien (c’est donc à se demander pourquoi la plateforme a décidé à ce point d’empêcher les journalistes de travailler, en bloquant l’accès aux talents).
À l’origine, sept Familles régnaient sur la pègre parisienne. Mais l’une d’entre elles – les Arago – a été décimée par les six autres qui lui vouaient une jalousie féroce. En effet, en ce jour fatidique de 1928, alors que la famille mariait sa fille dans une ambiance joyeuse, les festivités se sont achevées dans un bain de sang. Seule rescapée du massacre, la mariée, aussitôt devenue veuve, a réclamé vengeance, puis a renoncé à sa place au sein de l’Olympe pour garantir son indépendance et exercer une forme de justice dans le milieu. C’est ainsi qu’est née la première Furie – une charge qui se transmet de mère en fille. Depuis cette époque, il n’y a plus jamais eu de guerre entre les Familles. Jusqu’à aujourd’hui…
De l’action décomplexée
Bien sûr la série a pas mal d’incohérences, bien sur qu’elle se débarrasse de cliffhangers over the top en fin d’épisode par des sauts dans le temps à l’épisode suivant, bien sûr qu’elle ne s’encre pas dans une réalité qui est la nôtre ce qui complique une possible « crédibilité, … Pourtant, Furies est une vraie série d’action réussie, signée par des auteurs et réalisateurs talentueux comme on l’attendait depuis un moment.
La mythologie, peu habituelle dans une série française, est complexe, mélangeant les références aux mythologies antiques et les histoires de mafia. Au fil des épisodes, le propos se clarifie et l’on comprend mieux le mode de fonctionnement très organisé / vertical et dont l’héritage se transmet de mère en fille au fil des générations – comme une certaine élue, chasseuse de vampires – afin de mieux profiter d’une pure série d’action (qui ne rechigne jamais sur la violence) et d’une histoire de vengeance teintée de famille (à moins que ça ne soit l’inverse).
A lire aussi : From : pourquoi il ne faut pas rater la pépite de Paramount+ ? | VL Média (vl-media.fr)
La montée en puissance est claire et nette, elle se fait ressentir à mesure que la saison 1 progresse pour parvenir à un véritable climax à l’intensité folle en fin de saison. Entre les deux, tel un pulp à l’ancienne, Furies enchaîne les fausses pistes, les scènes d’action dantesque, les retournements de situations hors norme (sans doute parfois trop) pour offrir aux spectateurs un véritable spectacle. « En avoir pour son argent » semble bien correspondre au sentiment général qui s’en dégage.
Pour animer l’ensemble, la série peut compter sur un casting impressionnant. Marina Foïs, dans un rôle à contre emploi, est souvent sur un fil rouge, proche de tomber dans la carricature, mais quand on finit par s’y faire, on reconnaît qu’incarner la Furie lui va plutôt pas mal. A ses côtés, Mathieu Kassowitz a un rôle bien plus intéressant car au fil de l’histoire, il passe d’un côté à l’autre, entre le mal total et le « mal que l’on comprend ». Cette complexité du personnage donne à la série une tonalité intéressante car il est le marionnettiste qui permet de comprendre le personnage de Lyna, et surtout ses tournoiements.
Mais la plus grosse réussite de Furies tient en un nom : Lina El Arabi. On connaissait le charisme incroyable de la comédienne depuis sa partition dans Philharmonia, mais elle se révèle ultra crédible dans un rôle d’action badass au possible, défouraillant tout ce qui passe à proximité raisonnable de ses calibres. On aime voir une comédienne incarner un tel rôle d’action et sembler prendre autant de plaisir en le jouant. De très bonnes augures que ce soit pour son film de genre La damnée (en salles à la fin de l’année) que pour la série de Canal+ Plaine Orientale.
Furies : une machine rondement menée mais parfois inégale
Si la France ne sera pas en reste en ce printemps côté action (le prochain arrivage sera Mercato sur TF1), elle trouve avec Furies un sérieux candidat au poste de plaisir non coupable que l’on va se conseiller mutuellement dans les jours à venir. Bien moins régulière dans son traitement et bien moins réussie aussi que Machine (bientôt sur Arte), Furies nous réconcilie avec de l’action comme on en faisait plus trop en France, trop étiqueté comédie- d’action à l’humour franchouillard et nous sert un vrai divertissement dans lequel on se plonge avec un plaisir certain comme on va voir un bon blockbuster l’été. Et c’est déjà très bien !