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Qui était Ebrahim Raïssi, le Président iranien décédé dans un crash d’avion ?

Le Président iranien Ebrahim Raïssi est décédé alors que l’hélicoptère dans lequel il était s’est écrasé dimanche en Iran. C’était une figure clé de la politique iranienne contemporaine, à la présidence controversée.

Il était toujours coiffé de son turban noir et vêtu d’un long manteau de religieux. Ebrahim Raïssi, le Président iranien est décédé dimanche 19 mai à la suite d’un accident d’hélicoptère dans le nord-ouest de l’Iran. Ce dernier a façonné le paysage politique et judiciaire du pays depuis plusieurs années. Il occupe plusieurs postes clés, à la fois économique, politique et judiciaire. Mais ce matin, les médias iraniens ont annoncé la mort de leur président ainsi que celles de huit autres passagers. Face à cet évènement soudain, le gouvernement iranien a assuré qu’il n’y aurait aucune perturbation dans leur pays. Dans l’attente d’une élection présidentielle sous 50 jours, la Constitution prévoit que Ebrahim Raïssi soit remplacé par Mohammad Mokhber, premier vice-président. Un deuil national de cinq jours a été annoncé.

Ebrahim Raïssi ou le boucher de Téhéran

Lors de son parcours, il grimpe rapidement les échelons. Dans les années 1980, il joue un rôle clé dans les procès et les exécutions de prisonniers politiques. ce Des actes qui lui vaudront des critiques sévères de la part des défenseurs des droits humains. En 1988, il est membre de la « commission de la mort » qui a supervisé un épisode sombre de l’histoire iranienne. En effet, il a signé la mort de 4 000 détenus purgeant leurs peines de prison en dynamitant en pleine nuit l’une des ailes de la Prison Evin. Ce sont ces actes qui lui ont offert le surnom de « boucher de Téhéran« , marquant son image publique.

Une ascension politique dès 20 ans

Ebrahim Raïssi est né le 14 décembre 1960 à Machhad, une des villes saintes chiite d’Iran. Il a grandi dans une famille religieuse et a entamé très tôt des études théologiques. À l’âge de 15 ans, il rejoint le séminaire de Qom, où il étudie sous la direction de plusieurs érudits influents. Cette formation religieuse a été la fondation de son avenir politique jusqu’à sa mort. Pendant trois décennies, il progresse pas à pas après avoir été procureur général de Karaj à l’âge de 20 ans. Ce titre lui parvient à la suite de la victoire de la Révolution islamique de 1979. S’en suit une succession de postes à responsabilités. De procureur général de Téhéran, il devient chef adjoint de l’Autorité judiciaire avant d’être nommé procureur général d’Iran.

À lire aussi : 5 éléments pour comprendre les fondements de la République islamique en Iran

De la Magistrature à la Présidence de l’Iran

Après plusieurs expériences dans le monde judiciaire, Raïssi est nommé en 2016 à la tête de l’Astan Qods Razavi, une fondation charitable puissante et riche basée à Machhad. Cette position lui donne ainsi une plateforme significative pour renforcer son influence politique. En 2017, il se présente à l’élection présidentielle, mais perd face au président sortant Hassan Rohani. Malgré cette défaite, il continue de gagner en popularité et ne renonce pas à ses ambitions. En 2021, il se présente de nouveau, et est élu le 18 juin. Ces élections sont perçues comme un retour aux valeurs fondamentales de la révolution islamique, promettant de lutter contre la corruption, défendre la liberté d’expression et de renforcer l’économie nationale. Récemment, les législatives du pays ont renforcé le pouvoir de l’ayatollah.

Raïssi : un Mandat marqué par des défis internes et internationaux

Le mandat de Raïssi a été caractérisé par des défis considérables. Au sein de son pays, il a dû faire face à une crise économique exacerbée par les sanctions occidentales et une inflation galopante. Ses efforts pour revitaliser l’économie se sont concentrés sur une autosuffisance. Mais sa coopération avec la Chine et la Russie a également joué un rôle important. D’ailleurs, Poutine et Xi JinPing se sont exprimés sur cette « grande perte ». Depuis septembre 2022, l’Iran fait également face à un mouvement de contestation après la mort de Masha Amini par la police des moeurs.

Ces derniers mois, depuis l’attaque du 7 octobre, le président iranien s’était aussi présenté comme un adversaire résolu d’Israël, ennemi de la République islamique. L’Iran a de cette façon apporté son soutien au Hamas depuis le début du conflit israélo-palestinien. Le pays a même lancé en avril une attaque contre Israël avec l’envoi de 350 drones et missiles. Mais la plupart d’entre eux avaient été interceptés par plusieurs pays alliés, comme les États-Unis et la France. Figure politique redoutée, Ebrahim Raïssi figurait même sur la liste noire américaine des responsables iraniens sanctionnés pour complicité de violations des droits humains.

À lire aussi : Attaque sur Israël : c’est quoi l’article 51 brandi par l’Iran ?

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