Au lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les principaux partis de gauche ont officialisé la création d’un nouveau « Front populaire ». Une alliance pour contrer la dynamique de l’extrême droite lors des prochaines législatives.
Un nom, pas choisi au hasard
Le Front populaire est une coalition des différents partis de gauche, formés pour la première fois en 1936, contre la montée du fascisme et de l’extrême droite en vue des élections législatives.
À l’époque, les partis d’extrême droite prennent de l’ampleur, et le socialiste Léon Blum décide de créer le « Front Populaire », pour gagner les élections législatives de 1936. Le « Front populaire » obtient un score de 57 %, soit environ 328 sièges sur 618.
Mission réussie pour la première alliance de gauche, qui forme le premier gouvernement à dominante socialiste en France.
Si François Ruffin a fait appel à un nouveau « Front populaire », c’est pour faire référence à cette union de 1936, née dans un contexte similaire à celui d’aujourd’hui, et qui a conduit la gauche à la victoire.
A lire aussi : 5 éléments pour comprendre l’extrême-droite française : du FN au RN | VL Média (vl-media.fr)
Quel candidat ?
En étant le premier à solliciter cette nouvelle alliance des partis de gauche, François Ruffin se verrait bien capitaine du navire.
Si le Parti Communiste s’est dit en accord avec le projet, tout comme La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, et le Parti Socialiste d’Olivier Faure, il existe tout de même certaines conditions.
En terminant devant La France insoumises lors des dernières européennes, (PS : 13 ,8 %), (LFI : 9,9%), Raphaël Glucksmann se dit légitime de mener le projet de l’alliance de gauche, et pose cinq conditions précises : « un soutien indéfectible à la construction européenne », « un soutien indéfectible à la résistance ukrainienne » également « un rejet, une abrogation de la réforme des retraites et de la réforme de l’assurance-chômage et de la loi immigration ». Il ajoute aussi « une accélération de la transition écologique » ainsi qu’un « rejet de la brutalisation de la vie politique ». « Si ces conditions ne sont pas remplies, on ne fait pas ça », assure-t-il sur le plateau du 20h de France 2.
Une Nupes 2.0 ?
Si le nouveau « Front populaire » va permettre de présenter des candidatures uniques à chaque premier tour, il faut encore se mettre en accord sur le programme.
Un programme commun est en cours de préparation, pour proposer quelque chose de différent du programme partagé de la Nupes, signé à l’été 2022.
Certains points de désaccord, comme le refus des mélenchonistes de qualifier le Hamas d’organisation terroriste, à semer des troubles au sein de l’ancienne alliance.
À noter que si le programme du nouveau « Front Populaire » s’aligne trop sur des positions de La France insoumises, le Parti Socialiste de Raphaël Glucksmann n’hésiterait pas à quitter cette alliance.