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Comment est né … le dessin animé SuperTed ?

SuperTed est l’un des dessins animés cultes des années 80, rediffusé dans Croque Vacances. Nous revenons sur sa création avec son « papa » Mike Young.

SuperTed, un dessin animé anglais qui aura marqué toute une génération. Il y a quelques mois, nous avons eu le plaisir d’échanger avec son créateur Mike Young (interview réalisée avec Rui Pascoal) et nous dévoilons les origines de ce personnage iconique (avant de vous proposer une émission spéciale très bientôt) !

« Voici l’histoire d’un ourson en peluche tout ce qu’il y a d’ordinaire.
Mais sur la chaine de fabrication, on lui découvrit un défaut
et il fut jeté au rebus comme un vieux morceau de chiffon.
Il se retrouva dans une grande pièce toute noire.

C’est alors que, venant de l’espace, un drôle de bonhomme
lui donna la vie avec de la poussière cosmique. Il l’emmena dans
un nuage magique où la bonne fée nature, à son tour, lui donna des
pouvoirs surnaturels.

Et depuis, le petit ourson devint : SuperTed ! »

Est-ce que vous vous souvenez de la première fois où vous avez eu envie de travailler sur un dessin animé ou pour l’animation ? 

Vous savez, j’étais écrivain – rien à voir avec l’animation ou quoi que ce soit. Je me suis remarié et j’ai hérité de son petit garçon, Richard. Et souvent, quand je lui racontais des histoires, j’essayais de comprendre ses préoccupations. Il avait très peur du noir, et le soir, il n’était pas très enclin à aller se coucher. Alors j’ai commencé à lui raconter les histoires d’un ours en peluche. J’ai pris un ours en peluche sur son lit, je lui ai attaché une sorte de mouchoir autour du cou et j’ai dit, « cet ours en peluche aussi, il a peur du noir mais quand il murmure son mot magique secret, il se transforme en Super Ted« . Et soir après soir, je lui racontais ces histoires. 

Nous vivions dans un petit village gallois où j’étais très connu, et la professeure de son école de théâtre m’a dit un jour : « On adore les histoires de Super Ted. » J’ai demandé : « Mais comment en êtes-vous au courant ? » Elle a répondu ,« Richard nous raconte toujours l’histoire que vous lui avez racontée la veille. Vous êtes écrivain, pourquoi ne les faites-vous pas publier ? » C’est dire à quel point tout cela est arrivé par hasard. Alors j’ai écrit quelques histoires, on a trouvé un éditeur, et j’ai peut-être fait 200 livres sur Super Ted, d’une manière ou d’une autre. 

A lire aussi : Comment est né le dessin animé Les mystérieuses cités d’or ? | VL Média (vl-media.fr)

On vivait au Pays de Galles et Quand la quatrième chaîne de télévision galloise a été créée, je connaissais un des gars qui y travaillait, et en discutant, on a décidé qu’il fallait au moins quelque chose que S4C – c’est le nom de la chaîne – pourrait produire à l’international. Parce que 99% des programmes étaient en Gallois et donc regardés uniquement au Pays de Galles. Je les ai convaincus de me laisser installer un studio au Pays de Galles, Siriol Animation. On a commencé à produire Super Ted, mais on connaissait si peu de choses sur le sujet qu »en fait, on a copié Disney et leur façon de faire. Et nous avons obtenu quelque chose de très grande qualité pour l’époque. Si vous regardez les dessins animés du début des années 80, vous verrez que l’animation est très limitée, contrairement à Super Ted. Et c’est parce que nous ne savions pas faire autre chose, au fond.  C’est à partir de là que tout a démarré, ça s’est vendu dans presque tous les pays du monde, à l’exception de la Corée du Nord. Et tout le monde a entendu parler de Super Ted. 

Les épisodes de Super Ted font 7 minutes. Pourquoi ce choix ? Pour des raisons économiques ?

Pensez à Bugs Bunny et à tous les grands dessins animés du passé, c’étaient des courts métrages diffusés avant les films au cinéma. Les Looney Tunes, c’était essentiellement des courts métrages. Super Ted était diffusé 7 minutes avant le journal télévisé de 18 heures sur la BBC, à cette époque. Et c’est pour ça que Super Ted rassemble un groupe démographique très mixte. Ce n’était pas fait pour les enfants. En gros, ça permet de garder le rythme, l’énergie. Je suis britannique, je travaille là-dedans depuis 33 ans, et tout ce que je peux vous dire, c’est que chez nous, la façon dont on écrit des dessins animés, l’animation, la réalisation, le storyboard… c’est complètement différent. Si on le faisait à New York, on y perdrait quelque chose.

Vous avez trouvé le titre tout de suite ?

Ce n’est pas le titre le plus original au monde, je dois dire. J’étais dans une chambre avec un petit garçon de deux ans et demi ou trois ans, je lui racontais des histoires. Et d’ailleurs, en 1979, après la publication des livres et avant de faire la série, j’ai reçu une lettre des avocats de DC Comics, menaçant de me poursuivre en justice, à cause de Superman. J’ai dit : « c’est un ours en peluche qui a peur du noir, ce n’est pas du tout Superman ! »  Et finalement nous sommes parvenus à un accord , ils ont laissé tomber. Et l’ironie, c’est qu’ils ont racheté Hanna-Barbera et tout le catalogue, y compris les versions américaines de Super Ted !

About author

Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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