Deux jours après la fin des municipales 2014, le constat est accablant pour la gauche qui perd de nombreuses villes au profit de la droite. Si ces municipales sont une véritable défaite pour le Parti Socialiste, elles pourraient en réalité constituer un atout pour l’action politique de François Hollande.
Cette analyse qui peut paraître étonnante n’en demeure pas moins intéressante et fondée comme l’explique le Canard Enchainé daté du Mercredi 26 Mars. Au cours d’un article intitulé « Vive la défaite municipale ! » le journal satirique explique que l’acquisition par la droite de nombreuses mairies pourrait servir à la mise en place de la politique d’économie menée par François Hollande.
50 milliards d’économies d’ici 2017
C’est l’objectif fixé à la France par Bruxelles. Si l’État ne peut souffrir d’autres coupes dans son budget, l’argent à économiser est ailleurs et c’est tout naturellement les collectivités locales qui vont être mises à contribution. Or il serait délicat d’imposer de lourdes coupes budgétaires à une mairie de gauche sans que l’opinion publique ne perçoive défavorablement une telle action et vienne à nouveau critiquer la politique du PS menée dans les collectivités locales. Ainsi comme le souligne le Canard Enchainé « Plus il y aura de villes qui passeront à droite, plus Hollande pourra couper le kiki à des institutions trop dépensières et casser la spirale de l’endettement ». Les dommages collatéraux de la politique d’austérité retomberont nécessairement sur les dirigeants UMP des municipalités qui porteront le chapeau auprès de leurs électeurs.
Une mauvaise surprise pour les maires de droite
Pour réaliser ces 50 milliards d’euros d’économie, François Hollande s’appuyerait notamment sur un rapport du 3 Mars 2014 précaunisant un gel des dépenses des collectivités jusqu’en 2017, de limiter les dépenses de personnel et de diminuer les investissements et aides sociales. Autant de mesures qui ne feront pas bonne presse aux maires de droite, contraints de « faire le sale boulot et [de porter] le poids de l’impopularité » selon le Canard. L’article souligne pour terminer que ces mêmes maires auront les mains liées et ne pourront aller à l’encontre des directives gouvernementales puisque leur budget pourrait être mis sous tutelle d’État à condition qu’une réforme constitutionnelle soit passée en ce sens.
Un proverbe japonais dit « On apprend peu par la victoire, mais beaucoup par la défaite. » une leçon de vie que François Hollande, qui n’a pas dit son dernier mot, semble avoir particulièrement bien intégré.