Dans le sillage de la disparition de C8 (et de NRJ12), certains ont lancé une pétition pour faire supprimer l’ARCOM.
Une pétition contre l’ARCOM
L’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) est une institution française créée en 2022 par la fusion de la CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) et de l’Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet). Son rôle est de réguler le paysage audiovisuel et numérique, en veillant à la respectabilité des contenus, à la protection des mineurs, à la lutte contre la haine en ligne, et à la préservation de la liberté d’expression. Pourtant, malgré ses missions qui visent à protéger les citoyens et maintenir un équilibre dans l’espace médiatique, certains acteurs ou citoyens remettent en question sa légitimité et sa légalité, allant jusqu’à réclamer son interdiction via une pétition qui a déjà rassemblé plus de 10 000 signatures.
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« Cette pétition a pour but de demander la suppression de l’ARCOM.
Alors que le gouvernement cherche de l’argent à économiser, je propose la suppression de l’ARCOM qui coûte pratiquement 50 millions en budget de fonctionnement annuel pour une rentabilité stérile, bureaucrate et qui nous venons de le voir avec la suppression de la première chaîne de la TNT en terme d’audience : C8, ne répond nullement aux attentes des Français en terme de pluralité des programmes et des sensibilités.
La suppression de cette chaîne de la TNT reste un scandale démocratique pour ne pas écrire un scandale d’état, le marqueur d’un virage vers la dictature culturelle et intellectuelle, celle de la moralisation de la pensée et du formatage médiatique dicté par l’ARCOM aux ordres de l’état.«
Des inquiétudes autour de la censure et de la liberté d’expression ?
Une des critiques majeures contre l’ARCOM concerne la crainte qu’elle devienne un instrument de censure excessive, limitant la liberté d’expression. Des associations, certains médias ou des internautes dénoncent la potentialité d’une régulation trop restrictive, pouvant mener à la suppression ou à la limitation de contenus jugés « indésirables », parfois sous prétexte de lutter contre la haine ou la désinformation. Certains craignent que cette autorité ne devienne un outil de contrôle, en écartant la diversité des opinions sur internet ou à la télévision.
Depuis la création de l’ARCOM, plusieurs exemples ont alimenté ces préoccupations. Par exemple, des campagnes de censure ou de retrait de vidéos en ligne, ou encore des décisions visant des contenus sensibles ou controversés, ont été perçues comme des atteintes à la liberté d’expression (à l’image de la suppression de C8). Même si l’objectif de l’autorité est de protéger certains groupes vulnérables, notamment les mineurs, ses détracteurs craignent qu’elle ne limite aussi, de manière imprécise ou arbitraire, la pluralité des discours, en particulier ceux qui dérangent le pouvoir ou certains groupes d’intérêt.
Une légitimité contestée par certains acteurs du numérique et de la société civile
Un autre motif de contestation réside dans la gouvernance de l’ARCOM. Certains estiment que cette instance, étant sous la tutelle du gouvernement ou dépendant de l’État, ne garantit pas une régulation indépendante et équilibrée (sans oublier qu’elle a déjà sanctionné des chaînes et / ou des médias diamétralement opposés). La concentration de pouvoir entre des mains publiques ou proches du pouvoir politique peut, selon ces critiques, mener à une instrumentalisation de l’autorité pour servir des intérêts particuliers, plutôt que l’intérêt général.
De plus, certains acteurs du numérique, notamment les influencers, les créateurs de contenus ou les associations de défense des droits numériques, dénoncent parfois des décisions perçues comme injustes ou excessives. Ils craignent que l’ARCOM ne devienne une sorte de censeur, ou une institution répressive pour ceux qui diffusent des contenus « non conformes » à une certaine norme imposée par les autorités.
Les enjeux liés à la prévention des contenus toxiques et la lutte contre la désinformation
Si l’un des objectifs affichés de l’ARCOM est de lutter contre la haine en ligne, la désinformation, ou encore les contenus dangereux pour les mineurs, ces actions suscitent aussi des débats. Certains citoyens et associations craignent que ces mesures soient utilisées pour étouffer la liberté de la presse ou pour contrôler la diversité d’opinions sur Internet. La frontière entre régulation nécessaire pour la sécurité et censure préjudiciable est perçue comme floue par certains.