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C’était en 1945 … les bombardements sur Hiroshima et Nagasaki

Les 6 et 9 août 1945, deux bombes atomiques étaient larguées sur les villes japonaises d’Hiroshima et Nagasaki. Une décision américaine qui allait mettre fin à la guerre dans le Pacifique, mais également ouvrir une ère d’incertitude mondiale. 80 ans plus tard, le souvenir de ces deux tragédies plane toujours sur l’histoire contemporaine.

Une guerre à finir

Le 8 mai 1945, l’Europe célèbre la fin de la guerre et la capitulation de l’Allemagne nazie. Toutefois, dans le Pacifique, le Japon continue à se battre. Malgré les bombardements massifs et les pertes humaines, l’empire nippon refuse la reddition. Depuis plusieurs mois, les États-unis bombardent intensément le Japon. Plus de 160.000 tonnes de bombes sont larguées sur 64 villes.

Cela ne suffit pas. La bataille d’Okinawa, qui s’est soldée par 50.000 pertes côté américain, a montré que tout débarquement terrestre au Japon entraînerait un désastre. Washington craint également une entrée imminente de l’Union soviétique dans le conflit. Il faut agir vite.

Lors de la conférence de Potsdam, le 26 juillet 1945, les Alliés ( États-Unis, Royaume-Uni, Chine) lancent un ultimatum. Une capitulation sans condition ou la destruction totale. Le Japon, par la voix du Premier ministre Kantaro Suzuki, ignore l’avertissement. La décision est prise, l’arme nucléaire sera utilisée.

Le président américain Harry Truman donne son feu vert le 24 juillet. L’arme a été mise au point en secret dans le cadre du projet Manhattan, sous la direction de Robert Oppenheimer. Trois bombes son prêtes. La première est testée au Nouveau-Mexique. Les deux autres sont destinées au Japon.

Hiroshima, puis Nagasaki

Le 6 août 1945 à 8h15, l’avion américain Enola Gay largue une bombe à l’uranium, nommée Little boy, au-dessus d’Hiroshima. L’explosion a lieu et une chaleur de plus de 4.000°C embrase la ville. La déflagration détruit tout sur un rayon de deux kilomètres. En quelques secondes, 70.000 personnes meurent. D’autres mourront des suites de leurs blessures ou des radiations. À la fin de l’année, 140.000 morts sont recensés. La motié de la ville a disparue.

Hiroshima avait été choisie précisément parce qu’elle n’avait pas encore été touchée par les bombardements conventionnels. Elle était donc une cible idéale pour mesurer l’effet de cette nouvelle arme. La ville abritait également de nombreux réfugiés, ce qui rend le bilan encore plus dramatique.

Trois jours plus tard, le 9 août, une seconde bombe éclate, Fat Man, cette fois au plutonium, est larguée sur Nagasaki à 11h02. Moins visée à l’origine, la ville est bombardée à la dernière minute en raison du mauvais temps au-dessus de la première cible. Nagasaki est un centre industriel majeur. L’explosion tue plus de 35.000 personnes sur le coup. Le bilan final s’élève à 80.000 morts.

Face à cette apocalypse, l’empereur Hirohito sort du silence. Le 15 août, il accepte l’ultimatum des Alliés. Le Japon capitule officiellement le 2 septembre 1945. Dès lors, la guerre est finie. Mais le monde ne sera plus jamais le même.

Une rupture historique et morale

Ces bombardements sont les seuls de l’histoire à avoir utilisé des armes nucléaires en temps de guerre. Ils ont permis de mettre un terme rapide au conflit dans le Pacifique. Mais à quel prix ?

À l’époque, les réactions sont globalement favorables dans le camp des Alliés. En France, Le Parisien libéré parlait de « révolution scientifique« . L’Europe est fatiguée après six années de guerre. Le Japon est vu comme un ennemi qu’il fallait abattre.

Cependant, des opinions discordantes se font entendre. Albert Camus condamne, par ses écrits, ce qu’il considère comme une victoire de la barbarie sur la raison. Il parle d’un « suicide collectif » et me en garde. L’humanité devra choisir entre l’usage raisonné du progrès scientifique ou sa propre destruction.

Sur le plan géopolitique, les conséquences sont immédiates. Staline ordonne aussitôt l’accélération du programme nucléaire soviétique. L’URSS obtient sa première bombe en 1949. Le Royaume-Uni la suit en 1952, puis la France en 1960. La course à l’armement est lancée.

Le monde entre dans un nouvel équilibre, celui de la dissuasion nucléaire. Désormais, une guerre mondiale signifierait l’annihilation réciproque. C’est ce qu’on appelle la doctrine de la « destruction mutuelle assurée« .

80 ans plus tard, le débat reste entier. Le recours à l’arme nucléaire était-il inévitable ? Car l’histoire de 1945 ne résume pas une victoire. Elle est aussi celle d’un bouleversement moral, scientifique et politique. Une date qui a changé le monde.

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« Mon Dieu, qu’avons-nous fait. » Le 6 août 1945, un éclair blanc déchire le ciel japonais, le bombardier américain Enola Gay vient de larguer la bombe atomique sur la ville d’Hiroshima. En une fraction de seconde la ville est dévastée, 70 000 personnes meurent le jour même et des dizaines de milliers d’autres mourront ensuite. 3 jours plus tard, la ville de Nagazaki subit le même sort. Ces attaques sans précédent entraînent la capitulation du Japon et marquent l’entrée de l’humanité dans l’ère nucléaire. 👉 Retrouvez la série documentaire « 1939-1945 : Et le monde bascule » dès maintenant sur notre plateforme france.tv (lien en bio 📌 ). À l’occasion des 80 ans de la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie le 8 mai 1945, cette série documentaire propose une immersion inédite au cœur d’un conflit planétaire qui a bouleversé le monde contemporain. #8mai #Hiroshima

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Un traumatisme toujours présent, 80 ans après

Hiroshima et Nagasaki reste à ce jour les seules villes frappées par une arme nucléaire. Leurs noms sont symboliques. Mais également un avertissement permanent. Les Hibakusha, ces survivants exposés aux radiations ont témoigné et pour ceux qu’ils restent témoignent encore de leurs souffrances. Maladies, stigmates et exclusion. Nombre d’entre eux ont fait de leur expérience une lutte pour la paix et la mémoire.

Sur le plan international, la menace nucléaire reste une réalité. Neuf pays disposent aujourd’hui de l’arme atomique. Les récentes tensions ravivent l’inquiétude d’un nouveau conflit de destruction massive.

Les usages de la technologie atomique, jadis célébrés, sont désormais objets de méfiance. Le progrès sans conscience peut dévaster une civilisation.

A lire aussi : Quels sont les pays qui possèdent la bombe atomique ?

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