
Alors qu’Israël bombarde les sites nucléaires iraniens, les inquiétudes sur le programme nucléaire du pays sont remises sous les feux des projecteurs. Nous reviendrons sur l’ensemble des pays possédant la bombe atomique.
Les installations nucléaires iraniennes ont été touchées par d’importantes frappes israéliennes dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 juin. Des sites militaires ont également été détruits par l’État hébreu. Cette opération militaire, menée par Tsahal, a ciblée également des quartiers résidentiels pour tuer notamment 9 scientifiques nucléaires du programme iranien dont Mohammad Mehdi Tehranchi et Fereydoun Abbasi.
Ces frappes ont un objectif très clair, ralentir la production d’uranium enrichi par l’Iran. L’une des principales installations d’enrichissement d’uranium du pays, à Nantz, a été touchée de nombreuses fois.
Israël voit la République islamique iranienne comme une menace très sérieuse et même existentielle depuis qu’elle a repris son processus d’enrichissement d’uranium. Le programme nucléaire iranien dépasse les taux nécessaires pour l’utilisation civile et se rapproche de ceux pour la production d’une bombe atomique.
L’Iran est-il en capacité de produire une bombe nucléaire ?
À ce jour, l’Iran n’est pas en possession de l’arme atomique. Cependant, le pays a réuni la majeure partie des éléments nécessaires pour fabriquer une bombe nucléaire. Les matériaux fissiles, le savoir-faire et les vecteurs balistiques sont tous présents sur le sol iranien. Les iraniens disposent de près de 17 000 centrifugeuses modernes, infrastructure permettant d’enrichir l’uranium.
L’Iran a enrichi son uranium à 60% et s’approche des 90% nécessaires pour une arme nucléaire. Ce taux d’enrichissement n’est utile que pour une utilisation militaire. La République islamique disposerait d’environ 9 000 kg d’uranium, soit 45 fois la limite posée par l’accord de Vienne de 2015.
Le temps de « breakout », temps nécessaire à la production d’une bombe atomique, s’est considérablement réduit. L’Iran pouvait avant les attaques produire une bombe en quelques semaines. L’État iranien était devenu un État de seuil : il ne possédait pas l’arme mais avait les capacités pour l’avoir.
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Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP)
Le TNP est un traité international conclu en 1968 et mis en place en 1970. Il est signé et ratifié par la quasi-totalité des pays. Seule la Corée du Nord, l’Inde, Israël, le Pakistan et le Soudan du Sud n’ont pas signé le traité.
Il vise à la non-prolifération des armes nucléaires et est garanti par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Les pays en possession de la bombe atomique
La prolifération nucléaire doit être utilisée pour décrire l’accroissement du nombre d’États dotés de la bombe atomique ou de ceux qui cherchent à s’en doter.
Les 5 États membres (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine) permanents du conseil de sécurité de l’ONU détiennent la bombe atomique. Ces pays sont détenteurs d’armes nucléaires après le développement de programme nucléaire post-seconde guerre mondiale et avant le traité de non-prolifération.
Israël est lui aussi détenteur de la bombe atomique depuis 1967. Cependant, l’État hébreu applique une politique d’opacité concernant son programme nucléaire. Cette opacité fait partie de sa stratégie de dissuasion pour se protéger face à ses ennemis.
Depuis l’entrée en vigueur du TNP, l’Inde et le Pakistan ont effectué des essais d’armes nucléaires en 1998. Ils n’ont pas signé le traité et disposent donc d’une force nucléaire opérationnelle. Malgré la signature du TNP, la Corée du Nord déclare se retirer de ce traité en 2003 et procède la même année à près de six essais nucléaires.
Nous comptons donc 9 pays en possession de la bombe atomique.
Cette prolifération nucléaire est au centre des préoccupations dans le conflit israélo-iranien. Si l’Iran réussit à se doter de la bombe atomique, le nombre de pays détenteurs de l’arme nucléaire serait élargi à 10.