Ce lundi 27 octobre 2025, une centaine de TGV de la SNCF ont été retardés ou annulés sur la ligne reliant Paris au Sud-Est, après un acte de vandalisme des câbles. Selon le ministre des Transports, cet incident a touché environ 50 000 voyageurs. Mais pourquoi les câbles ferroviaires sont-ils régulièrement volés ou sabotés ?
Des actes de sabotage aux conséquences majeures
La SNCF signale régulièrement des vols de câbles et des actes de sabotage sur son réseau ferroviaire. Leurs conséquences peuvent se traduire par des interruptions de service, des retards importants ou des annulations, qui ont un impact direct sur la mobilité des usagers. Par exemple, l’incendie volontaire de câbles survenu près de Valence ce lundi 27 octobre 2025 a provoqué le retard et l’annulation d’une centaine de TGV de la SNCF, sur la ligne reliant Paris au Sud-Est. Cet incident a affecté près de 50 000 voyageurs selon le ministre des Transports. Ce type d’incident illustre comment une seule action localisée peut provoquer un effet domino sur l’ensemble du trafic ferroviaire : trains retardés, correspondances manquées, surcharge des gares et perturbations des services.
Ces actes de vandalisme ont des conséquences économiques et sociales importantes. Sur le plan économique, ils entraînent des coûts élevés pour la SNCF, entre réparations des infrastructures endommagées, interventions d’urgence, redéploiement du personnel et indemnisation des voyageurs. Sur le plan social, les retards et annulations impactent la vie quotidienne des usagers : professionnels en déplacement, étudiants ou touristes se retrouvent bloqués, parfois pendant plusieurs heures. Ces incidents fragilisent la confiance des voyageurs dans la fiabilité du réseau ferroviaire et rappellent la vulnérabilité d’infrastructures pourtant stratégiques pour la mobilité nationale.
Une cible lucrative : le cuivre
Les câbles ferroviaires contiennent du cuivre, un métal précieux dont le prix a considérablement augmenté ces dernières années. Le prix du cuivre est passé d’environ 6 000 dollars la tonne en 2020 à plus de 9 000 dollars en 2025 selon les marchés mondiaux. Les voleurs recherchent ce métal non seulement pour ses qualités électriques et mécaniques, mais aussi pour sa forte valeur de revente sur le marché noir. La hausse continue du prix du cuivre, stimulée par la demande mondiale dans les secteurs de la construction et des technologies vertes, en fait une cible de choix pour les voleurs et les filières organisées.
Ces réseaux, souvent structurés et bien organisés, opèrent sur de vastes territoires et savent identifier les zones vulnérables du réseau ferroviaire : zones rurales, tronçons isolés ou sites faiblement surveillés. Des filières dissimulent, transportent et revendent ces câbles à des recycleurs peu scrupuleux, qui les font fondre puis réinjectent le cuivre récupéré dans le circuit commercial. Dans certains cas, les voleurs découpent les câbles directement sous tension, au risque d’électrocution, pour agir rapidement avant l’arrivée des équipes de maintenance.
Selon SNCF Réseau, le nombre de vols de câbles a triplé depuis 2021, avec plusieurs centaines d’incidents recensés chaque année, notamment dans les régions Hauts-de-France, Île-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. Ces actes alimentent une véritable économie parallèle, aussi lucrative qu’illégale, qui coûte plusieurs millions d’euros par an à l’entreprise publique et génère d’importantes perturbations sur le trafic.
Des réponses en cours pour la SNCF
Face à l’augmentation des vols et actes de sabotage sur le réseau ferroviaire, la SNCF a déployé plusieurs mesures pour protéger ses infrastructures et limiter les perturbations. Le renforcement des clôtures autour des sites sensibles, l’installation de caméras de surveillance et de capteurs d’intrusion, ainsi que la mise en place de patrouilles régulières sur les lignes à risque font partie des initiatives principales. Parallèlement, la coopération avec les forces de l’ordre et les autorités locales permet de mieux détecter et réagir face aux incidents en temps réel.
Cependant, ces mesures ne sont pas suffisantes à elles seules. Le réseau ferroviaire français s’étend sur environ 28 000 kilomètres, ce qui rend sa surveillance et sa sécurisation complètes particulièrement difficiles. Les malfaiteurs exploitent l’immensité du réseau, les infrastructures vieillissantes et les zones isolées pour agir à l’abri des regards.
Enfin, la SNCF explore également des solutions techniques pour réduire l’attractivité des câbles et limiter les risques : utilisation de câbles gainés, câbles contenant moins de cuivre, redondance des systèmes de signalisation et de télécommunication pour que le vol ou la dégradation d’un tronçon n’impacte pas l’ensemble du trafic. Ces actions combinent prévention, détection et résilience, mais leur efficacité dépend à la fois des moyens investis et de la vigilance constante des équipes sur le terrain.