
Lorsqu’un accident de personne se produit, le trafic peut rester interrompu pendant plus de trois heures. Mais que se passe-t-il exactement dans ce genre de situation ?
Un « accident de personne«
Ce terme est utilisé par la SNCF ou la RATP pour désigner un incident tragique dans lequel une personne est percutée par un train en mouvement. Plusieurs circonstances peuvent conduire une personne à se retrouver sur les voies. La cause la plus fréquente est le suicide. Il peut s’agir d’u homicide, lorsque quelqu’un pousse une personne sur les rails, de façon volontaire ou involontaire.
Enfin, certains cas relèvent d’un accident, comme lorsqu’un individu glisse et se retrouve happé par le train.
Cela arrive en moyenne une centaine de fois par an.

Une prise en charge millimétrée
Chez la SNCF, chaque incident de circulation présente une gestion différente. Chaque cas est unique. Le moindre changement ou grippage entraîne d’importantes conséquences. Chaque détail modifie le trafic et peut apporter de grandes responsabilités.
Lorsqu’un accident de personne survient, la première étape vient du signal d’alerte donné par le conducteur. Le freinage d’urgence du train s’active. À partir de ce moment-là, tous les trains de la zone s’arrêtent dans les 2 sens. « Le trafic est interrompu dans les deux sens le temps d’évacuer le train. Les usagers sont parfois contraints de longer les voies à pied pour rejoindre la gare la plus proche », explique l’association AUPADRE. (Association d’Usagers de la ligne Paris- Dreux). « Parfois, ils assistent à des scènes particulièrement choquantes liées à l’accident. Des cellules d’écoute peuvent être mises à leur disposition. »
La SNCF ne peut plus intervenir, c’est au tour de l’enquêteur de prendre la main et d’intervenir. En moyenne, le trafic reste interrompu pendant plus de 2h30, en raison de l’enquête en cours mais également dû au temps d’évacuation de la zone concernée.
Les pompiers et la police sont prévenus.
L’intervention des secours
Une fois qu’ils arrivent sur place, les secours sécurisent la zone. Si la personne est blessée, elle est prise en charge directement par les pompiers. Sinon le corps est examiné mais ne peut pas être déplacé sans l’accord d’un officier de police judiciaire. Il faut parfois plusieurs heures à un officier ou aux forces de l’ordre pour se rendre sur place.
Ce même officier de police judiciaire peut choisir d’appeler un médecin légiste si des questions se posent sur la cause de la mort. L’enquête dure en moyenne 1h40. Les pompes funèbres sont mobilisées lorsqu’il y a besoin.
Le conducteur de train est interrogé par l’enquêteur, ainsi que d’éventuels témoins. Le conducteur est remplacé par la suite pour la journée et une cellule d’écoute est mise à sa disposition. Il s’agit d’un traumatisme lourd, le conducteur n’a sur le moment aucune possibilité d’éviter l’impact. De nombreux conducteurs de train ne reprennent pas leur service en raison de ce traumatisme.
Conséquence sur le trafic
Si c’est nécessaire, les voyageurs changent de train et le trafic peut reprendre. Tout cela prend en moyenne entre deux heures et deux heures et demie. Cela peut parfois être beaucoup plus long si l’enquête est difficile à mener. Ou tout simplement parce que la zone d’accident est difficile d’accès.
Si les trains ne sont pas tous bloqués, un accident de personne peut entraîner des retards en cascade sur tout le réseau. Il faut souvent réorganiser complètement le plan de transport, parfois pendant plusieurs heures.
Prévention et sensibilisation
Il existe de nombreuses campagnes pour prévenir des comportements à risques. Les équipes présentes en gare ont été formées pour reconnaître des signes de détresse chez les usagers. Le but est tourné sur la prévention et la mise en sécurité de chaque passager.
Des dispositifs comme les vidéosurveillances en gares ou des barrières automatiques qui s’ouvrent seulement lorsqu’un train est à l’arrêt ont été mis en place. Il existe même des capteurs sur certaines des voies.
La solution réside dans la communication
Lors d’événements aussi choquants, le trafic est à l’arrêt. Sensibiliser les voyageurs, renforcer les dispositifs de communication et améliorer la coordination sur le terrain sont autant d’actions qui peuvent limiter les risques et garantir une meilleure prise en charge de ces incidents.
« L’enjeu, c’est de pouvoir informer correctement et rapidement chaque usager. Même si les accidents de personne ne sont pas si fréquents, il faut communiquer correctement sur les délais pour que les passagers puissent prévenir leurs employeurs, des établissements scolaires […] afin de ne pas être pénalisés.», rappelle un membre de l’association AUPADRE. Elle intervient quotidiennement auprès des usagers pour assurer une communication claire et rapide des informations importantes.