Figure de l’audiovisuel français et co‑fondateur d’une maison de production culte pour toute une génération, Claude Berda s’est éteint ce 19 décembre à l’âge de 78 ans, laissant derrière lui une empreinte durable sur la télévision populaire. L’occasion de revenir sur la carrière de l’homme derrière le « B » de AB Productions.
Dans les couloirs de l’audiovisuel français, rares sont les noms qui évoquent immédiatement toute une époque de télévision populaire. Ce 19 décembre 2025, le milieu médiatique a perdu une figure majeure dont l’influence s’est fait sentir bien au‑delà des studios et des écrans. Son parcours, discret pour certains mais marquant pour des millions de téléspectateurs, fait de lui une personnalité dont l’impact mérite d’être raconté.
Le pionnier d’une télévision populaire
Né le 3 février 1947 à Paris, Claude Berda s’est d’abord fait connaître dans le monde de l’audiovisuel en cofondant AB Productions. C’était en 1977 aux côtés de Jean‑Luc Azoulay. L’association de leurs initiales a donné le nom de la société. À l’origine, AB Productions se spécialise dans la production musicale. Finalement elle se tourne vers la télévision et devient un acteur incontournable de la production de divertissement en France.
À partir des années 1990, l’entreprise devient le fournisseur principal de TF1. Elle propose des programmes destinés aux enfants et aux adolescents. Parmi, on retrouve notamment la mythique émission « Club Dorothée ». Mais aussi des séries cultes comme Hélène et les garçons et ses dérivés. Ces programmes ont rythmé les après‑midis de millions de foyers. AB Productions est devenu un symbole de la télévision populaire de l’époque.
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La carrière de Claude Berda
Lauréat d’un grand succès avec son associé, Claude Berda a su anticiper les goûts du public. Il est à l’origine de formats qui ont marqué durablement la culture télévisuelle française. Au‑delà de la simple production, AB Productions a contribué à inventer un modèle de divertissement familial qui a transcendé les générations. Son parcours n’a pas été linéaire. Après ses études en droit et en gestion, il débute sa carrière commerciale avant de se lancer pleinement dans l’audiovisuel. Plus tard, dans les années 2000, il s’oriente vers l’immobilier. Il travaille notamment en Suisse et au Portugal, tout en restant une figure influente du paysage médiatique.

Les hommages du milieu de la culture
À l’annonce de sa disparition ce 19 décembre 2025, plusieurs acteurs de la culture populaire ont rendu hommage à Claude Berda. Dorothée, emblématique animatrice du « Club Dorothée », a évoqué sa « peine tellement immense ». « Mon Claude, ta “petite sœur” de cœur, comme tu aimais m’appeler, ne pourra jamais t’oublier », a-t-elle écrit à un journaliste de l’AFP. Jean‑Luc Azoulay, derrière le « A » de AB production a qualifié leur relation d’amicale et fraternelle. Il évoque un « grand homme, un entrepreneur de génie ». « On s’est connus quand on était étudiants tous les deux » et « on s’est séparés en 2000, j’ai gardé la production et lui est passé sur d’autres aventures », mais « on était restés amis », a-t-il partagé.
Claude Berda nous a quittés. Immense tristesse. Un grand homme, un entrepreneur de génie, plus qu'un ami, un frère pour moi.
— JEAN LUC AZOULAY (@JLA777) December 19, 2025
Pensées à ses enfants, à sa famille et à tous ceux qui comme moi vont le regretter.