L’été a pointé son nez, son lot de livres de plage autour du cou. Paré pour bronzer entre les lignes, les sorties de ce mois de juillet ont enfilées leur tuba pour vous faire découvrir les profondeurs abyssales de la lecture en apnée.
Adapté de l’anglais aux éditions Hachette, Piers Torday signe le premier tome de son tout premier roman paru ce mercredi. Sauvages relate la fascinante épopée d’un jeune garçon solitaire de 12 ans, Keyster Jaynes qui se trouve être l’unique espoir des animaux pour les sauver de l’extermination. Accompagné dans son périple par un louveteau, un cerf, des cafards et des pigeons, Keyster qui se pensait abandonné dans cet institut pour enfants difficiles parce qu’il ne parle pas beaucoup et même quasiment jamais, va faire l’étrange rencontre de Polly, une petite fille bien survoltée en colocation avec son chat. Les références fusent dès les premières pages de ce roman pas tout à fait pour adolescent, du Secret de Thérabithia au Monde de Narnia, l’originalité de l’intrigue reste cependant à son comble. Piers Torday a écrit sa première histoire à l’âge de 13 ans et cela commençait par : « Sam était un chien. Et comme la plupart des chiens, il était détective. » Sobre, propre, plutôt drôle. Tout ce que l’on veut lire allongé sur sa bouée à la mer entre deux discussions avec des poissons.
C’est aux éditions Riveneuve que paraîtra le 10 juillet l’ouvrage historique de votre été! Un guadeloupéen à Alger. Christian Phéline revient sur la période coloniale et met en exergue l’histoire fameuse de l’avocat Maurice L’Admiral. Conduit à vivre, en plus de la colonisation des Antilles, d’où il est issu, celle que vécut l’Afrique du Nord, l’auteur personnellement lié à l’Algérie, de par son arrière grand-père, magistrat colonial, Christian Phéline, magistrat à la Cour des comptes en France veut montrer le parallèle entre deux formes de colonisation dans Un guadeloupéen à Alger.
Fils d’esclave mulâtre devenu notable des colonies antillaises, Maurice L’Admiral, né en 1864 et qui poursuivit son engagement jusqu’à sa mort en 1955, il prit la défense en tant qu’avocat, du soulèvement de Margueritte en contre-attaquant durant le jugement en mettant en lumière les méthodes coloniales. L’indigénophile fut, en 1908 de la première délégation d’élus à se rendre à Paris pour revendiquer l’accès des « indigènes musulmans » à l’égalité civique.
C’est aux éditions Black Moon qu’est narrée l’incroyable aventure de cette bibliothécaire sans histoire, un comble par ailleurs, Samantha Mcdonough qui va découvrir entre les pages d’un vieux livre chiné dans une librairie poussiéreuse, une lettre écrite il y a plus de deux cent ans. Cette lettre c’est l’une des plus grandes romancières qui l’a écrite et c’est Jane Austen. Comme une carte au trésor, celui qui lira aura le butin ! Et ce butin s’avère être de l’or pour une amatrice de littérature, un manuscrit perdu de l’auteure. C’est à peu près à ce niveau de l’intrigue que s’arrête l’intérêt de ce roman de Syrie James et en démarre une nouvelle bien moins affriolante. Samantha se lance à la poursuite du manuscrit, course effrénée contre le temps qui l’amène dans un manoir où vit un bel homme, propriétaire de surcroit. Basée sur de véritables archives de l’écrivain américain pour composer son œuvre Le manuscrit perdu de Jane Austen, Syrie James est une coutumière du fait en ayant conçue un précédent roman sur les mémoires perdues d’Austen et le journal intime de Charlotte Brontë. Le 16 juillet à la Fnac et malheureusement dans votre librairie de quartier.
Un peu de polar pour glacer ses vacances un peu trop chaudes et c’est Elisabeth Heiter qui s’y colle en publiant Capturée aux éditions Harlequin prévu dans vos sacs de plages dès le 1 juillet. Son héroïne Evelyn Baine, profileuse au FBI est appelée en renfort sur une scène de crime dans le bois de Bakersville. La mise en scène est macabre, deux jeunes femmes sont retrouvées enterrées à la verticale, leur tête dépassant du sol comme ces beaux ballons de football que l’on voit ce mois-ci posés dans tous les stades brésiliens au point de penalty. Pas besoin de bosser au FBI pour pressentir qu’un tueur en série se cache dans les fourrées. Viennent les questions d’usages : Pourquoi ces femmes ? Et qu’est-ce dont que ces cercles scarifiés sur leur poitrine ? leur écusson ? Jusque là, rien de banal. Le meurtrier va tuer de nouveau, c’est certain alors Evelyn va faire le choix le plus improbable et le plus intéressant, justifiant d’un coup d’un seul le titre de ce roman de 416 pages. Evelyn va servir d’appât pour le forcer à se dévoiler. Pour son tout premier roman, Elisabeth Heiter signe un ouvrage complet et foisonnant d’indices tirés des archives du FBI. Ces personnages eux-mêmes ont été crées à partir de véritables personnes rencontrés lors de ces recherches au sein du centre de formation du FBI à Quantico en Virginie.
Et on termine cette revue des sorties littéraire du mois de juillet avec un petit roman à l’eau bien rose qui finira assurément sous une couche épaisse de sable et qu’on verra adapté en téléfilm érotique à la rentrée sur TMC. Le défi d’Emma Hart imprimé par les éditions Hachette Black Moon, suit la vie de Maddie et Braden le temps d’un mois érotique. Rencontrés par des amis interposés, nos deux tourtereaux acceptent le défi de se séduire, de faire tomber amoureux l’autre, coucher avec et le quitter sans plus d’explications à la fin de ce fameux mois d’à peine 300 pages sans que l’autre soit mis au courant. Bien évidemment, tout ne va pas se passer comme prévu. Emma Hart, cette jeune maman anglaise qui s’est découverte une passion pour l’écriture en pleine grossesse nous démontre avec un certain ravissement qu’une mère reste avant tout une femme et ce à jamais.