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Mondial 2014: Foot, trafics et samba.

Maracana /@iko Flickr

Ce Mondial au Brésil est l’occasion de célébrer le football mais également de faire entendre sa voix pour son peuple. A l’aube de Brésil-Allemagne, retour sur les tensions qui agitent le pays de la fête.

Neymar /@calciostreaming Flickr

Neymar, symbole du fossé entre Blancs et Noirs au Brésil, lui-même ne se considérant pas comme « Noir ».


 

Un public d’élite

Le Brésil, c’est avant toute chose un pays à l’ambiance exceptionnelle. Une nation qui nous avait promis du spectacle, et elle ne nous a pas menti. Le public a su donner de la voix depuis le début de la compétition. Il a d’ailleurs été salué, et pas par n’importe qui…

Sepp Blatter a tenu à remercier le peuple brésilien pour avoir accepté l’arrivée du mondial chez eux après une grande saison de revendications sociales. Le président de la Fifa a donc taclé implicitement celui de l’UEFA, Michel Platini, qui avait demandé aux Brésiliens d’arrêter leurs révoltes et d’attendre la fin de cette Coupe du monde pour les poursuivre. Une déclaration qui avait choqué le monde entier. Toutefois, le problème social persiste, et pas uniquement dans la rue. Dans les enceintes sportives, on pouvait remarquer qu’il y avait plus de brésiliens ‘blancs’ que de ‘noirs’.

Il est vrai que dans les tribunes, peu de Brésiliens noirs apparaissent, et la raison est « simple » : le prix des billets est exorbitant : jusqu’à 200 dollars alors que les salaires n’excèdent parfois pas les 300. Or, la population noire est la plus pauvre du pays, et la cause de cette pauvreté est justement la discrimination, le fossé qui sépare Blancs et Noirs. Finalement, la multiethnicité ne se retrouve que dans l’équipe. Le Brésil garde des séquelles du racisme. Le staff lui-même n’est composé que de blancs. Neymar avait dit lui-même lors d’une interview « Je ne suis pas noir, si ? » il est donc difficile de parler d’un rapport à la diversité.

Une corruption généralisée

Cette Coupe du monde est également frappée par la corruption. C’est un vaste trafic de billets qui vient d’ailleurs d’être démantelé. A sa tête : le Directeur de Match Hospitality, une entreprise qui travaille en collaboration avec la Fifa. Ce britannique, nommé Ray Whelan, a été arrêté par la police brésilienne hier matin au Copacabana Palace de Rio, hôtel luxueux dans lequel séjournent entre autres des membres de la haute institution du football. L’objectif était la revente illégale, notamment aux abords des stades. Les autorités ont en effet trouvé une centaine de tickets d’entrée dans sa chambre d’hôtel. Sa société s’occupe des forfaits VIP pour les matches auprès de la Fifa puisqu’elle est l’une de ses prestataires. L’homme a été placé en détention provisoire.

De plus, certains supporters étrangers sont même allés jusqu’à acheter des billets sur le site officiel de la Fifa pour ensuite les revendre à prix d’or une fois sur place et, ainsi, rembourser leur voyage jusqu’au Brésil. Tous les moyens sont bons pour ne pas s’endetter.

David Luiz /@calciostreaming Flickr

A l’image du défenseur central David Luiz, la Seleçao devra prouver ce soir qu’elle existe bel et bien sans Neymar et Thiago Silva.


 

Un match décisif

Alors que Fred vient d’être élu pour le moment « pire attaquant de l’Histoire du Brésil » par un sondage brésilien (avec 31% des suffrages), il pourrait être aligné ce soir en pointe lors de ce match Brésil-Allemagne ce soir à 22h. Les hommes de Luiz Felipe Scolari vont dont devoir faire sans Neymar, grande star de cette compétition. L’avant-centre du FC Barcelone a d’ailleurs adressé un message aux supporters brésiliens via une vidéo postée hier:
« C’est un moment difficile, il n’y a pas de mots pour exprimer ce que je ressens dans ma tête et dans mon cœur… Je voudrais vous remercier pour tout votre soutien, vos messages, pour tout ! … Toi, moi, NOUS serons avec eux, et tous les Brésiliens pourront célébrer ensemble. »

Il faudra également pallier l’absence de Thiago Silva, capitaine et défenseur central indispensable à la Seleçao, qui devra écoper d’une suspension. A noter que le Brésil n’a pas perdu durant dix matches avec la présence de Thiago Silva. Tous les regards seront tournés vers David Luiz. Le défenseur central a déjà inscrit deux buts lors de cette compétition, dont un merveilleux sur coup de pied arrêté, un coup franc direct parfaitement tiré dans l’angle.

Joachim Löw, le sélectionneur allemand, a quant à lui fait passer un message explicite à l’arbitre de la rencontre, d’origine mexicaine, en lui demandant d’être plus juste que sur le Brésil-Colombie: « J’espère que l’arbitre qui vient du Mexique a vu cette force physique que le Brésil a mis contre la Colombie et qui dépasse les bornes, a confié le technicien allemand. En Europe, les 22 joueurs n’auraient pas fini le match. Il y a eu tant de fautes, tant de coups, c’était exagéré. Il faudra observer si ça se développe. Si ça continue comme ça, à l’avenir, on n’aura plus besoin de Neymar, de Messi, d’Özil, de Götze et de Reus, mais de joueurs qui détruisent le jeu. » a-t-il alors lancé en conférence de presse.
Même avec les deux grandes absences brésiliennes ce soir, le coach de la Nationalmannschaft sait que la pression pourra venir des supporters, qui soutiendront coûte que coûte les 11 acteurs choisis par Scolari dans l’enceinte de Belo Horizonte.

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