Hier, les électeurs de la quatrième circonscription de Doubs était appelés aux urnes à l’occasion du premier tour des élections législatives partielles suite à la démission de Pierre Moscovici (PS) parti à la commission européenne. Le FN est passé en tête avec 32,20 % des voix devant le PS, qualifié pour le second tour avec 28,85 %. L’UMP est quant à lui éliminé avec 26,54 % des voix. L’abstention s’élève quant à elle a 60,44 %.
C’était un scrutin avec un enjeu fort pour le gouvernement, un scrutin qui risquait d’affaiblir encore une majorité de plus en plus frileuse à l’assemblée nationale mais le candidat PS, Frédéric Barbier, suppléant de Pierre Moscovici s’est bien maintenu au second tour et garde toutes ses chances de l’emporter dans ce fief historique de la gauche. Une première depuis l’élection de François Hollande, le parti de l’exécutif ayant enregistré revers sur revers à chaque élection partielle. Le candidat UMP, Charles Demouge, favori du scrutin, enregistre quant à lui un résultat décevant puisqu’il ne se qualifie même pas pour le second tour. Un résultat qui révèle l’embellie de l’exécutif, le renforcement du FN mais aussi le retour en politique en demi-teinte de Nicolas Sarkozy.
Mais en dehors des déclarations politiciennes tentant de se réjouir ou d’y voir un plébiscite de l’exécutif où du FN, le grand gagnant de ce scrutin est bien l’abstention, seul 39,56 % des inscrits se sont déplacés aux urnes, un taux extrêmement bas pour des législatives qui révèle un réel mécontentement de la population envers la classe politique dans son ensemble. Dans ce bastion ouvrier touché par la crise, aucun parti ne semble réussir à mobiliser ses électeurs ce qui démontre un sentiment d’abandon de la part du microcosme politique.
La clé du scrutin semble se trouver dans le positionnement de l’UMP dans ce second tour, dans une position inconfortable en tant que parti d’opposition sommé de choisir entre front républicain et stratégie du « ni-ni » qui pourrait voir le FN l’emporter en second tour. La candidate FN se montre quant à elle confiante déclarant que les électeurs de l’UMP seraient disposés à voter pour elle au second tour et qu’elle disposerait de réserve de voix au sein de l’abstention. Le PS semble néanmoins favori de ce second tour, disposant de potentielle réserve de voix à sa gauche avec EELV et d’une partie de l’électorat de Front de Gauche, peu enclin à voir la candidate FN l’emporter.