Ce mois-ci, on a fait un petit détour Avenue Thiers à Bordeaux pour inaugurer la première agence éphémère de MAB, un atelier d’architectes. Retour sur un projet qui souligne une problématique territoriale, porté par des acteurs consciencieux de changer les regards sur l’urbanisme.
Un collectif engagé suite à un constat alarmant
MAB est une agence d’architecture originaire de Pondensac et spécialisée dans la rénovation des sites historiques de la région bordelaise. A l’origine de la réhabilitation d’un site, l’investisseur Francois Delaunay a rendu possible ce projet. Grâce à lui, les acteurs de MAB ont pu occuper les lieux de leur propre chantier, le temps des travaux. L’occasion pour ces passionnés d’être au plus près de leur métier et de leurs clients. On y trouve également un espace de coworking pour permettre à de nouveaux talents de s’installer dans ce « chantier vivant ».
Cette initiative part de Benjamin Bocquet, directeur de l’agence qui voulait répondre à une nouvelle problématique. Comment peut-on faire vivre une entreprise en plein centre ville de Bordeaux dans le contexte urbain existant? Selon la FNAIM (Fédération Nationale de l’Immobilier), Bordeaux est la quatrième ville la plus chère de France sur le marché foncier. Le constat ne s’arrête pas là: le baromètre LPI-Seloger révèle que la ville connaît la plus forte hausse des prix sur les douze derniers mois, soit une augmentation de 15,4%. L’enjeu premier est donc d’éveiller les consciences sur l’actuel défi urbain par un projet qui marque les esprits.
Agence ou oeuvre d’art?
Il s’agit également de montrer que des alternatives existent pour réussir à se rendre visible auprès de sa clientèle. L’entreprise a décidé de collaborer avec des artistes pour recouvrir la façade de street art. De quoi surprendre les passants qui s’arrêtent regarder les fresques de Paul Vincent, professeur à l’école d’architecture de Lyon. Avec l‘aide de Deborah Bourgeon, ces deux peintres graphistes ont revêtu les murs de leur fibre artistique en proposant un angle critique. « Ceci n’est pas une agence », slogan phare du projet, incite à réfléchir autrement sur l’environnement et la manière de bâtir. Leur but ? Interpeller, échanger et surtout se rendre accessible auprès des habitants. D’ailleurs, l’équipe de MAB encourage tout artiste qui souhaite transmettre un message à venir exposer ses travaux dans les mois qui suivent. En plus d’être une agence, ce chantier devient un lieu d’exposition et de communication. Vous pouvez retrouver toute l’actualité de ce chantier vivant ici.
Voir cette publication sur Instagram
« On pourrait faire des choses comme ça un peu partout dans la ville, parce que Bordeaux est restauré sans cesse » nous confie Benjamin Bocquet. De quoi montrer l’exemple à d’autres entrepreneurs désireux de se faire connaître autrement. Le tout, en aménageant un espace temporaire, dédié à la réflexion.
A lire aussi Les Journées du patrimoine attirent 12 million de visiteurs