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Allocs ou quotient familial, la peste ou le choléra

Prévoyant d’abord une baisse des allocations familiales pour les ménages avec enfants les plus aisés, le gouvernement Ayrault s’est finalement rabattu sur une réforme du quotient familial, une mesure jugée « plus juste » par le président.

Il faut faire des économies ! Voilà ce que l’on entend à tord et à travers depuis le début de la crise. Et si les impôts n’ont cessé d’augmenter depuis le début du quinquennat du président Hollande, le peuple français pensait avoir vécu le pire au cours des derniers mois, le chef de l’exécutif déclarant le 16 Mai dernier qu’il en avait terminé avec les hausses d’impôts. C’était un répit de courte durée.

Après avoir voulu trouver dans les allocations familiales un nouveau secteur sur lequel rogner , le président s’est rapidement confronté à une levée de boucliers des associations de familles et de l’opposition. Qu’à cela ne tienne, le gouvernement trouvait la parade en décidant d’augmenter… les impôts.
Car si la réforme des allocations familiales prévoyait de réduire les prestations accordées aux ménages avec enfants les plus aisés, ce sont cependant toujours ceux-là qui seront impactés, via leur déclaration d’impôts, cette fois-ci.
Ainsi, le quotient familial, fixé à 2000 euros auparavant, sera abaissé à 1500 euros.
Concrètement, cela signifie une baisse des réductions d’impôts liées au nombre d’enfants pour les ménages les plus aisés. Chiffrée, cette augmentation signifie pour 1, 2 millions de ménages français (12% des ménages), une hausse moyenne d’impôts de 64 euros par mois.

Bien sûr, un milliard d’euros générés en un an, c’est une somme non-négligeable pour l’Etat, et surtout, nécessaire. Car la mesure a pour but d’équilibrer les comptes, et notamment ceux de la branche famille de la sécurité sociale, endettée à hauteur de deux milliards d’euros.
Mais selon l’opposition, et notamment par la voix de Jean-François Copé, cette réforme n’est ni plus ni moins qu’ « une hausse d’impôts, une de plus ».

Une hausse d’impôts, oui, mais pas seulement.
Outre la baisse du quotient familial, la réforme prévoit d’autres mesures, toutes dirigées dans la même direction : la baisse des prestations aux familles les plus aisées.
La PAJE, pour Prestation d’Accueil du Jeune Enfant, un montant accordé à chaque ménage en dessous de 4200 euros nets par mois, lors de la naissance d’un nouvel enfant, sera divisée par deux pour les foyers les plus aisés.

Autre volet de la réforme : les congés parentaux des parents les plus aisés ne bénéficiant pas de la PAJE ne seront plus accompagnés de la compensation de 184 euros mensuels actuellement accordée à ces ménages.

Une réforme, des promesses

Et si le gouvernement promet aujourd’hui de créer 275 000 places supplémentaires en crèches pour les enfants de moins de  trois ans, comment faire abstraction du poids de sa réforme ?
Un enfant, y compris pour un ménage ‘aisé’ touchant plus de 4200 euros nets par mois, représente un surplus considérable de coûts : scolaires, vestimentaires, etc…
Et alors que le renouvellement générationnel n’est pas assuré en France, alors que ces politiques d’aides aux familles avec enfants avaient pour but de favoriser la natalité, une question légitime se pose : la France a-t-elle tant besoin d’argent au point qu’elle doive rogner sur les moyens accordés à l’épanouissement de sa jeunesse ?
D’autant que sous couvert de n’atteindre, par ces mesures, que les ménages les plus aisés, le gouvernement a dans sa hotte une mesure bien moins « égalitaire » socialement : alors que ne doivent être impactés que les riches parents français, un volet de la réforme prévoit de supprimer, purement et simplement, la réduction fiscale dont bénéficient les parents d’enfants scolarisés au collège et au lycée.

Un manque à gagner, donc, pour la totalité des ménages français avec enfants, et loin d’être, comme le président normal le disait, une solution  « plus juste ». n>

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