La capitale du Burkina Faso, Ouagadougou, a subi dans la nuit de vendredi à samedi l’attaque de djihadistes armés. L’attaque a tué 23 personnes de 18 nationalités différentes dans des hôtels et restaurants fréquentés par des occidentaux. AQMI n’a pas tardé à revendiquer l’attaque. Une question se pose : pourquoi AQMI a visé le Burkina Faso et sa capitale Ouagadougou ? Voici quelques éléments de réponses.
Burkina Faso : enclave aux frontières poreuses
Le Burkina Faso partage des frontières avec le Mali au nord-ouest et le Niger au nord-est : deux pays gangrenés par AQMI et ses filiales. Ajoutez à cela des frontières difficiles à surveiller et vous obtenez une cible de choix. Depuis la crise libyenne, de nombreux groupes armés franchissent aisément ces frontières poreuses.
Instabilité politique
Le 31 octobre 2014, l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré démissionne suite à un soulèvement populaire. Compaoré était connu pour son rôle important de médiateur lors de crises régionales, notamment lors de prises d’otages.
S’ensuit alors une période d’instabilité politique. Le nouveau président Roch Marc Christian Kaboré, fraîchement élu fin novembre 2015, n’a pas le temps de mettre en place une politique empêchant les djihadistes de frapper son territoire.
AQMI a donc profité de cette instabilité pour attaquer le Burkina Faso, juste après les élections présidentielles.
Un pays allié de la France
L’hôtel Splendid et le café-restaurant Cappuccino sont fréquentés majoritairement par des occidentaux ou par des burkinabè aisés. Le but était donc de tuer des occidentaux.
De plus, le Burkina Faso est un allié de la France, principale cible d’AQMI. Les forces françaises sont très présentes dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui participe à l’opération Berkhane (opération visant à combattre les djihadistes du Sahel).
Deux mois après les attaques à Bamako
Ces attaques surviennent deux mois après celles qui ont eu lieu à Bamako, capitale du Mali, le 20 novembre dernier. Vingt personnes de sept nationalités différentes y ont trouvé la mort. Al-Mourabitoune, filiale d’AQMI, et le Front de libération du Macina (FLM, mouvement djihadiste malien) avaient revendiqué l’assaut.
*Image en Une : afrique.lepoint.fr