Le procès, commencé avec du retard et fini tard dans la nuit s’est achevé par le procureur de la République requérant un an de prison avec sursis pour Booba et Kaaris. Les peines demandées pour leurs neuf proches vont de six mois de sursis à huit mois ferme. Ils risquaient jusqu’à dix ans de prison.
Onze prévenus se sont présentés devant le tribunal correctionnel de Créteil, jeudi 6 septembre. Ils sont jugés pour la rixe du 1er août à l’aéroport d’Orly. Les charges sont « violence aggravée » et « vol en réunion ». L’affrontement entre les deux groupes a mené à plusieurs blessés légers, cinquante vols retardés et 50 000 euros de dégâts, notamment dans un duty-free.
Le procès commence par un retard. Le rappeur Gata da Bato demande un interprète, affirmant ne parler qu’anglais et créole. Pour gagner du temps, et en attendant l’interprète, un greffier commence à traduire. Après deux phrases celui-ci renonce, disant qu’il n’est pas « compétant. »
D’autres problèmes mènent à d’autres suspensions. Nombre de prévenus ne se connaissaient pas avant les faits, et donne donc des descriptions approximatives: « un chinois m’a mis un coup de poing« , « un black vêtu d’un T-shirt noir et blanc« … qui provoquent l’hilarité du public.
Après une autre pause, pour tests techniques, les images de la rixe ont été diffusées. Seulement, un technicien a accidentellement lancé un morceau de Booba à fond pendant une seconde, conduisant à une seconde vague de rires. Les images sont passées une par une pour tenter de définir la succession d’événements.
Chaque camp accuse l’autre d’être à l’origine des altercations. Kaaris invoque la légitime défense. Booba rappelle une vidéo dans laquelle le rappeur de Sevran menace de lui « briser les os« , comme raison de sa réaction. Le procureur arrive à la conclusion que Booba donne le premier coup de pied. Pour l’intéressé il ne s’agissait que d’un « coup d’intimidation » qui n’a pas touché. Le procureur, malgré ce premier coup de Booba, désigne Kaaris comme celui « qui se lève et va au contact. »
Le procureur demande à « reconnaître l’ensemble des prévenus coupables des infractions. » Pour Booba et Kaaris, il demande un an de prison avec sursis. Pour leurs proches, des peines allant de six mois avec sursis à huit mois de prison ferme pour les récidivistes. Pendant son réquisitoire, le procureur parle de « petit-bourgeois du clash » qui ont offert un « spectacle indigne et ridicule » à leurs fans.