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Brexit vs Bremain : demain le verdict des urnes

Les bureaux de vote ont ouvert ce matin à 7 heures et les britanniques pourront voter jusqu’à 22 heures. Les premiers résultats arriveront dans la nuit.

Alors que l’Union Européenne est déjà affaiblie par la crise grecque et la montée des partis nationalistes dans plusieurs Etats membres, la possibilité d’un Brexit effraye les européens et le pouvoir économique de la City. Les britanniques se rendent aux urnes aujourd’hui lors de ce référendum historique, afin de décider du maintien de leur pays dans l’Union Européenne.

L’issue du référendum est extrêmement incertaine : après des semaines de débats et de sondages contrastants, les derniers chiffres indiquent un léger avantage du camp du « remain » (51%). Le vote s’annonce très serré et il faudra attendre la fin du dépouillement pour avoir des résultats fiables.

Les derniers sondages indiquent une légère avancée du Bremain, en tête avec 51% des préférences.

Les derniers sondages indiquent une légère avancée du Bremain, en tête avec 51% des préférences.

A lire aussi : Brexit : les bureaux de vote ont ouvert

Le Brexit contre la hausse de l’immigration

Les partisans du Brexit, majoritairement conservateurs, s’appuient surtout sur la question de l’immigration. La hausse des flux migratoires vers le Royaume-Uni en 2015 effraye plusieurs britanniques, qui craignent que l’augmentation de l’immigration puisse les défavoriser sur le marché du travail. La sécurité est un autre point essentiel du débat : si l’Europe n’arrive pas à gérer les flux migratoires en provenance de la Turquie et de la Grèce, les britanniques ne veulent pas en subir les conséquences.

Le tabloid "The Sun" a invité ses lecteurs à voter pour la sortie de l'Union Européenne.

Le tabloid « The Sun » a invité ses lecteurs à voter pour la sortie de l’Union Européenne.

Ce que les anti-européens reprochent à l’Union Européenne, c’est surtout la tendance à la fédéralisation. Alors que le projet européen initial s’est bâti autour d’accords strictement économiques, l’Union est devenue une entité supranationale qui exerce un contrôle considérable sur les domaines politiques et juridiques des pays qui en font partie. Selon les partisans du Brexit, le passage au statut d’ « Etat membre » a entraîné une perte de souveraineté et d’indépendance.

Dans un pays où les inégalités sociales et économiques se creusent, le Brexit pourrait représenter aussi un vote-sanction contre le Premier ministre. Cameron, qui avait inséré le référendum dans ses engagements de campagne, a publiquement affiché son soutien au maintien dans l’Union Européenne : en cas de Brexit, la stabilité de son gouvernement serait mise à mal.

Le Premier ministre David Cameron.

Le Bremain : une protection pour les salariés

Si le Premier ministre conservateur n’était pas initialement favorable à l’Union Européenne, il fait désormais preuve d’un certain pragmatisme politique depuis quelques mois. Au sein d’un parti extrêmement divisé, il a pris position en faveur du maintien dans l’Union : bien que le Royaume-Uni soit la cinquième économie mondiale, faire partie de l’UE lui confère plus de poids au niveau international.

Le parti travailliste fait, lui, preuve de consensus au sujet du Brexit : le leader Corbyn s’est déclaré favorable au Bremain, puisqu’une sortie de l’Europe pourrait « menacer sérieusement les acquis » en matière de droits sociaux. Le leader travailliste n’a jamais été un europhile convaincu, mais à l’approche du référendum il a affirmé que le maintien dans l’Union permet de mieux préserver les droits sociaux des salariés et de protéger le marché du travail. Le maire de Londres Sadiq Khan a déclaré son soutien au maintien dans l’Union Européenne, qui créerait 500.000 emplois seulement dans la capitale.

Le Brexit serait une menace pour la suprématie financière de la City londonienne.

Le Brexit serait une menace pour la suprématie financière de la City londonienne.

Selon certains, le Brexit aurait des conséquences catastrophiques sur l’économie britannique : la City, capitale financière d’Europe et siège des principales institutions financières, est radicalement opposée à la sortie de l’UE. Selon les économistes, Londres ne perdrait pas seulement le contrôle des flux monétaires, le Brexit entraînerait également une baisse de la croissance et une hausse de l’inflation, aussi bien qu’une instabilité de la monnaie. Les bourses européennes s’attendent à de fortes fluctuations dans la journée de vendredi. Du point de vue financier, la sortie de l’UE pourrait affaiblir davantage un pays qui traverse déjà une période économiquement compliquée.

"The Economist" a défini le Brexit comme "mauvais pour la Grande Bretagne, pour l'Europe et pour l'Occident".

« The Economist » a défini le Brexit comme « mauvais pour la Grande Bretagne, pour l’Europe et pour l’Occident ».

A lire aussi : Sondages : le Brexit en recul après le meurtre de Jo Cox

Le Brexit, un danger pour l’unité de l’Europe ?

Les partisans du Bremain, le maintien du Royaume-Uni dans l’Europe, dénoncent le risque de délitement de l’Union. En effet, la sortie britannique serait une première dans l’histoire de l’UE, et ses conséquences sont totalement imprévisibles. Un éventuel Brexit pourrait ouvrir la voie de la sortie à d’autres pays qui ont manifesté leur envie de quitter l’Union Européenne, ou représenter un ultérieur outil d’affirmation pour les partis eurosceptiques qui ont déjà un poids considérable dans plusieurs Etats membres. Le président du Conseil Européen Donald Tusk a récemment affirmé qu’un Brexit pourrait « marquer non seulement le début de la destruction de l’UE, mais aussi de la civilisation occidentale ».

A lire aussi : Croyez vous au Brexit ? Les #Snipers de l’info #81

Cependant, un éventuel Brexit ne signifierait pas la fin de toute relation commerciale entre le Royaume-Uni et l’Europe. Selon le quotidien belge De Standaard, « il y a de bonnes chances que le Royaume Uni reste dans l’Union Européenne, même s’il la quitte ». En effet, en cas de sortie des britanniques un accord de libre échange serait sans doute signé avec l’Union, qui est le premier partenaire économique du Royaume Uni.

Crédit photo à la Une : ouestfrance.fr

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