
Samedi 14 juin s’est tenue la cérémonie de clôture du 49ᵉ Festival International du film d’animation, à Annecy et avec elle la remise de plusieurs récompenses comme celle du Cristal du long métrage, revenu à Arco. De quoi parle Arco exactement?
Signé Ugo Bienvenu et produit par Sophie Mas, Félix de Givry et Natalie Portman, Arco constitue le premier long métrage de l’artiste, et sa deuxième participation au festival d’Annecy. En effet, il a coréalisé en 2014, avec Kevin Manach, le court métrage « Le soldat méconnu », film qui explore le souvenir et la mémoire de la Grande guerre, diffusé dans le cadre d’un programme consacré aux créations animées liées à la Grande Guerre.
Un message d’espoir
Voulu comme une oeuvre profondément humaniste et rassurante, Arco raconte l’histoire d’Arco, un jeune garçon de 10 ans, vivant en l’an 2932. À cette époque, il est possible de voyager dans le temps grâce à des combinaisons arc-en-ciel. Néanmoins, bien qu’il n’attende que ça, notre personnage éponyme est encore trop jeune. Il décide alors de voler la combinaison de sa sœur et s’envole accidentellement pour l’an 2075, époque où il fait la rencontre d’Iris, une petite fille de son âge qui décide alors de l’aider à retourner chez lui.
Empreint d’amour et dégageant beaucoup de bienveillance, ce long métrage nous amène à suivre notre personnage éponyme évoluer dans une métaphore de notre réalité, apportant espoir et tendresse. Arco est ici porteur de bonnes nouvelles, de joie, de paix, dans un futur où l’humanité a réussi et c’est peut-être l’espoir qu’il a insufflé à Iris, qui l’aidera à rendre ce monde utopique, réel. On dit que l’espoir fait vivre, et plus que jamais aujourd’hui, avoir de l’espoir dans le futur est réconfortant et surtout nécessaire dans notre époque troublée. Arco vient ici rendre à Iris, ce que notre réalité nous a volé, la hargne de nous aimer et de faire de notre monde un endroit meilleur. Soulager nos peines, rassurer nos peurs et guérir nos blessures. En somme panser les plaies de l’humanité, après une longue Histoire de souffrances.
« Arco est la métaphore de ce qui pourrait nous arriver de mieux »– Ugo Bienvenu
Style graphique
Bienvenu a choisi pour son long métrage, une animation douce, fluide privilégiant les couleurs vives ce qui évoque une utopie dans laquelle aucune voire peu de dissensions fracturent la civilisation. On est comme attiré par ce doux tableau que l’on voit, on ne cherche pas à savoir s’il est crédible, on l’accepte en tant que tel, en tant qu’idéal.
Le monde de 2932 apaise, puisque tout y est empreint tant dans le fond comme dans la forme, d’une profonde serenité, d’une sécurité, à la limite du rêve. On comprend que l’on est témoin ici d’un idéal où l’on ne risque rien. Ce qui contraste alors avec la réalité de 2075 où la palette de couleurs change sensiblement et devient plus réaliste.
L’usage du vide a aussi été primordial puisqu’il permet de respirer, de laisser place à l’imagination, de ne pas surcharger nos sens. Ce peut être pour mieux nous faire vivre ce futur utopique.