Proposée par Gabriel Attal, l’actuel Premier ministre, la « taxe lapin » va entrer en vigueur dès le 1er janvier 2025. Une sanction contre les rendez-vous médicaux non honorés qui aura un prix.
La « taxe lapin » devrait permettre de récupérer 15 à 20 millions de créneaux médicaux. Chaque années, ce sont 27 millions de rendez-vous médicaux qui ne sont pas honorés. Le Premier ministre, Gabriel Attal a donc dévoiler samedi 6 avril les contours de cette taxe ainsi qu’un montant. Un moyen pour inciter la population à honorer son rendez-vous, dans un contexte de désertification médicale où se soigner n’a jamais été aussi difficile
Un « lapin » ? Une sanction
Avec l’avénement d’applications comme Doctolib, il est désormais simple et rapide de prendre un rendez-vous avec un praticien. Si pour l’annuler, il suffit de deux clics, 6 à 10% des rendez-vous ne sont pourtant pas honorés. C’est près de 27 millions de rendez-vous selon l’Académie de médecine et l’ordre des médecins.
Cela pose un problème car les créneaux bloqués et non honorés empêchent des patients dans le besoin de consulter rapidement. Ces derniers se reportent alors souvent sur les urgences, un système de santé déjà très (trop) sollicité. Pour remédier à cela, Gabriel Attal a proposé une « taxe lapin ». Cette sanction s’appliquerait si le rendez-vous n’est pas annulé au moins 24h à l’avance. La sanction pourrait s’élever à cinq euros, destinés au praticien, quels que soient les revenus dudit patient. «Qu’on ait des difficultés financières ou pas, on a les mêmes droits et les devoirs», a déclaré le chef du gouvernement. Des exceptions seront toutefois possibles : le praticien aura la main sur la sanction et pourra décider de ne pas l’appliquer s’il considère que son patient n’avait pas les moyens d’annuler ou qu’il dispose de trop faibles ressources.
Une « taxe lapin » pour l’accès aux soins
La « taxe lapin » vise à responsabiliser les patients. Cette mesure, rejoint les autres solutions annoncées samedi 6 avril pour tenter de répondre à la crise du système de soins de ville. Selon Matignon, il s’agit de « répondre au souci majeur des Français : l’accès aux médecins, la capacité de trouver un rendez-vous dans des délais acceptables ». Le gouvernement espère ainsi récupérer 15 à 20 millions de créneaux avec cette mesure.
En avril 2023, alors qu’il était au ministère de l’Action et des Comptes publics, Gabriel Attal envisageait plutôt une pénalité financière de dix euros et de diviser cette somme en deux, cinq euros pour le praticien, cinq euros pour l’Assurance maladie. Le système a été jugé pour l’heure trop compliqué. La sanction a été baissé à cinq euros.
Une mesure déjà appliquée en Allemagne, ou les patients règlent 5 € lors de la prise du rendez-vous. Une somme qui reste acquise au professionnel en cas de non-présentation.
Pour le moment, rien n’est concret, les annonces de Gabriel Attal devront recevoir le vote des parlementaires.