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C’est quoi “The ugly stepsister” cette nouvelle version horreur d’une histoire pour enfants ?

Et si la belle-sœur de Cendrillon devenait le personnage principal d’un conte de fées… terrifiant ? Que réserve The Ugly Stepsister, qui sort en salle ce mercredi 2 juillet.

La réalisatrice norvégienne Emilie Blichfeldt revisite le célèbre conte sous un jour sombre et dérangeant. Elle propose une relecture viscérale de l’histoire désormais plus proche de celle des frères Grimm que de Disney.

L’ obsession du corps parfait : un conte cruel

Dans ce royaume imaginaire où la beauté est une exigence sociale impitoyable, Elvira (Lea Myren), demi-sœur de Agnès (Thea Sofie Loch Næss), se prépare à conquérir le cœur du prince. Mais pour rivaliser avec sa radieuse rivale, tout est permis . Entre régimes drastiques, chirurgie sauvage, mutilation, et ingestion de substances toxiques, le film pousse les limites du genre. Il fait de la transformation corporelle un symbole brutal de la pression exercée sur les femmes.

Elvira, loin d’être une simple caricature de « méchante« , incarne la souffrance de celles que la société marginalise pour ne pas correspondre à un idéal. À travers elle, The Ugly Stepsister critique sans détour une époque qui valorise l’apparence jusqu’à l’obsession, tout en exploitant les standards historiques du XIXe siècle, époque où naît la chirurgie esthétique moderne.

Inspirée des classiques du cinéma fantastique d’Europe de l’Est des années 1960-70, la mise en scène de Blichfeldt enveloppe le récit dans une atmosphère gothique, qui décuple l’impact des scènes les plus dures à regarder. Le conte devient un cauchemar, qui n’aidera probablement pas les enfants à dormir.

Ni gentilles, ni méchantes : des personnages plus humains

Loin des archétypes figés par Disney, The Ugly Stepsister offre des personnages nuancés. Elvira n’est pas une simple antagoniste, et Cendrillon elle-même, tout en restant « bonne« , n’est pas idéalisée. Le film évite la facilité d’un renversement total. En effet, il ne transforme pas la demi-sœur en héroïne ni la princesse en ennemie. Il explore plutôt la complexité de leurs désirs, de leurs douleurs, de leurs contradictions.

En s’affranchissant de la morale simpliste selon laquelle la beauté serait le reflet de l’âme, le film questionne nos propres croyances : pourquoi associer gentillesse et élégance, laideur et cruauté ? En mettant en scène une Elvira prête à tout pour se faire une place dans un monde impitoyable, la réalisatrice invite à une réflexion plus large sur la violence des normes esthétiques.

Un conte de fées glaçant

The Ugly Stepsister est à la fois un film d’horreur et un conte presque politique. Il frappe fort, non par ses monstres, mais par sa vérité perturbante. La scène de la bande annonce où Elvira tente une chirurgie nasale avec des instruments rudimentaires dans une cave, sans anesthésie, donne un aperçu du ton. Ce n’est bel et bien pas un film pour enfants.

En jouant avec les codes visuels de Disney tout en les détournant radicalement, Emilie Blichfeldt réussit un tour de force. Faire d’un conte mille fois raconté une œuvre inédite. Un film aussi audacieux que nécessaire.

A lire aussi : Fnac Live Festival 2025 : « Le reflet de la richesse musicale en France et dans le monde »

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