Le 27 juillet 1982, la France dépénalisait officiellement l’homosexualité. Elle abrogeait notamment une disposition du régime de Vichy condamnant « les actes contre-nature« .
L’opinion publique opposée à l’homosexualité
Le 27 juillet 1982, le regard de la loi sur l’homosexualité change. Une disposition du Code pénale datant du régime de Vichy pénalisait jusque là certaines relations homosexuelles. Elle condamnait « les actes contre-nature » et les relations entre hommes de moins de 21 ans. Elle aggravait aussi les peines en cas « d’attentat aux mœurs sur mineurs » lorsqu’ils étaient commis par une personne de même sexe. Des milliers de personnes, notamment des hommes, ont à l’époque été condamnés pour leur homosexualité. Selon le maître de conférence à l’EHESS Régis Schlagdenhauffen pour l’AFP, ce chiffre s’élève à 10 000 entre 1942 et 1982. L’opinion publique est alors opposée à l’homosexualité et de nombreux médecins considèrent que c’est une maladie.
Une loi défendue par François Mitterrand et Robert Badinter
Mais de premières manifestations réclament à l’époque l’égalité devant la loi entre hétérosexuels et homosexuels. Cela a des conséquences au niveau politique. L’Assemblée nationale abroge ainsi le « délit d’homosexualité » le 4 août 1982 avec la loi Forni, rapportée par Gisèle Halimi. Le Président de l’époque François Mitterrand et le garde des sceaux Robert Badinter soutiennent alors cette mesure. Ce dernier déclare notamment devant l’Assemblée : « Il n’est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels« . En décembre 1980, les députés avaient également annulé un amendement adopté 20 ans auparavant. Il caractérisait l’homosexualité de « fléau social » et alourdissait pour les gays les peines pour « outrage public à la pudeur« .
69 pays condamnent encore l’homosexualité
La ministre en charge de l’Egalité et de la lutte contre les discriminations Isabelle Lonvis-Rome a ainsi réagi le 1er juillet à l’évolution de la situation depuis 1982, comme le rapporte France Bleu. « Beaucoup de chemin a en effet été parcouru : on ne parle plus seulement de lutte contre l’homophobie, mais davantage d’inclusion et de dédramatisation. […] Mais il ne faudrait pas penser que tout est acquis. » a-t-elle notamment déclaré. Aujourd’hui, il n’existe plus de loi pour pénaliser l’homosexualité en Occident. C’est toutefois le cas dans 69 pays du monde dont 11 qui la condamne par la peine de mort.