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Chérif saison 4 en tournage: comment Kader Chérif est-il né ?

Alors que la saison 4 de Chérif se tourne actuellement à Lyon, retour sur la création du héros de la série, Kader Chérif.

« Au début, avant même l’arrivée de Abdelhafid et Carole, cette série est née d’un appel d’offre de France 2 avec les contraintes suivantes: une série policière non feuilletonnante. La chaîne voulait aussi un dialogué. Et c’est sans nulle doute ce qui nous a permis de passer cette étape car, nous qui souhaitions apporter un ton plus fun, on a ainsi pu réellement montrer ce que l’on voulait faire. Sans ça, nous n’aurions pas pu présenter le type de personnages que l’on voulait et notre histoire aurait pu paraître banale. Cet épisode test n’a pas été gardé mais ils nous en ont commandé d’autres et la première année, nous avions 8 épisodes. » (Lionel Olenga)

Ainsi démarra l’aventure Cherif. Car on l’oublie trop souvent mais une série ne naît pas nécessairement d’une volonté créative pure de la part d’auteurs. Il arrive que cela parte d’une chaîne souhaitant un type particulier de programmes (la même chose s’était produite il y a quelques années après les annulations des séries jeunesses estivales de France 2): « Au départ, le concept était très différent. On suivait une enquête sur 3 niveaux différents de policiers: des policiers en uniformes, des policiers en civil, et un chef. L’idée était de montrer qu’en fonction de leur grade, les flics n’ont pas les mêmes intérêts, les mêmes missions. On voulait montrer ce qui faisait à la fois la complémentarité et la différence entre ces différents flics, notamment le chef qui doit gérer des choses un peu plus politiques. La série était donc plus chorale. Mais très vite, Stéphane Drouet (producteur et co-créateur) nous a convaincu de recentrer sur notre binôme d’enquêteurs. » [youtube id= »nyvjmDOcrM0″]

Une fois l’idée d’un binôme d’enquêteurs actée, on en vient à celle de ce personnage si inhabituel en France à la télévision, ce personnage de Kader Chérif: « L’idée est venue autour de la table entre Stéphane (Drouet), Laurent (Scalese) et moi qui échangions sur ce que l’on voulait faire de la série et la manière dont on allait définir nos différents personnages. C’est par exemple Stéphane qui a l’idée de le faire habité juste en face du commissariat; on aime les séries donc on s’est dit que ce serait bien qu’il aime aussi les séries, ce qui nous amène à réfléchir à la manière dont son appartement sera agencé (notamment la présence d’affiches de séries),… Dans cette discussion, tout n’est pas gardé, tout ne sert pas les personnages mais ça contribue à nous faire avancer. Pour tout dire, on avait par exemple pensé à un flic un peu low profile dont personne ne se méfierait, un peu comme Columbo. Mais du coup c’était un peu compliqué car on voulait aussi que les femmes l’aiment bien. On a donc petit à petit, au fil des discussions, finit par dessiner ce Kader Cherif. C’est la première phase. La seconde phase consiste à le mettre en action au sein d’un épisode, comment ce personnage va réagir aux situations que l’on créé. Ce qui est resté entre cet épisode 0 non gardé par France 2 et le vrai premier épisode, c’est une volonté d’avoir un personnage qui règle les choses de manière cool. Toutes ces petites choses que l’on met en place dans cette seconde phase contribue à façonner notre personnage. La troisième phase arrive en même temps que le comédien choisi pour l’incarner. »

Chérif et Adeline

Pour celles et ceux qui ont vu la série dès le début, une certitude s’impose assez vite: Abdelhafid Metalsi devient de manière instantanée Cherif. Un bel exemple de rencontre entre un comédien et un rôle qu’on imaginerait presque fait pour lui. Lionel Olenga nous confie comment le nom d’Abdelhafid est arrivé jusqu’à eux: « Juste après la saison 1 de Les hommes de l’ombre dans laquelle il jouait, Stéphane Drouet l’a vu et a pensé à lui pour le rôle, ce qui m’avait un peu étonné, ne le trouvant pas très souriant, oubliant par la même son métier d’acteur (rires). Stéphane a insisté et, aux essais, j’étais convaincu car il avait ce truc dans l’œil. »

« Beaucoup de choses étaient écrites pour bien caractériser Cherif, ça aide donc à bien rentrer dedans« , nous confie Abdelhafid Metalsi. Et de poursuivre. « Mais c’est vrai qu’on a tous imposé ce Cherif là. » Oui Abdelhafid a quelque chose dans l’œil qui aide à caractériser Cherif, mais il n’a pas que ça. A l’image ce que Serge Sauvion a apporté à Columbo avec sa voix, la voix douce et apaisante de Abdelhafid est aussi caractérisante de son personnage. « C’est quelque chose qui revient souvent me concernant, nous dit Abdelhafid. Je ne l’entends bien évidement pas de la même façon que vous mais tant mieux si ça contribue à façonner le personnage. Je pense d’ailleurs que désormais quand on demandera en interview ce qu’il y a de moi dans Cherif, je répondrais ma voix (rires). Mais ce qui fait le succès de la série, c’est avant tout la rencontre entre quelqu’un que je trouve brillant, Stéphane Drouet, et Lionel Olenga qui ne l’est pas moins, qui est un puit de savoir dans son domaine, et de Laurent Scalese. Ça fonctionne car c’est la rencontre entre 3 personnes qui ont le même cap, c’est-à-dire l’envie de faire une série qui ressemble un peu aux séries qu’ils regardaient étant gamins, tout comme moi d’ailleurs. Et je me faisais la réflexion dernièrement que finalement Cherif a un peu de toutes ces séries: la pugnacité d’un Columbo, la légèreté d’Amicalement Vôtre, la détermination de Shaft,…comme si ce personnage faisait la synthèse de tous ces personnages qui ont constitué son passé. »

Chérif et Adeline2

N’oublions pas Adeline, personnage primordial dans ce qu’elle révèle du personnage de Cherif. Dans la naissance de la série, il y a la rencontre entre Carole Bianic et son personnage: « Quand j’ai lu les textes qu’on nous envoie en amont, ce qui m’a plu c’est l’humour noir, cynique qu’il y avait dans l’épisode 1. J’ai trouvé ça vraiment différent. J’ai trouvé les personnages aussi très dessinés ce qui nous permet à nous comédiens de mieux nous projeter, on a pleins d’idées qui nous viennent d’un coup. Quand j’ai lu Adeline, j’ai tout de suite perçu la marge de progression de ce personnage. » Reste que l’on peut écrire les meilleurs textes, on ne peut créer une alchimie entre entre deux comédiens et donc entre deux personnages, telle que celle que l’on voit entre Cherif et Adeline: « Notre alchimie a commencé en réalité dès les castings. Dans le carré final des auditions, je suis arrivée et on ne m’a pas donné les bons textes. Donc j’ai récupéré les bons textes à la dernière minutes avec peu de temps sur place pour les travailler. Abdelhafid était là en train de lire son livre et je ne le connaissais pas encore. Sans donc savoir qui il était, je lui ai demandé si il pouvait m’aider à me donner la réplique. Et avec sa bonhomie habituelle, il a accepté ce qui nous a permis de créer un premier contact de manière très naturelle. Quand par la suite, sur le casting, on a travaillé ensemble, quelque chose était déjà là entre nous et je me suis permise des libertés parce qu’il m’apportait des choses de manière vraiment généreuse. C’est grâce à ça que par la suite, on peut aller plus loin et avancer avec nos personnages. »

Crédit: France 2

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Rédacteur en chef du pôle séries, animateur de La loi des séries et spécialiste de la fiction française
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