Baccalauréat, concours, examens en tous genres… Certaines lectures sont incontournables. L’occasion de revoir un peu les classiques de la littérature à l’aide des lectures VL ! Le cinquième ouvrage de cette série : Une Saison en Enfer de Arthur Rimbaud. Que faut-il retenir de cette œuvre ?
Qui est l’auteur ?
Arthur Rimbaud est un poète, né en 1854 à Charleville et mort en 1891 à Marseille. Jeune prodige, il écrit ses premiers poèmes à 15 ans et s’impose progressivement comme une figure majeure de la littérature française. Il n’a d’ailleurs que 19 ans quand il rédige Une Saison en enfer. Rimbaud est également connu pour sa relation amoureuse tumultueuse avec Verlaine. Marginal et anti-bourgeois, il se trouve en rupture totale avec les codes de la société dans laquelle il évolue. Il cessera très tôt d’écrire et voyagera beaucoup.
De quoi parle l’œuvre ?
Une Saison en enfer constitue un recueil de poèmes en prose très personnel. Consacré à la vie de son auteur, il expose les étapes d’un apprentissage. Le livre est un témoignage de l’errance de Rimbaud à Londres, en compagnie de Verlaine. Le poète passe par des états successifs, d’une idéalisation de la jeunesse, à l’expression de la folie, avant de recouvrer progressivement la raison. Il évoque des thématiques variées telles que l’Histoire, la famille ou encore la religion. Il relate tout particulièrement ses tourments et son homosexualité dans « Délires I ». C’est un recueil torturé, marqué par les doutes de son auteur. Pour autant, il ne s’agit pas d’un ouvrage seulement désespéré.
Quel est le contexte de l’œuvre ?
Une Saison en Enfer est la seule de ses œuvres importantes que Rimbaud ait publiée lui-même. Elle se situe entre le « recueil de petites histoires en prose » comme il l’écrit à Delahaye en mai 1873 et « l’autobiographie psychologique » pour Verlaine. Les poèmes qui composent le recueil ont été rédigés de novembre 1870 à août 1873. Ils font écho à deux crises majeures dans la vie du poète, son exil à Londres et surtout son violent conflit avec Verlaine. Connu sous le nom « d’accident de Bruxelles », ce dernier a lieu en juillet 1873. Rimbaud décide de rejoindre Verlaine à Bruxelles, or au cours d’un énième conflit, ce dernier lui tire dessus à deux reprises. Il s’en sortira avec une blessure au poignet, mais l’épisode marquera fortement sa carrière littéraire.
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s’ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient. »
Comment comprendre une œuvre d’apparence complexe ?
L’œuvre repose sur un langage très imagé fait de métaphores et d’ellipses. En effet, le poète passe sans cesse d’une idée à la suivante, ce qui peut rendre ses textes difficiles à saisir. C’est pour cette raison qu’il est primordial de situer l’œuvre dans son contexte. Elle peut dès lors être perçue comme une sorte de journal intime. La structure d’Une Saison en enfer est également l’unes des clés pour comprendre l’œuvre, puisque c’est Rimbaud lui-même qui a décidé de l’agencement des poèmes. Si ces derniers sont souvent complexes et heurtés, c’est aussi parce qu’ils présentent une pensée en pleine progression. Ce que la ponctuation a d’ailleurs tendance à illustrer. Comme si le poète réfléchissait en même temps qu’il écrivait.