L’épidémie de COVID-19 recense aujourd’hui près de 727 000 décès dans le monde. En coulisse, les laboratoires s’activent pour élaborer un vaccin contre le Coronavirus. La course au traitement miracle s’accélère face à l’hypothèse de plus en plus probable d’une seconde vague partout en France.
C’est une véritable course contre la montre pour les laboratoires. Depuis janvier dernier, toutes les grandes industries pharmaceutiques travaillent afin de trouver un traitement efficace face au COVID-19. Des sommes faramineuses ont été dépensées par les pays internationaux afin de s’assurer à avoir en premier le précieux sésame. Pour les Etats-Unis, c’est 6 milliards de dollars de dépensés auprès des différents laboratoires. L’Union européenne, elle, a négocié près de 300 millions de doses avec le géant Sanofi.
Mais alors où en est la course au vaccin anti COVID-19 ? D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 26 vaccins sont actuellement testés sur l’être humain. Près de 139 vaccins sont, eux, au stade de l’évaluation pré-clinique. Mais l’OMS ne veut pas prendre de risque et plaide pour le respect des protocoles et réglementations en vigueur pour le développement d’un vaccin annonce t-elle mardi 4 août. Normalement, entre l’élaboration et la commercialisation d’un vaccin, il se passe entre 15 et 20 ans. Mais face à l’urgence sanitaire et une probable seconde vague, les différents laboratoires se pressent afin d’être en capacité de ralentir les contaminations.
Aux Etats-Unis
C’est le pays dirigé par Donald Trump qui serait le plus avancé. En effet, le laboratoire américain Moderna a entamé la phase 3 de ses essais cliniques le 27 juillet dernier. Il sera testé sur 30 000 personnes dont la moitié recevra le vaccin et l’autre moitié un placebo. Selon le New York Times, les premiers signes du vaccin sont positifs. Il aurait déclenché une réponse immunitaire « robuste » et empêcherait le virus de se répliquer dans les poumons et le nez des singes rapporte le quotidien américain à la suite des résultats publiés le 28 juillet par The New England Journal of Medicine. Le vaccin développé avec les Instituts nationaux de santé (NIH) a reçu près d’un milliard de dollars des Etats-Unis pour avancer dans ses recherches. L’étude devrait durer jusqu’en 2022, mais le vaccin pourrait être administré fin 2020 ou début 2021.
En Europe
L’ autre concurrent le plus avancé est Biontech en collaboration avec Pfizer et Fosun Pharma, une alliance germano-américaine-chinoise. Après avoir testé près de 45 chinois, ils sont eux aussi entrés au stade 3 des essais cliniques pour tester leur vaccin sur 30 000 volontaires de 18 à 35 ans. Le vaccin est très similaire à celui de Moderna, étant lui aussi basé sur la même technologie ARN. Une technique très novatrice, jamais approuvée par les autorités de santé, qui possède de bons résultats pour le moment. Même si aucune date n’est annoncée, les deux laboratoires prévoient de fabriquer une centaine de millions doses avant 2020.
En Europe, une autre grande industrie pharmaceutique avance de premiers résultats convaincants. Ils proviennent de la société anglo-suédoise AstraZeneca et de l’université d’Oxford. Cette alliance planche sur un autre type de vaccin à savoir un « adénovirus » de chimpanzé, génétiquement modifié pour produire la protéine de pointe du coronavirus Sars-CoV-2 relate FranceInfo. L’objectif étant qu’une fois transformé, le virus ne puisse pas se reproduire dans l’organisme. Les essais cliniques de la phase 2 se sont montrés positifs. Cependant, le vaccin doit encore faire ses preuves lors d’un essai clinique de phase 3 avant de penser à une éventuelle commercialisation.
En Chine
En Chine, cinq sociétés tentent d’élaborer un vaccin contre le coronavirus. Cependant, les laboratoires chinois Sinopharm et Sinovac sont les plus avancés. C’est un vaccin plus traditionnel reposant sur l’injection du virus inerte, en lui faisant perdre tout son pouvoir infectant après un procédé physico-chimique. Ils sont également entrés dans la phase 3 des essais cliniques qui se déroulent au Brésil. Ils espèrent également pouvoir lancer d’autres tests au Panama prochainement. Le vaccin est prévu pour une commercialisation fin 2020-début 2021.
En Russie
La Russie, elle aussi, serait dans les starting-blocks pour un vaccin anti COVID-19. Le pays a prévu une mise sur le marché dès 2021. Le vaccin est élaboré par le laboratoire de recherches en épidémiologie et microbiologie Nikolaï Gamaleïa, en collaboration avec le ministère de la Défense. Moscou aurait la capacité de produire des centaines de milliers de doses dès septembre. Cependant, l’Organisation Mondiale de la Santé visait particulièrement le pays dirigé par Vladimir Poutine lors du rappel sur les protocoles du développement du vaccin. Oleg Gridnev a exprimé ce vendredi 7 août que l’enregistrement du vaccin contre le COVID-19 aura lieu le 12 août : «Les documents nécessaires à l’enregistrement du vaccin, données des études cliniques comprises, ont été soumis à une expertise sans laquelle le processus est impossible» relate Sputniknews.
A lire également : Coronavirus : “Laisser les jeunes se contaminer entre eux” voici la nouvelle idée d’Eric Caumes !
Et en France ?
Dans l’hexagone, aucun des laboratoires n’est arrivé au stade 3 des essais cliniques. Pour l’instant, le laboratoire Sanofi teste un vaccin basé sur la technologie ARN. Le célèbre laboratoire français a conclu trois accords avec un total de 460 millions d’euros dont 300 millions avec l’Union Européenne. En partenariat avec le britannique GSK, Sanofi assure que son vaccin pourrait être autorisé dès le premier semestre de 2021.
Le second laboratoire français qui oeuvre pour élaborer le traitement miracle est Nantais. C’est la biotech nantaise Valneva qui doit entrer en phase clinique à la fin de l’année, pour une mise à disposition d’ici mi-2021. Si la biotech est loin d’avoir les moyens colossaux du groupe Sanofi (36 milliards d’euros de ventes l’an passé), elle pense que ses connaissances sur les vaccins ont un rôle à jouer selon le directeur général, Franck Grimaud.
Crédit photo : Michel Valette / Flickr