L’ONG Transparency International a dévoilé son rapport annuel sur la corruption dans 168 pays du monde. Dans son classement, la France a progressé de trois rangs et se classe 23ème nation la moins corrompue. Les nordiques trustent les premières places, les BRICS inquiètent, la Somalie et la Corée du Nord ferment la marche.
Un « petit » cocorico pour la France. Transparency International a dévoilé son dernier rapport annuel sur la corruption dans le monde. Dans le classement de l’ONG de l’année 2015 portant sur 168 pays, la France a gagné trois places par rapport à 2014 et se classe 23ème nation la moins corrompue.
L’échelle de ce classement va de 0 (corruption totale) à 100 (intégrité absolue). En un an, la France est passée de 69 à 70 points. L’Hexagone partage la 23ème place avec le Chili, l’Estonie et les Emirats arabes unis.
Pour autant, cette progression est à relativiser. L’indice – établi en compilant des avis d’experts au sein d’organisations telles que la Banque mondiale, la Banque africaine de développement ou bien encore la Fondation allemande Bertelsmann – attribué à Paris varie peu d’une année sur l’autre. Il atteint 70 en 2015, après 69 l’année précédente et 71 en 2013 et 2014.
Les très bons élèves
Les pays nordiques trustent les premières places du classement. Le Danemark est ainsi le pays le moins corrompu du monde, devant la Finlande et la Suède. Les trois pays affichent un score proche de 90.
« Les pays les mieux classés partagent certaines caractéristiques : liberté de la presse, ouverture des données sur les comptes publics, haut degré d’intégrité des responsables publics, équité de la justice indépendamment de la position sociale des citoyens et indépendance des institutions judiciaires », fait valoir l’ONG.
Mais là encore, quelques nuances sont à signaler. Le fait qu’un pays ne soit pas corrompu ne constitue pas pas un gage de ses vertus en-dehors de ses frontières. Par exemple, la société suédo-finlandaise TeliaSonera (détenue à 37% par l’Etat suédois) est accusée de corruption en Uzbekistan…
Figurent également dans le top 10 la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, la Norvège, la Suisse, Singapour le Canada et, ex-aequo à la 10e place, l’Allemagne, le Luxembourg et le Royaume-Uni (avec des scores supérieurs à 80).
Les BRICS inquiètent, la Grèce en progrès
Transparency International a fait part de son inquiétude concernant les BRICS (acronyme des cinq puissances émergentes que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud). Ces cinq pays présentent des scores en-dessous de 50 dans l’index de l’ONG.
Le Brésil « est le pays qui a enregistré la plus forte baisse : il a chuté de 5 points et de sept places et occupe à présent la 76e place », souligne le rapport, qui attribue cette chute au scandale Petrobas et la tempête politique qu’il a provoquée, dont l’impact a été « phénoménal ». La Russie est le moins bien classé des BRICS (119e). Elle se classe derrière la Chine (83e), l’Inde (76e) et l’Afrique du Sud (61e).
Le rapport souligne en revanche les progrès de la Grèce, bien que le pays se classe actuellement à la 58ème place (+11 par rapport à l’an dernier). Les efforts du Royaume-Uni (10ème) et du Sénégal (61ème) sont également soulignés.
Les cancres : Somalie et Corée du Nord
Sur les 168 pays que compte le classement, la Somalie et la Corée du Nord occupent les deux dernières places. L’Afghanistan accompagne ces deux pays en queue de peloton. A noter enfin que « deux tiers des 168 pays évalués par l’indice 2015 obtiennent une note inférieure à 50 », relève Transparency International.
*Image en Une : impact24.info