L’équipe de France de football a lancé sa Coupe du monde de la meilleure des façons, en dominant facilement dimanche soir l’équipe du Honduras (3-0). Au-delà de ce démarrage canon annoncé, ce match a été marqué par de nombreux faits rarissimes en Coupe du monde, voire jamais-vus.
16 ans. Voilà le temps qu’il aura fallu à l’équipe de France pour gagner son premier match en Coupe du monde. C’était un certain 12 juin 1998, contre la modeste Afrique du Sud. Emmenés par un certain Didier Deschamps, seul dénominateur commun à 1998 et 2014, les Bleus avaient parfaitement entamé « leur » Coupe du monde (3-0). La suite, on la connaît. L’occasion était immanquable pour mette fin à seize ans de disette, seize ans de premiers tours tendus même si présentés comme abordables. Ça commence par le Honduras, à Porto Alegre, au sud du Brésil, non loin de l’Uruguay. Qui s’est fait auparavant surprendre par le modeste Costa Rica (1-3) ; il n’y avait plus qu’à espérer que ce ne soit pas un mauvais présage de s’approcher à quelques dizaines de kilomètres d’une mauvaise surprise.
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VIDÉO ET HYMNES, LES STARS DU MATCH (OU PAS)
Oui mais voilà, ce France-Honduras fut loin d’être un match comme les autres. D’accord, on a beaucoup parlé de l’enjeu extrêmement important de ce match, la nécessité de l’emporter. D’autant que la Suisse, dans l’autre match du groupe E, a mis la pression en dominant sur le tard l’Équateur (2-1). Face à la 33e nation mondiale, les Bleus n’ont jamais tremblé. Ayant rapidement pris le jeu à leur compte, les Bleus musèlent les timides attaques honduriennes, marquées par une désorganisation un peu déconcertante. De surcroît, les Américains se montrent très indisciplinés, et via ce comportement offrent le premier but à l’équipe de France, sur penalty juste avant la mi-temps. Deux autres suivront en seconde mi-temps.
Mais l’un des deux restera certainement dans les annales du football. En effet, c’est sans doute la première fois de l’histoire de la Coupe du monde que l’arbitrage dit « vidéo », qui est en réalité une reconstitution virtuelle d’une scène litigieuse, entre en scène. Le gardien hondurien Noel Valladares stoppe une frappe de Karim Benzema, mais la détourne dans son propre but. Le ballon est-il intégralement passé derrière la ligne de but ? Après avoir dit non, la « goal-lie technology » de son nom valide le but français, mais en l’attribuant à Valladares. Une confusion formatrice pour des cas futurs, pourquoi pas dans cette édition 2014.
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LA FIFA « VRAIMENT DÉSOLÉE »
Vous l’aurez sans doute aussi remarqué si vous avez suivi le match et les minutes précédentes : il n’y a pas eu d’hymnes. C’est également une première dans un match officiel de Coupe du monde. Une situation invraisemblable : alors que les joueurs sont alignés, prêts à chanter, aucun son ne sort des enceintes du Beira-Rio de Porto Alegre. Peu près, les joueurs se placent sur le terrain, comme si de rien n’était. La suite, on la comprendra plus tard : problème de sono. La FIFA se défend de cette hypothèse dans un communiqué : « La FIFA et le comité d’organisation local du Mondial (COL) sont vraiment désolés que le système audio pour les hymnes nationaux n’ait pas fonctionné convenablement pour jouer les hymnes du Honduras et de la France« . Par extension, aucune musique d’ambiance ni annonce du speaker pour les remplacements. Au regard des moyens mobilisés pour cette Coupe du monde et tous les stades construits pour l’occasion, on peut se demander pourquoi il n’y avait pas de sono de rechange. En espérant qu’un tel incident ne se reproduise pas, dans ce stade comme dans les autres.
Ce France-Honduras est donc un peu malgré lui entré pour deux raisons dans l’histoire de la Coupe du monde. Espérons désormais moins de tumultes pour l’équipe de France, qu’on retrouvera le 20 juin prochain contre la Suisse. Un autre défi qu’il faudra bien négocier.