Les quatre pays arabes qui boycottaient le Qatar ont décidé mardi de rétablir des relations diplomatiques complètes avec Doha, mettant fin à un isolement de plus de trois ans de ce pays du Golfe qui était accusé de défier ses voisins.
L’origine du boycott
En juin 2017, l’Arabie saoudite et trois pays alliés — Émirats arabes unis, Bahreïn et Égypte — ont rompu leur liens avec Doha, l’accusant de soutenir des groupes islamistes, de trop s’entendre avec leurs adversaires iraniens et turcs ou encore de semer le trouble dans la région. Les Qataris, qui ont toujours démenti, se disaient victime d’un « blocus » et d’une atteinte à leur souveraineté. S’en est suivi trois ans et demi de boycott et de messages hostiles par médias interposés.
Des espoirs de réconciliations misés sur le CCG à Al-Ula
Le sommet des pays du Golfe, le CCG, est né il y a 40 ans avec l’ambition de rapprocher politiquement, économiquement et militairement ses membres — Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Qatar, Oman et Koweït.
A Al-Ula, en Arabie saoudite, celui de janvier 2021 a démarré sous les meilleurs auspices après l’annonce lundi soir par le Koweït, agissant en médiateur, de la réouverture par l’Arabie saoudite de son espace aérien et de toutes ses frontières au Qatar.
Un accord de « solidarité et de stabilité » signé
A l’ouverture du sommet, les pays participants ont signé un accord « de solidarité et de stabilité » destiné à apaiser les tensions entre le Qatar et plusieurs de ses voisins parmi lequels l’Arabie saoudite. « Les efforts [du Koweït et des Etats-Unis] nous ont aidés à obtenir un accord (…) où nous affirmons notre solidarité et la stabilité du Golfe et des pays arabes et musulmans », avait annoncé le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, en ouvrant le sommet.
« Nous avons aujourd’hui un besoin urgent d’unir nos efforts » a déclaré le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed Ben Salman lors du sommet CCG
Après que les relations diplomatiques ont été rétablies, le prince héritier saoudien a rencontré l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani.
« Comme toute réconciliation, elle sera semée d’embûches et susceptible de déboucher sur une impasse et des tensions », a déclaré à l’AFP Bader al-Saïf, professeur adjoint d’histoire à l’université de Koweït.