Dimanche dans la soirée, la plupart des livreurs à vélos parisiens sont entrés en grève pour dénoncer leurs conditions de travail. Face à des baisses de salaires, le manque d’assurance et l’absence de bonus, les coursiers souhaitent “inverser le rapport de forces.”
Vous allez avoir du mal à commander entre les 8 et 15 juillet. La majorité des livreurs parisiens, travaillant pour les plateformes Deliveroo, Uber eat, Stuart, Glovo et Foodora, appellent à ne plus travailler. Les dates sont bien choisies : cela tombe pour la fin de la Coupe du Monde 2018, une des périodes les plus importantes -en matière de chiffre d’affaires- de l’année.
La priorité ? C’est de “renverser le rapport de forces,” explique le collectif de livreurs parisiens CLAP. A terme, ils espèrent voir leurs salaires augmenter drastiquement, et plus précisément, “une tarification minimum horaire garantie.” Aujourd’hui, pour une journée lambda de 9 à 10h de travail, les cyclistes touchent approximativement 60 €.
A côté de cela, ils souhaitent aussi toucher de nouvelles primes. Selon le collectif, il est important de “prendre en compte la pénibilité de ce travail, via différents bonus [pluie, week-end, nuit..] » Pour se justifier, l’entreprise Deliveroo rappelle qu’elle propose déjà une assurance gratuite à ses coursiers.
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Du coup, les coursiers appellent les abonnés à ne pas commander jusqu’à la fin de la Coupe du Monde. Après cette annonce, la plupart des employeurs annoncent qu’ils “remplaceront facilement les livreurs” s’ils continuent leur grève. Au total, ils sont près de 10 000 à enfourcher leur bicyclette pour distribuer des repas dans la capitale.
« Si vous n’êtes pas contents, vous prenez la porte et on vous remplace tout de suite. On a déjà les effectifs pour vous remplacer,” caricature un des salariés, qui appellent lui aussi à la grève, au micro d’Europe 1.
Pour faire face à la menace, les plateformes contre-attaquent. Uber affirme avoir déjà créé une prime en cas de pluie, pour les risques d’accidents. Un geste insuffisant, les livreurs taillent du coup un objectif de taille : un contrat de travail sécurisé et bien payé, pour faire face à leur statut de micro-entrepreneur.