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Egypte: Bras de fer entre le pouvoir et les manifestants

Un an après la révolution égyptienne qui a éloigné le président Hosni Moubarak du pouvoir, les aspirations du peule égyptien ne sont pas encore contentées. On assiste en effet depuis une semaine à un climat de violences entre les autorités policières et les manifestants. Ces derniers demandent la fin de la main mise des Frères Musulmans sur le pouvoir.

Aujourd’hui comme  pendant la révolution la bataille entre le pouvoir et les opposants se passe au Caire, à la place Tahrir où le peuple se réunit pour manifester contre le gouvernement actuel et réclamer la démission du chef du président Morsi. Mais depuis le 2 février 2013, les violences se sont radicalisées suite à la mort de Mohamed Hussin elKorany, une des victimes de ces affrontements. D’ailleurs depuis le début de cette vague de violences le 24 janvier, une date significative qui représente la veille du deuxième anniversaire de la révolte, 60 personnes sont mortes. La brutalité des forces de l’ordre contre ces opposants est très embarrassante pour le pouvoir, qui ne se prononce pas encore fermement sur ces abus.

 La principale force d’opposition au régime , le Front du Salut National (FSN) a tenté dimanche dernier de forcer une des entrées du palais présidentiel l’Héliopolis, provoquant la réaction de la Garde Républicaine qui s’est pressé de contenir les manifestants. Dans cette bataille contre le pouvoir, la décision qui avait été prise jeudi par tous les partis politiques sous la direction d’Al Azhar (la plus grande institution de l’Islam sunnite dans le monde arabe) de mettre en avant le dialogue n’a pas été respectée. En effet pour le FSN on ne peut « discuter de la question du dialogue (…) avant que l’effusion de sang ne cesse, que les responsables rendent des comptes et que ces revendications soient satisfaites. » selon un communiqué du parti samedi dernier.

 La coalition demande que se constitue un « gouvernement de salut national » qui représente la principale aspiration du peuple égyptien selon FSN depuis la chute du régime de Moubarak , et revenir sur la lois fondamentale adoptée en décembre, qui sera discutée et vérifiée par la Haute Cour Constitutionnel le 3 mars. A cette revendication, s’ajoute également la volonté d’ouvrir une « enquête indépendante » sur ce que l’opposition qualifie de « crimes » perpétrés par les forces de l’ordre pendant les manifestations de ces derniers jours.

 Effectivement, la brutalité dont fait preuve les autorités policières a choqué l’Égypte et le monde entier, notamment suite à une vidéo qui a été diffusé sur internet, montrant un homme qui se faisait déshabillé et frappé par les policiers. C’est la version des fait la plus répandue, mais cet ouvrier de 50 ans aurait finalement nuancer en disant que les policiers essayaient de le sauver contre les manifestations. Quoi qu’on puisse affirmer, la violence des autorités policières a fait des dégâts, ce qui ne calme pas les tensions bien au contraire, puisque aujourd’hui 18 manifestants ont été blessés selon un responsable du ministère de la Santé mardi.

Cette crise politique qui se traduit dans la rue par l’affrontement acharné entre manifestants et policiers, n’est pas sans conséquences sur l’économie du pays. En effet, la livre égyptienne a perdu environ 4 % de sa valeur suite à ces troubles actuels. De plus, les réserves actuelles de devises étrangères de l’Égypte ont baissé de moitié, depuis les soulèvements en 2011. Elles s’élèveraient aujourd’hui à 15 milliards de dollars. On apprend cependant aujourd’hui que le groupe Arabiyya lel Istitmaraat, est candidat au rachat de la raffinerie rouennaise Petropolus qui est menacée de liquidation. Le groupe est premier en matière d’énergie en Afrique du Nord et au Moyen Orient et gère 70% du réseau électrique en Égypte. Outre l’intérêt économique pour la raffinerie, ce placement pourrait être une bonne nouvelle pour l’Égypte.

Finalement, si la révolution a permis la chute de Hosni Moubarak, elle n’est pas totalement achevée et se poursuit tant qu’un accord sur le partage des pouvoirs en Egypte entre les Frères Musulmans et l’opposition n’aura pas été clairement établi.

Kodes Tajouri

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