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En Suisse, le terme « démocratie » est vérifié à peu près toutes les trois semaines !

Candidat aux législatives des Français de l’Etranger, Pierre Jean Duvivier nous dévoile des propositions chocs pour rétablir la confiance dans la jeunesse et les institutions. Objectif : bâtir un nouvel ADN républicain capable de rétablir un pacte de confiance entre les générations et les décideurs politiques.

 

INTERVIEW DE  PIERRE JEAN DUVIVIER, CANDIDAT  DANS LA 6EME CIRCONSCRIPTION (SUISSE, LIECHTENSTEIN) DES FRANCAIS DE L’ETRANGER

1 / Quel regard portez-vous sur la mobilité européenne et l’expérience de vie à l’international des jeunes ?

J’étais encore étudiant quand ERASMUS prenait son envol. A l’époque, je n’avais pas compris la chance que cela pouvait représenter pour moi de prendre part au programme. Tout système éducatif qui se respecte devrait prévoir d’inciter ses jeunes à vivre une expérience professionnelle ou étudiante à l’Etranger. J’ai eu la chance de travailler ensuite dans trois pays différents et ce que nous y vivons enrichi notre manière de voir ou de comprendre le monde. L’avoir fait plus jeune m’aurait été d’un grand secours car j’aurai compris que c’est en étant curieux des autres qu’on apprend plus rapidement. J’aurai gagné du temps, très certainement.

2/ Comment et par quels nouveaux projets, les députés des français de l’étranger qui siègeront à l’Assemblée nationale pourront permettre à la jeunesse d’être plus à l’aise avec le mot « Entreprendre » ?

Vu de Suisse, nous pourrons apporter notre expérience d’une organisation économique différente qui n’a pas les mêmes tabous.

Il s’agit de repartir à la base. Montrer qu’entreprendre c’est avant tout créer avant même de penser à s’enrichir. Intégrer au plus tôt à l’école des projets à vocation entrepreneuriale. Il faut faire un vraie travail d’évangélisation en permettant aux plus intrépides de ne pas être accueilli que par les factures de l’URSSAF avant  même de commencer. Les propositions de Kevin Lognoné et Aurélie Simon sur le Small Business Act, ou encore ma proposition de statut de « junior entreprise » exemptée de toute taxe et impôt jusqu’au 30 ans de son créateur vont dans ce sens.

 3/ Quelles dynamiques collaboratives entre la recherche, l’enseignement supérieur et l’entrepreneuriat souhaiteriez-vous encourager ?

 Les laboratoires de l’enseignement supérieur doivent pouvoir plus facilement vendre leurs services aux entreprises privées comme peut le faire le CRAFT ou le LIA à l’EPFL de Lausanne par exemple.

La collaboration passe avant tout par la réponse à des besoins réels de l’économie privée et non simplement par des incantations de responsables pédagogiques ou politiques.

Pour les aider, il faut mettre en place des structures d’accompagnement dans les universités qui auront vocation à répondre à des appels d’offre des secteurs privés ou publics.

Du moment où la confiance est établie et que la défiance réciproque entre ces deux mondes s’estompe, on peut alors envisager des partenariats plus longs et plus ambitieux sur le mode de campus intégré avec l’instauration de parc scientifique mixte entreprise-université où une entreprise sponsorisera tel ou tel département ou projet de recherche.

Il faut aussi que la recherche fondamentale ne soit pas oubliée. Cela a été la grande perdante de ces dernières décennies en France. C’est bien la recherche Fondamentale qui fait d’un pays, un nation qui compte dans les 10, 20 ou 50 ans qui viennent. Les grandes entreprises doivent s’y intéresser et profiter de notre excellence à ce niveau. L’Etat doit donc veiller à ce que ces parcs ne soient uniquement orientés sur de la recherche appliquée à court terme.

4/ Quel bilan tirez-vous de l’expérience d’une université comme l’EPFL qui permet à des jeunes de démarrer une activité protégée et aidée par la Confédération helvétique au milieu d’une ambiance véritablement stimulante ?

J’ai eu le bonheur de travailler avec la parc scientifique de l’EPFL et l’incubateur d’entreprise de l’école pendant presque 5 ans quand j’étais responsable du département technique de la première entreprise de media Suisse. J’ai personnellement vu une entreprise prendre son envol – Prediggo – avec le LIA (laboratoire d’intelligence artificiel), pu voir le travail de qualité rendu par le CRAFT avec le Pr Pierre Dillenbourg sur les interfaces. Le Rolex center est un bâtiment d’avant garde financé en partie par une entreprise privée qui recèle en son sein certaines des équipes les plus talentueuses du monde dans leur domaine. Encore une fois, la Suisse a su par son pragmatisme offrir le meilleur que peut apporter le monde universitaire et l’économie privée. Les uns apportent les fonds et l’expérience « du time to business » et les autres l’intelligence pure, celle qui permet d’anticiper le futur. L’EPFL réussit à faire coïncider deux lignes de temps ou de pensée qui s’opposent chez nous….c’est peut être une question de mentalité mais je ne désespère pas de pouvoir importer ce modèle en France un jour.

5/ Existe-t-il aujourd’hui en Europe et dans le monde des modes de gouvernance dans la décision publique qui se distinguent par leur caractère innovant ?

Je citerai le pouvoir référendaire en Suisse qui permet à tout citoyen de proposer une loi et de faire voter sa commune, son canton (sa région) ou tout le pays dessus.

C’est, je pense, le mode le plus moderne et le plus efficace pour lutter contre la corruption du personnel politique et son absence d’imagination surtout si on le couple à un vote électronique.

En France, le peuple n’a le droit que de mettre un bulletin dans une urne tous les 2 ou 3 ans.

En Suisse, le peuple a le droit de faire la loi.

Le terme « démocratie » est vérifié ici à peu près toutes les 3 semaines quand on appelle les citoyens d’une commune, d’un canton ou du pays tout entier à se prononcer sur tel ou tel projet de société souvent initiés par d’autres citoyens.

L’excuse Française est de dire que cela favoriserait les démarches populistes… Je l’ai lu dans les commentaires sur le sujet par exemple de la candidate socialiste sur la circonscription Suisse qui est pourtant à moitié Suisse.

Où en sommes-nous arrivés pour dire de pareilles bêtises ?

Avoir peur de son peuple est-t-il le signe d’une démocratie qui est restée saine ?

Nous avons tous la réponse à cette question…j’ai donc inscrit à mon programme politique le référendum d’initiative populaire comme un des moyens pour revitaliser notre politique héxagonale.

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