
La firme McDonald’s et ses 40 000 restaurants à travers le monde ont l’habitude d’enchaîner les scandales farfelus. Le dernier en date accuse la chaîne et ses concurrents de servir des burgers non pas de bœuf ou de poulet… mais faits à partir de viande humaine et de rats.
Des déclarations chocs
La polémique vient dans un premier temps et comme souvent d’Internet. En mars a été publiée sur le réseau Tiktok une vidéo accusant les fast-food comme Mcdonald’s ou KFC de servir à ses clients de la viande humaine dans leurs plats.
Le Tiktoker appuie ses propos par une capture d’écran d’un blog mentionnant une étude montrant que de l’ADN de rat et d’humain aurait été retrouvé dans plusieurs burgers analysés en laboratoire. Cette étude a été menée par Clearlabs en 2016, une société privée de tests génomiques. « Est-ce que ça vous étonne ? Personnellement non, je sais qu’on bouffe du bullshit dans ce genre de fast-food (…) il y a plus de 79 fast-food dans le monde entier où ils ont retrouvé cet ADN » surenchérit l’influenceur aux 600 mille abonnés.
De quoi subjuguer les internautes, qui ont pour beaucoup adhéré à l’information. Certains ne doutent pas de sa véracité, et expliquent que la croissance démographique serait telle que les ressources animales ne tiendraient plus le coup, ce qui expliquerait ces pratiques.
L’importance de vérifier ses sources…
L’étude citée dans ce blog mentionné par le tiktokeur existe bel et bien, et qui plus est, Clearlabs ont vraisemblablement bien trouvé des traces d’ADN de rats et d’humains dans les 258 burgers qu’ils ont analysé. Jusqu’ici, pas de problème avec les affirmations d’Internet.
Simplement, l’étude nécessite une lecture plus approfondie. Tout d’abord, Clearlabs ne mentionne jamais le nom d’aucune des 79 marques qu’elle a analysées et encore moins McDonald’s ou KFC. Sur les 258 échantillons de « viande hachée, galettes surgelées, produits de hamburgers de restauration rapide et produits de hamburgers végétariens » testés, Clearlabs ont trouvé 3 cas d’ADN de rat, et 1 cas d’ADN d’humain.
Cependant, retrouver de cet ADN dans les aliments ne veut absolument pas dire que ce sont de la viande de rat ou d’humain qui est servi dans les fast-food. On parle ici de traces moléculaires d’ADN, qui, comme le précise l’étude, ne sont « probablement pas nocives pour la santé humaine. »
Ce que beaucoup de consommateurs ignorent, c’est que certaines quantités d’ADN humain et de rat peuvent se situer dans les limites réglementaires acceptables. Or, les quantités détectées lors de nos recherches se situaient très probablement dans les limites réglementaires acceptables, telles que nous les comprenons.
De plus, l’étude ne permet pas de savoir d’où provient ces traces. l’ADN d’humain retrouvé dans un des burgers végétariens analysé pourrait alors provenir de « cheveux, peau ou ongles accidentellement mélangés pendant le processus de fabrication ».

Des manquements à tout de même souligner
Même si les vidéos et rumeurs entourant les fast-food et leurs tendances cannibales peuvent ainsi être très facilement nuancées voir complètement réfutées, l’étude de Clearlabs souligne tout de même des points qui remettent en cause le respect des normes d’hygiènes et le des protocoles au sein de la chaîne de valeur.
Ainsi, 4,3% des produits analysés contenaient des pathogènes. Néanmoins l’étude précise bien qu’elle ne pouvait pas déterminer si ces derniers étaient vivants ou morts au sein des burgers une fois servis. Ces cas concernent notamment les burgers végétariens, considérés en général comme moins menaçants pour l’organisme, et donc moins soumis au contrôle.
Des chiffres alarmants sont par ailleurs soulevés concernant le décalage entre les apports nutritionnels officiels et ceux enregistrés par les laboratoires. Par exemple, 46% burgers analysés étaient plus caloriques que ce qui était annoncé sur le menu.