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Formule 1 : Les 100 Grands Prix les plus marquants du XXIème Siècle – De 40 à 31

(crédits : F1-Fansite.com)

Nous sommes de retour, pour continuer ce TOP 100 des grand prix les plus marquants du XXIe siècle. Nous vous avions laissés avec les places 100 à 40 dévoilées. Voici désormais la partie 40 à 30. Avec au programme plusieurs Grand Prix de Belgique absolument renversants, un Montoya qui se révèle, un Michael Schumacher historique et un psychodrame chez la Scuderia.

Rappel du classement : Formule 1 : Les 100 Grands Prix les plus marquants du XXIème Siècle – Places 50 à 41 | VL Média (vl-media.fr)

40 – Grand Prix de Chine 2006 : L’ultime exploit de Schumi

Vainqueur : Michael Schumacher (Ferrari) devant Fernando Alonso (Renault) et Giancarlo Fisichella (Renault)

Deux hommes et un combat pour le titre, un favori qui veut conserver sa couronne et une légende en challenger, la plus grande de toutes qui rêve de faire ses adieux sur un dernier sacre, difficile de trouver contexte plus excitant à l’aube de ce GP de Chine 2006. Cette saison a réellement connu deux phases jusqu’à présent. La première partie de saison fut entièrement Renault. Alonso comptant jusqu’à 25 pts d’avance après sa victoire au Canada le 25 Juin. Depuis, la F1 vit en cette saison 2006 sous le sceau de Ferrari. Michael Schumacher étant revenu avant ce rendez-vous chinois à 2 points seulement de l’Espagnol. Ce passage à Shanghai, circuit n’ayant que peu réussi à l’Allemand lors des deux premières éditions, étant l’antépénultième course de la saison. Michael Schumacher sait d’ores et déjà qu’il ne pourra pas compter sur le soutien de son coéquipier, car Felipe Massa est pénalisé de 10 places suite à un changement de moteur. Il part dernier. Un coup dur car le Brésilien a souvent permis de prendre des points à Renault. Les Bleus justement sous la pluie dominent dans les grandes largeurs la séance de qualification. Alonso est le meilleur temps en Q1, Q2 et bien évidemment en Q3. Mieux encore, il est accompagné de Fisichella, son coéquipier en première ligne. Dotés de leurs pneus Michelin en meilleure forme sous la pluie, les Renault disposent d’1 seconde d’avance sur Barichello 3e. Schumi lui n’est que 6e sur la grille, ce qui est déjà presque un exploit. Mais la course semble bien mal embarquée d’autant plus que le dimanche, la pluie est présente, certes de manière moins intense qu’en qualifications. Et pourtant le Baron Rouge va délivrer l’une des plus grandes performances de sa carrière à 37 ans…

En début de course, l’homme qui se signale positivement pourtant, est Kimi Raikkonen. Le Finlandais toujours fanny en cette année 2006, dépasse 2 Honda dans le premier tour et efface Fisichella après 12 tours. Il était temps car Alonso s’échappe au rythme de 1 seconde au tour. L’Espagnol dispose de 15 secondes d’avance. Quant à Schumacher, il trouve progressivement de la performance. Barrichello puis Button sont effacés dans le premier quart de course également. La piste s’assèche et le Baron Rouge va en plus profiter de la poisse légendaire qui poursuit le vice-champion du monde 2005, ce dernier subissant une énième panne mécanique. N’ayant toujours pas gagné en 2006, le Finlandais doit se dire intérieurement qu’il a très hâte de troquer sa combinaison grise pour une combinaison rouge… Schumacher lui, est de plus en plus rapide. Peu avant la mi-course et profitant de la première salve d’arrêt aux stands, dans des conditions de plus en plus sèches, il revient comme un boulet de canon sur Fisichella mais surtout Alonso en délicatesse avec ses gommes. Au tour 27 les 3 hommes sont dans la même seconde. 1 tour après, Fisichella passe Alonso mais commettant une petite glissade au freinage de l’épingle, il laisse son coéquipier repasser devant. Il s’en faut de peu pour que Schumi en fasse de même également. Tour 29, cette fois Fisichella prend la tête. Quelques centaines de mètres plus loin le septuple champion du monde réalise un premier exploit en trouvant un trou de souris à l’intérieur au Virage 2 sur Alonso. Les deux hommes sont alors à 114 points partout au championnat. A 21 tours de l’arrivée, Renault tente un coup de poker qui, stratégiquement sera le bon, celui de mettre des pneus secs. Le problème c’est que l’action de ces changements de gommes est terriblement longue pour Alonso. L’Espagnol perd 20 secondes pour le même problème qui l’avait poussé à abandonner en Hongrie. La victoire s’envole, c’est un coup de massue terrible dans la lutte pour le titre.

Un combat royal à deux contre un. Et pourtant c’est Schumacher qui va en sortir vainqueur (crédits : StatsF1)

Chez Ferrari stratégiquement on prend moins de risques mais cela va suffir, car les Bleus de Renault vont boire le calice jusqu’à la lie. La carte Fisichella va s’évanouir après le 2e pit-stop. Ressortant devant le pilote Ferrari, il commet une erreur dans le premier virage avec les pneus froids, et Schumacher en profite évidemment flairant le bon coup, tel l’odeur du calife prêt à voler la couronne. Intouchable, injouable alors qu’il était en difficulté durant presque tout le Week-End, “Schumi” file vers la victoire. Chez Renault on joue la stratégie d’équipe en inversant les positions. Alonso finit cependant par échouer à 3 secondes d’un Schumacher qui signe la 91e victoire de sa carrière, ce sera la dernière. Un exploit exceptionnel en profitant des très nombreuses erreurs de l’ensemble du constructeur français, qui lui permet de prendre la tête du championnat pour la première fois de la saison, 116 points partout, 7 victoires contre 6 à 2 courses de la fin. L’Allemand a frappé fort psychologiquement. On signale également en conclusion de cette course épique un dernier tour de folie entre Button, Barrichello qui enverra Heidfeld en tête à queue et De La Rosa malin en profitera pour finir 5e. Un dernier tour à l’image de ce Grand Prix, a émotion, avec des grands hommes, du spectacle, des erreurs aussi, mais peu importe car c’est la F1 que l’on aime, celle ou l’on conduit avec le cœur parfois plus que la tête. Schumacher en est l’illustration parfaite…

39 – Grand Prix de Hongrie 2014 : Ricciardo le jusqu’au boutiste de l’attaque

Vainqueur : Daniel Ricciardo (Red-Bull Renault) devant Fernando Alonso (Ferrari) et Lewis Hamilton (Mercedes)

Qui a dit qu’il ne pouvait pas y avoir de spectacle avec les F1 version V6 Hybride, version 2014. En cette année de grands changements intégralement dominée par Mercedes, hormis une victoire de Ricciardo au Canada, il faut avouer que la saison n’est pas la plus palpitante qui soit. Un championnat qui vit au rythme du duel entre Hamilton et Rosberg tournant pour l’heure en faveur de ce dernier, vainqueur en Allemagne et disposant de 14 points d’avance. Mais le temps de 2h, c’est l’ensemble des 22 pilotes qui vont redonner toutes ses lettres de noblesse à la Formule 1 juste avant les vacances. Et sur un circuit ayant souvent eu la réputation d’offrir des courses assez folles, le Hungaroring. La folie du week-end magyar va commencer en réalité dès les qualifications. Puisqu’en effet dès la Q1, avant même d’avoir pu boucler un tour, Lewis Hamilton va être frappé par le sort. Un problème d’hydraulique se déclare, il doit stopper, et c’est même un petit incendie qui s’amorce. L’Anglais sera obligé de partir en dernière position de cette course, c’est même en réalité des stands qu’il s’élancera. Comme la semaine précédente à Hockenheim, il est condamné à l’exploit. Une séance de qualifications qui ne fait pas ses affaires car Nico Rosberg signe le meilleur chrono. De peu cependant par rapport à d’habitude avec des Red Bull véloces, Vettel et Ricciardo en embuscade sur un circuit réclamant plus d’appuis que de puissance moteur. Pour pimenter la course qui plus est, il se met à pleuvoir un peu moins d’une heure avant le départ contrairement à toutes les prévisions annoncées. Les cartes sont une nouvelle fois rebattue, le spectacle peut alors commencer…

Au départ tout se passe convenablement, Rosberg reste devant, Vettel perd une place au profit de Bottas. En revanche c’est Lewis Hamilton qui se fait piéger partant en tête à queue au virage 2 et léchant le rail. Sans conséquence. Il faudra en réalité attendre le 7e tour pour voir le premier bouleversement du Grand Prix. Marcus Ericsson sort de la piste après le Virage 3 ou, surpris à la réaccélération, il prend un énorme coup de raquette, détruisant le mur. La voiture de sécurité rentre mais au mauvais timing pour le quatuor de tête composé de Rosberg, Bottas, Vettel et Alonso. Ceux-ci ayant déjà passé les stands, ils doivent attendre 1 tour de plus avant de rentrer. C’est Ricciardo qui en profite pour prendre la tête devant Button. L’Anglais est le seul à garder les intermédiaires, tout le reste du peloton a mis des pneus secs, ce choix s’avérera être le bon. L’intervention de la Safety Car s’éternise cependant un peu plus car en effet Romain Grosjean effectue un tête à queue et frappe le mur. La course est terminée pour lui. Pour les Mclaren qui avait fait le pari des Intermédiaires, le choix est perdant. Après 17 tours de course, Hamilton est remonté 7e, le trio de tête étant Ricciardo, Massa et Alonso. Pour l’Écurie Force India, le quart d’heure de course suivant est terrible. Hulkenberg accroche en effet Perez dans le dernier virage et doit abandonner. Enfin au tour 23, à la sortie du dernier virage, surpris par l’humidité sur le vibreur, Perez frappe violemment le mur dans la ligne droite et abandonne. Une nouvelle fois la Voiture de sécurité est de sortie. Les deux leaders stoppent alors. Contrairement au quatuor Alonso, Rosberg, Vettel et Hamilton.

Un terrible accident pour Sergio Perez qui en sort heureusement indemne (crédits : Getty Images)

Juste avant la mi-course c’est Vettel qui se fait une énorme frayeur. Effectuant la même erreur que Perez au même endroit, il frôle le mur. Le K.O était proche, la réussite du quadruple champion du monde probablement. Au tour 36, le quatuor qui se dessine pour la victoire est Alonso, Rosberg, Ricciardo et Hamilton. A ce moment là les stratégies se divisent. Rosberg stoppe au tour 36, Alonso au tour 39. Une ambition claire pour les deux hommes. Aller au bout. Dans sa remontée dans ce nouveau relais, Rosberg croise la route de Hamilton. Ce qui vaut au passage quelques déclarations bien senties et savoureuses à la radio. Mais Rosberg en tendre n’arrive pas à dépasser Hamilton en médium finalement à 13 tours de l’arrivée il stoppe mais avec des pneus beaucoup plus frais que son coéquipier. Et devant Ricciardo se rendant compte qu’il ne pourra aller au bout s’arrête aussi au 55e tour. Il y a 16 tours d’écart entre les pneus de l’Australien et de l’Espagnol. Pour notre plus grand bonheur cet ensemble de stratégies décalées nous donnent un sprint final épique. 62e tour en 1 seconde, Alonso est devant avec ses tendres usées, Hamilton le suit avec ses médiums usés, Ricciardo est 3e avec ses tendres neufs. Tandis que Rosberg revient comme une balle également.

L’offensive et le spectacle vont alors être récompensés dans cette fin de course. Le pilote Red Bull tente une fois à l’extérieur du Virage 2 sur Hamilton mais part un peu large. A 4 tours de l’arrivée, au culot et à l’audace, il tente la même manœuvre sur Hamilton. Tenant bien mieux sa trajectoire, l’Anglais est enroulé, et est assommé. Ricciardo est deuxième. Il ne s’arrête pas là. Pouvant mettre la pression sur Alonso, sa seule tentative va faire mouche au bout du premier virage au 68e tour. Deux attaques sublimes, audacieuses qui lui offrent sa deuxième victoire en carrière arrachée dans les ultimes instants de courses comme celle qu’il avait signée au Canada. Peut-être plus belle encore car celle-ci il aura dû aller la chercher sans même que ses adversaires montrent des signes de faille. Quant au Taureau des Asturies, la déception est légitime. Jamais plus en cette année 2014 noire, il n’aura eu une aussi belle occasion de ne pas finir fanny. Et derrière dans un ultime sursaut Rosberg reste derrière son coéquipier, mais il ne fallait pas un tour de plus. Le public peut être debout car durant 1h50 ce fût un pur plaisir d’assister à ce spectacle sur un Hungaroring souvent dépeint comme ennuyeux et avec des voitures décrites comme peu amusantes. La prime à l’attaque fut payante, Ricciardo est décidément derrière les deux pilotes Mercedes, l’homme fort de cette année 2014 et la révélation de la saison…

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Impressionnant Daniel Ricciardo en route vers sa deuxième victoire en Formule 1 (crédits : FOM)
38 – Grand Prix de Brésil 2001 : Coulthard en héros, Montoya en artiste déchu

Vainqueur : David Coulthard (Mclaren-Mercedes) devant Michael Schumacher (Ferrari) et Nick Heidfeld (Sauber Petronas)

La phrase “On ne retient que les vainqueurs” est sûrement l’un des clichés les plus faux de l’histoire du sport. Et quel grand prix mieux que celui du Brésil en 2001 peut illustrer, le mensonge à travers cette phrase. Car si David Coulthard va se réveiller être un brillant vainqueur, un homme restera dans toutes les mémoires et pourtant il abandonnera prématurément. Il s’agit de Juan Pablo Montoya, le Colombien qui dispute là seulement sa 3e course en Formule 1. Talentueux, venant de la Formule Indy aux Etats-Unis, le pilote Williams n’a cependant pas pu montrer son talent lors des deux courses précédentes abandonnant rapidement. Mais sur cette piste technique, tortueuse d’Interlagos au volant d’une Williams retrouvée, il va faire des merveilles. En qualification déjà il signe le 4e chrono. Devant lui Mika Hakkinen, homme maudit du début de saison et qui va continuer à l’être, Ralf Schumacher son coéquipier, surprenant 2e. Et le champion du monde en titre Michael Schumacher, vainqueur des 6 derniers grand prix à cheval entre la fin de l’année 2000 et le début de cette année 2001. Autant dire que l’Allemand et sa Ferrari semblent intouchable. Et pourtant les choses vont rapidement basculer….

Dès l’extinction des feux, l’Allemand se retrouve sous pression, non pas de son frère, mais de Montoya qui a mieux réussi son départ. Derrière Hakkinen a calé et encore une fois va devoir abandonner, un vrai coup dur pour le double champion du monde. La voiture de sécurité rentre mais pas pour longtemps. Car 1 minute après elle s’écarte et c’est le pic émotionnel de la course qui se produit. A la relance, Montoya attaque immédiatement Schumacher. Avec des “cojones” très sud-américaines au S de Senna légèrement en dévers, il se fait sa place. Schumacher doit céder et mettre une petite roue dans l’herbe. Pour la première fois depuis longtemps le patron incontesté de la Formule 1 s’est fait l’espace de quelques minutes déboulonné du trône. Juste derrière Ralf Schumacher doit défendre de manière agressive sur Barrichello, après avoir échoué à attaquer Frentzen. Malheureusement le local de l’étape détruit l’aileron arrière de la Williams et abandonne. Une erreur fatale. Quant à Ralf, il repartira avec beaucoup de retard mais devra mettre fin à sa course bien plus loin lorsque sous le déluge il partira en tête à queue.

Un trio de tête s’est alors dessiné, et va rester sensiblement le même durant le premier tiers de course. Derrière au volant de sa BAR Honda, Olivier Panis effectue une fantastique remontée et évolue au 4e rang devant les deux Jordan. Pour les trois hommes de devant, deux options tactiques se dessinent. Schumacher semble parti pour faire deux arrêts aux stands, et d’ailleurs il évolue en 3e position à mi-course. Pour Montoya et Coulthard c’est une stratégie à 1 arrêt qui semble choisie d’autant plus que les pneus Michelin tiennent parfaitement le coup. Cependant tout ceci sera remis en cause par deux éléments. Le premier est le coup de théâtre cruel et dramatique qui va éliminer l’un des concurrents à la victoire dans cette course. Montoya, absolument parfait du haut de ses 25 ans et ses 3 courses en F1, visait la victoire. Il va en être écarté au 39e tour de manière injuste. Après avoir pris un tour à Jos Verstappen, il se rabat devant lui logiquement mais le néerlandais surpris freine tard et embarque le pilote Williams avec lui. La fin d’un rêve, mais une promesse pour l’avenir évidemment.

Destin cruel pour Montoya qui ne méritait pas l’abandon (crédits : Globo.com)

Ce qui nous laisse avec un duel Coulthard, Michael Schumacher au moment où le second acteur improbable entre en jeu. La pluie. Celle-ci tombe de manière orageuse et épique sur Interlagos. Le champion du monde fait d’abord la différence, mais un temps seulement. En effet, quelques minutes plus tard, il part en tête à queue au 48e tour, à la sortie du virage 4. Coulthard revenu, il l’attaque immédiatement au virage n°1. Plus fort encore que Montoya car il choisit l’intérieur et le tout avec un retardataire, en l’occurrence Tarso Marques intercalé entre lui et Schumacher. Un coup de maître magistral, un coup de génie génial. L’Ecossais prend la tête de la course et ne la lâchera plus. Sous la pluie il frappe fort. Derrière la lutte pour la 3e marche est somptueuse. En rythme de course, Olivier Panis semblait tenir la corde. Malheureusement un arrêt bien trop long, de près de 40 secondes, va lui faire perdre tous ses espoirs. Malgré tout, il va remonter jusqu’à la 4e place. Avec le choix de gommes intermédiaires qui semble le plus juste. Jean Alesi qui tenait également les premiers points de Prost-Peugeot depuis plus de 20 courses se fait crucifier à 7 tours de l’arrivée par Fisichella et sa Benetton qui au sein de cette saison galère voit là une bouffée d’air frais. Mais finalement c’est le jeune Nick Heidfeld qui termine en 3e position, à un tour, avec sa Sauber Petronas. Une sublime performance pour une écurie qui sera la très bonne surprise de la saison. Comme Montoya, ou David Coulthard le superbe vainqueur d’un magnifique GP du Brésil…

37 – Grand Prix de Belgique 2012 : Alonso perd un joker par K.O

Vainqueur : Jenson Button (Mclaren-Mercedes) devant Sebastian Vettel (Red-Bull Renault) et Kimi Raikkonen (Lotus-Renault)

40. Ce chiffre, n’est d’autre que le nombre de points d’avance que collectionne Fernando Alonso en tant que leader du Championnat 2012, lorsque la Formule 1 revient des vacances en Belgique, sur le circuit légendaire de Spa-Francorchamps. Un déficit lourd à porter pour Sebastian Vettel, double Champion en titre au volant de sa Red Bull, en difficulté lors de la campagne d’été : abandon à Valence, deuxième place à Silverstone, avant de se punir lui-même sur ses terres à Hockenheim en finissant cinquième après avoir été pénalisé, et termine 4ème en Hongrie. Malheureusement, lors des qualifications de Spa, cela ne va pas s’arranger pour lui : Il est éliminé en Q2 et doit partir 11ème, tant dis que Alonso est mieux placé, sixième. Heureusement, Mark Webber, 7ème, sera pénalisé de cinq places pour un changement de boite de vitesse, tandis que la pole revient à Jenson Button et sa Mclaren. Kamui Kobayashi fait l’exploit de se qualifier deuxième avec sa Sauber, juste devant la Lotus de Kimi Raïkkönen. Mais le lendemain, au bout d’un virage, une bonne partie de ce groupe de tête va se retrouver décapitée…

Button prend un bon départ, tout comme Maldonado qui prend un départ exceptionnel depuis sa 6e place et devient 2e. Un départ qui sera considéré comme volé à l’issue du Grand Prix. De toute manière, il ne profite pas longtemps de ce départ car le vénézuélien est emporté par la foule. Grosjean en effet serre Hamilton sur le côté droit et les deux hommes s’accrochent donc. C’est un chamboule tout à l’épingle de la Source, ou Alonso, Maldonado justement, Perez et Kobayashi sont les victimes. Tout comme bien sûr Grosjean et Hamilton. 6 voitures en moins et deux conclusions s’imposent. Alonso est un miraculé, en effet la Lotus de Grosjean rebondit sur sa Ferrari et passe à 2m du casque de l’espagnol. De l’autre, le Français est le fautif de ce carton qui aurait pu être dramatique. La FIA prendra ces considérations en compte et il sera suspendu d’une course pour cela. Tout cela laisse donc Button et Raikkonen face à face. Les Red Bull elles sont plus loin Webber 8e et Vettel 12e. Le pilote finlandais vit cependant un début de course difficile, Hulkenberg puis Schumacher le doublent. Devant, Button est facilement devant alors que Vettel de manière poussive arrive à remonter logiquement en doublant Bruno Senna et Jean-Eric Vergne, mais aussi Massa après son premier arrêt.

Cette course, devient une course de gestion des pneumatiques qui sur ce circuit de 7,004 km s’use rapidement. A ce jeu les Mercedes sont en difficulté, alors que Michael Schumacher avait pourtant tenu 75% de la course sur le podium. Les Force India aussi même si Hulkenberg fait une très belle course. Vettel avec 1 seul arrêt profite de cette belle stratégie pour finir deuxième derrière Button facile vainqueur avec une Mclaren au-dessus du lot. Hamilton se plaindra même sur Twitter en publiant les télémétries de Button d’avoir été désavantagé notamment sur le choix de l’aileron arrière. Pour la dernière marche du podium c’est Raikkonen qui au panache, au courage et à l’intelligence va la récupérer. Il réalise notamment le bijou de cette course en doublant le septuple champion du monde au pied du Raidillon. Le Finlandais régulier se replace au championnat. Fernando Alonso conserve la tête mais il a perdu, avec cet accrochage terrible dont il n’est pas responsable, un joker au championnat. 24 points d’avance sur Vettel mais c’est un premier KO, une dynamique mal enclenchée à l’aube du sprint final. Bref un premier tournant en somme…

36 – Grand Prix de Belgique 2008 : 4 tours fous qui changent tout…

Vainqueur : Felipe Massa (Ferrari) devant Nick Heidfeld (BMW-Sauber) et Lewis Hamilton (Mclaren-Mercedes)

Pour avoir une course qui rentre dans l’histoire, il ne suffit parfois pas de beaucoup de tours pour cela. Juste quelques moments épiques disposés par-ici et par-là. Et cette course de Spa-Francorchamps en 2008, le monde entier s’en souvient. Pourtant elle fut sinusoïdale dans son scénario. 3 tours de folie au départ, 37 tours d’ennui ensuite, et 4 tours de légende sur la fin. Une course qui a d’ailleurs bien failli faire basculer le championnat du monde 2008. Car en arrivant dans les Ardennes, Lewis Hamilton est en tête avec 6 points d’avance sur Felipe Massa, vainqueur à Valence. Le champion du monde en titre Kimi Raikkonen est en difficulté avec ses 13 points de retard. Spa est cependant son circuit fétiche. Il y a gagné les 3 dernières éditions en 2004, 2005, et 2007 (Pas d’édition en 2006 pour cause de travaux). Ceci ressemble à son ultime carte, son ultime joker en quelque sorte. Le samedi en qualifications, Lewis Hamilton réalise en tout cas une pole position de champion du monde, de patron, en soufflant dans les ultimes instants le meilleur chrono à Felipe Massa. Heikki Kovalainen est 3e, Kimi Raikkonen 4e. Une grille royale, deux Mclaren, deux Ferrari, les titres constructeurs et pilotes sont en jeu…

Des conditions très piégeuses pour ce GP de Belgique (crédits : AFP/Getty Images)

La pluie typiquement belge fait également son apparition juste avant le départ du Grand Prix et c’est sur une piste glissante mais en pneus secs que s’élancent les uns et les autres. Cependant les 7,004km ne sont pas totalement détrempés ce qui explique ce choix. Le départ est donc piégeux et bon nombre de pilotes sortent assez larges et profitent du dégagement en asphalte à l’épingle de la Source. Mais un homme sous pression, au pied du mur, va se révéler être très grand en ce début de course. Il s’agit de Kimi Raikkonen en effet, premier tour de course il attaque son coéquipier dans la ligne droite de Kemmel. De manière imparable, il le dépasse et prend la seconde place. Derrière Alonso prend un départ fabuleux également puisqu’il dépasse Bourdais excellent au volant de sa Toro Rosso. Il est 4e. Pour revenir au champion du monde en titre, il ne s’arrête pas à reprendre le pouvoir chez Ferrari. Il veut imposer sa patte de velours, sa patte psychologique sur le championnat. Profitant d’un petit tête à queue de Hamilton à la Source, il se met dans son aspiration au second tour, à la sortie du Raidillon, et double l’Anglais également aux Combes. 3 minutes de génie d’un Raikkonen transparent depuis le début de l’été. Sur un circuit comme Spa Francorchamps tout semble parti pour faire le bon coup et reprendre le pouvoir si ce n’est mathématiquement au moins dans le statut des pilotes. Surtout qu’entre temps la course se plonge dans un ennui profond. Hormis un accrochage de Kovalainen avec Webber qui lui verra une pénalité, marquée par un drive through, le classement se fige.

Jusqu’au 40e tour en réalité à 4 tours de l’arrivée. La pluie menace et Raikkonen qui avait compté jusqu’à 6 secondes d’avance sur Hamilton, voit le Britannique revenir et flairer l’odeur de la belle affaire, de la victoire. Il faut dire que la pluie est un allié magique du jeune homme de 23 ans. Il s’est en effet imposé à Monaco et à Silverstone de manière magistrale depuis le début de saison. 41e tour, Hamilton attaque Raikkonen a la chicane de l’arrêt de Bus, mais en la coupant, ce qui on le verra aura des conséquences terribles. L’Anglais laisse passer le finlandais quelques secondes à peine pour le redoubler un virage plus loin à la Source. L’avantage est-il décisif ? Non car dans le second secteur, les deux hommes sortent large à Pouhon sous une pluie battante mais dispersée sur le circuit. Raikkonen profite d’un retardataire pour passer dans un trou de souris entre ce dernier revenant maladroitement en piste et Hamilton qui part au large dans l’herbe. Cependant le Finlandais garde la tête 3 secondes à peine, le temps de faire un 360°. Et le drame final arrive quelques mètres plus loin. Dans la ligne droite de Blanchimont, le champion du monde en titre se met en travers et frappe le mur.

Le triple tenant du titre du GP de Belgique est K.O. Il vient assurément de perdre sa couronne dans ce 43e tour alors qu’il avait réalisé une prestation parfaite. Mais Hamilton en magicien a su pousser son adversaire à la faute et en sortir grandi. Il est le vainqueur génial de cette course devant Massa….Enfin un temps seulement car en effet le fait d’avoir coupé la chicane verra les commissaires faisant peut-être preuve d’un excès de zèle, lui infliger une pénalité de 25 secondes. Le Brésilien récupère cette fois définitivement la victoire, Hamilton est troisième… Le plus fou, c’est que nous ne vous avons toujours pas raconté la lutte pour le podium et nous ne pouvions pas, l’effacer car celle-ci fut splendide. En effet, parallèlement avec cette pluie qui tombe, Heidfeld et Alonso ont pris un risque à l’entame de l’avant dernier tour pour l’allemand, du dernier pour l’Espagnol. Celui-ci étant de rentrer au stand chausser des pneus intermédiaires et remonter 20 secondes sur la piste. Un pari qui va s’avérer payant in extremis. Heidfeld doublant son coéquipier Kubica, Vettel puis Sébastien Bourdais, qui tenait là le premier podium de sa carrière et d’un Français depuis 10 ans, dans le second secteur. Alonso, lui aussi, efface ses monoplaces sur la ligne d’arrivée et échoue à 5 secondes du pilote BMW. Bourdais aura perdu le plus gros, devancé par son coéquipier sur le fil et finissant 7e. 

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Un final à couper le souffle

Un final à couper le souffle, jusqu’en coulisses donc, pour un grand prix historique. Encore une preuve qu’il suffit parfois de mettre des pilotes et des écuries dans l’inconfort et dans l’urgence avec des pièges que seule la pluie ardennaise et un circuit comme Spa-Francorchamps peut offrir, pour obtenir un grand spectacle. Car avec une capacité d’adaptation folle, et des coups de volants remarquables, ces hommes seront ressortis grandis d’un week-end belge qui aura toutefois confirmé encore un peu plus le duel final pour le titre entre Massa et Hamilton. 2 points les séparent alors à cinq courses de la fin de saison… 

35 – Grand Prix de Brésil 2016 : Hamilton la victoire en trompe-l’oeil

Vainqueur : Lewis Hamilton (Mercedes) devant Nico Rosberg (Mercedes) et Max Verstappen (Red-Bull Renault)

Un contexte pesant d’une bataille pour le titre, un contexte émouvant avec un pilote qui fait des adieux à ses supporters et à la F1 et un immense talent qui n’en finit plus de s’affirmer, ce GP du Brésil, 20e et avant-dernière manche d’une longue et harassante saison 2016 a tout du théâtre idéal pour être un énième moment-clé de la lutte pour le titre mondial. Dans son chemin qui l’amènera au titre, cette course restera en effet pour Nico Rosberg un moment essentiel. L’Allemand a réalisé jusqu’ici une très belle saison l’amenant en tête du championnat avec 19 points d’avance. Depuis sa victoire à Suzuka, le pilote Mercedes est entré dans un mode gestion par rapport à son coéquipier. En effet il sait qu’assurer des secondes places jusqu’à la fin de saison lui assurera du titre qu’elle que soient les performances de son coéquipier. Ainsi, malgré les deux victoires de Lewis Hamilton à Austin et à Mexico. Rosberg a encore son destin entre ses mains. En revanche, cette course à Interlagos avec les torrents de pluie et qui durera plus de 3h, représente le piège parfait pour l’Allemand. Ce dernier s’élance en seconde position derrière son coéquipier évidemment. Mercedes signant là sa 19e pole en 20 courses. Les Ferrari et les Red Bull vont essayer de fournir une réplique sous la pluie constante dans une course à l’usure. Pour le plus grand souhait de Hamilton…

Cette pluie vient perturber le tour de mise en grille d’abord puisque Romain Grosjean se sort dans la remontée vers la ligne droite des stands en voulant positionner sa voiture sur la grille. Le départ est donné avec 10 minutes de retard puis sous voiture de sécurité, la visibilité étant faible, rappelant quelque peu les conditions d’un autre GP fou au Brésil en 2003 que l’on évoquera bien vite. C’est au septième tour que le réel départ est lancé. A peine la meute libérée, Verstappen avale Raikkonen au virage 1 et fait forte impression. Les conditions de piste sont complexes car les pneus pluie mal conçus n’évacuent pas assez d’eau, Vettel se fait piéger dans la ligne droite des stands. Marcus Ericsson en pneus intermédiaires lui aussi, tape et la voiture de sécurité entre. Ricciardo à ce moment-là commet une grosse erreur en changeant ses gommes alors que la pit-lane est fermée. Il sera pénalisé de 5 secondes pour cela. Verstappen a aussi fait le choix de passer en gommes intermédiaires mais a pu rentrer juste à temps… Cependant les conditions s’aggravent, le choix est donc mauvais et ceci va se vérifier dès lors que la course reprend au 20e tour. Raikkonen part en effet en aquaplanning en pleine ligne droite traversant la piste devant l’ensemble du peloton. Le Drapeau rouge est brandi, alors que ce premier quart de course démontre la faiblesse des pneus pluie Pirelli.

Il faudra alors attendre plus de 70 minutes pour voir la course être relancée et cette fois-ci définitivement après un drapeau rouge, 10 tours derrière la voiture de sécurité, un second drapeau rouge et une deuxième procédure de Safety Car. Il reste alors à ce moment présent 40 tours à parcourir. Un Hollandais volant va alors s’illustrer en attaquant Rosberg et en utilisant une trajectoire extérieure au Virage 3. Une manœuvre splendide. Hamilton-Verstappen et Rosberg sont sur une autre planète. Le néerlandais en pleine attaque va cependant commettre une double erreur. De pilotage d’abord il effectue un tête à queue comme Vettel l’avait fait plus tôt en course. Puis de stratégie, car il chausse les pneus intermédiaires un peu trop tôt. Le pilote Ferrari par exemple étant plus rapide que lui. Cependant c’est pour l’ensemble des pilotes que la journée est compliquée. Rosberg est à deux doigts de perdre sa voiture au même endroit et le titre également. Une énorme frayeur. Puis 2 minutes plus tard c’est Felipe Massa l’enfant du pays qui subit un accident toujours dans la ligne droite des stands, faisant entrer la voiture de sécurité une énième fois. C’est surtout l’heure d’un immense moment d’émotion car le vice champion du monde 2008, qui disputait ici son avant dernière course, traverse la voie des stands sous une haie d’honneur de l’ensemble du paddock et de sa famille…

Des images pleines d’émotions. Le plus grand pilote brésilien du XXIe siècle fait ses adieux à son public (crédits : Auto Motor und Sport)

Verstappen pendant ce temps remet les pneus pluie et glisse en 12e place. Pour cet ultime sprint, les deux Mercedes sont assez tranquilles et vont assurer le doublé. Mais décevant pour Hamilton car il ne reprend que 7 points à Rosberg laissant son coéquipier dans une position confortable pour la dernière manche du championnat. Verstappen lui va réaliser quelque chose de grand en doublant 9 pilotes en 16 tours. Sur le podium c’est un véritable exploit de la part du néerlandais qui a réussi une performance gigantesque. Perez auteur d’un podium à Monaco sous la pluie et quatrième aujourd’hui est sorti grandi de cette course. Enfin Felipe Nasr, 9e marque les seuls points de Sauber cette saison permettant à l’écurie helvète de doubler Manor au championnat constructeurs, Ocon terminant à une cruelle 11e place. Après 3h, c’est donc la fin d’une course chaotique ou certains esthètes se sont illustrés, ou certains ont préféré assurer comme Rosberg et bien leur en ont pris. Car ce titre 2016, en sage pilote et calculateur qu’il a été s’est peut-être gagné également ici à Interlagos.

34 – Grand Prix du Japon 2007 : Dans le brouillard un casque jaune surnage vers le titre

Vainqueur : Lewis Hamilton (Mclaren-Mercedes) devant Heikki Kovalainen (Renault) et Kimi Räikkönen (Ferrari)

Pour la première fois depuis 30 ans, le GP du Japon, toujours crucial dans la course au titre, ne se déroule pas sur le traditionnel circuit de Suzuka. C’est sur l’endroit beaucoup plus isolé du Mont Fuji et dans des conditions extrêmes que se déroule ce week-end nippon. La pression de Toyota a fait la différence malgré le côté historique et plus spectaculaire du premier circuit nommé. Au championnat cette antépénultième manche est cruciale, car le titre est en jeu et la bataille est plus serrée que jamais. Hamilton le rookie mène le championnat avec 2 points d’avance sur son coéquipier Alonso, double champion du monde en titre. Raikkonen suit à 13 points au classement. Après un début de week-end perturbé par la pluie et le brouillard, il faut être adroit en qualifications, pour ne pas faire d’erreur. Et c’est ce que Hamilton va savoir faire un tout petit peu mieux que ses adversaires. Puisqu’il signe en effet la pole position avec moins d’1 dixième d’avance sur Alonso et moins de 2 sur Raikkonen. Ses rivaux pour le titre le marquent donc à la culotte. 

Le lendemain la météo fait encore des siennes, et la course démarre donc logiquement derrière la voiture de sécurité étant donné que l’hélicoptère médical peut à peine voler, le plafond nuageux étant bien bas. Pour certains ceci rappellera l’une des rares éditions du GP du Japon disputé à Fuji, en 1976 alors que Hunt et Lauda se battait pour le titre mondial. Sauf que cette fois la course va être neutralisée par la Safety Car pendant une période infiniment longue. 17 tours. Durant lesquels Ferrari va commettre une grossière erreur stratégique puisque Raikkonen et Massa ont été chaussés de pneus intermédiaires et non de pneus extrêmes. Une bourde terrible qui les relègue en fond de classement et les condamne à l’exploit. Le Brésilien continue à la relance de course d’être empêtré dans les péripéties puisqu’il s’accroche avec Wurz, celui-ci doit abandonner. Sous une pluie toujours aussi intense Alonso effectue une mauvaise affaire lors de la salve d’arrêts aux stands puisqu’il ressort dans le trafic. Les BMW ont pu s’intercaler. L’Espagnol est en train de perdre gros au championnat. Il est donc forcé d’attaquer, et c’est ainsi qu’au 41e tour de course il fracasse sa voiture sur le mur de béton dans des conditions toujours aussi difficiles entre brouillard et pluie. Un accident qui offre une opportunité en or à son coéquipier qui sait qu’en gardant sa place en tête de la course au bout des 67 tours, il disposera de 12 points d’avance sur le double champion du monde à 2 courses de la fin.

Voiture détruite, et titre presque perdu pour Fernando Alonso (crédits : StatsF1)

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, les deux seuls potentiels rivaux de Hamilton durant cette course vont s’auto-éliminer sous voiture de sécurité qui plus est. En effet, le jeune Vettel en 3e position sur sa Toro Rosso est surpris par le fait que Webber ralentisse pour faire monter ses pneus en température. Il le percute et les deux hommes abandonnent, perdant surtout des gros points potentiellement historiques pour leurs deux écuries. Hamilton mène donc devant Kovalainen et sa Renault souvent hors du coup cette saison, Massa, Coulthard, Fisichella et Raikkonen. La remontée des deux Ferrari est belle pour limiter la casse mais semble vaine. Iceman dans un ultime sursaut va cependant réaliser une performance de choix dans ses 20 derniers tours en doublant le pilote Renault et l’autre Red Bull. Ensuite son coéquipier sur une stratégie Ferrari déguisée le laisse accéder au podium, le Pauliste étant bien moins placé pour le titre. Si Hamilton s’envole vers la victoire, le dernier tour est lui extrêmement intense. Pour la 2e place et grappiller deux points supplémentaires cruciaux au championnat Raikkonen se bat avec son compatriote finlandais de Renault. Le plus expérimenté des deux hommes tentent une attaque imparable mais Kovalainen repasse dans le deuxième secteur et le dernier tour. Le meilleur résultat d’une Renault cette saison, son seul podium. Pour le vice champion du monde 2003-2005, ces 6 points sont déjà inespérés et permettent de limiter la casse.

Enfin dans une course difficile et presque pour l’honneur (3 points à décrocher), Felipe Massa et Robert Kubica vont nous livrer un duel exceptionnel dans les 4 derniers virages à bout de coups de roue, légèrement en dehors de la piste mais peu importe et avec une force de caractère qui va permettre dans l’ultime ligne droite au brésilien d’arracher cette sixième place. Loin toutefois de Lewis Hamilton. A 22 ans, le rookie anglais compte 12 et 17 points d’avance sur ses deux uniques adversaires. Alonso, son coéquipier et Kimi Raikkonen chez la Scuderia qui a donc limité la casse. Avec la maîtrise sensationnelle dont il a fait preuve dans une course plus piégeuse que jamais, le casque jaune semble avoir la voie toute tracée vers le titre, et arrive en Chine avec son destin entre les mains…Et pourtant le destin en décidera autrement comme nous le verrons rapidement.

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Un duel pour l’honneur mais magnifique entre Massa et Kubica (crédits: FOM)
33 – Grand Prix de Singapour 2017 : Un drame à l’Italienne…

Vainqueur : Lewis Hamilton (Mercedes) devant Daniel Ricciardo (Red-Bull Renault) et Valtteri Bottas (Mercedes)

Pour remporter un championnat du monde il faut avant tout savoir saisir toutes les occasions et concrétiser les courses ou on est en position de domination par des victoires. Enzo Ferrari disait également qu’il fallait marquer les fameux points intermédiaires les jours ou l’on était pas en position de triompher, phrase répétée à de nombreuses reprises aux commentaires de TF1 par Jean-Louis Moncet. Ces deux maximes illustrent ce pourquoi Lewis Hamilton a fini champion du monde en 2017 et non Sebastian Vettel. Car le jour ou l’allemand avait la possibilité de reprendre la tête du championnat, il a fauté et offert la possibilité à Hamilton de lui mettre un KO. En effet depuis le début de saison les deux hommes sont engagés dans un duel somptueux. Avec pour chacun une armada derrière eux. Celle de Mercedes pour l’Anglais, de Ferrari pour l’Allemand. En fonction des circuits, les uns dominent les autres. Après 2 victoires à Spa puis Monza, réclamant une grosse puissance moteur, Hamilton a pris la tête du championnat pour la première fois de la saison avec 3 points d’avance. Mais à Singapour, tracé urbain, Ferrari et Vettel ont logiquement l’avantage et pourraient même compter sur les Red Bull pour s’intercaler. Les Rouges ont signé un doublé à Monaco et en Hongrie, deux circuits lents similaires à celui de la cité-état asiatique. En qualifications ce que l’on anticipe se produit. Vettel est en pole devant Verstappen, Ricciardo et Raikkonen. Les deux Flèches d’argent ne sont qu’en troisième ligne. 

Toutefois à 15 minutes du début du grand prix la pluie s’abat sous forme d’orage tropical. Pour la première fois de l’histoire de la Formule 1, une course se déroule de nuit et sous la pluie. Tout va basculer en 1 minute à peine donc…Le temps pour Kimi Raikkonen de prendre un départ foudroyant sur la droite de la piste. Il s’apprête à prendre la tête après avoir doublé la première ligne. Mais de l’autre côté, Vettel resserre un peu trop pour défendre sa position. Ce qui devait arriver arriva, une réaction en chaîne s’effectue Vettel touche Verstappen qui touche Raikkonen. Le Néerlandais et le Finlandais n’ont plus aucun pouvoir de contrôle sur leur voiture et fonce dans le tas. La victime du strike étant Fernando Alonso qui avec ses pneus pluie avait pris un départ fabuleux sur l’extérieur. Bilan de ce carambolage, Vettel devant Hamilton et Ricciardo. Cet état de fait ne dure que quelques secondes à peine. Le tant pour Vettel qui avait déjà le radiateur percé de se mettre en tête à queue, et d’exploser son aileron avant. La goutte de trop pour l’Allemand mis KO face à ce chaos. Hamilton est donc en tête de manière inespérée. Une fois la voiture de sécurité sortie, l’Anglais sait qu’il a 57 tours pour aller chercher 25 points, s’offrir un joker et faire de ce GP de Singapour un véritable tournant de la saison.

17 Septembre 2017, 14h03 la saison vient de basculer (crédits: Getty Images)

La course va alors devenir simple sans péripéties. Hamilton devant a le champ libre, Ricciardo n’ayant juste derrière pas les moyens de revenir mais n’a pas cependant non plus de quoi être inquiété. Derrière Bottas vit dans un premier temps une course difficile. Hulkenberg est 3e, Sainz 4e, Palmer 5e, Bottas 6e menacé par Vandoorne. Cependant la combinaison de deux éléments, l’accident de Daniil Kvyat au 12e tour et l’assèchement de la piste va profiter à Mercedes qui va réussir à placer son pilote en 3e position grâce à une meilleure anticipation et une meilleure clairvoyance en stratégie. Il chausse les pneus intermédiaires plus rapidement. Ensuite le reste de la course ne sera que monotone. Surtout qu’aux alentours de la mi-course la piste est sèche et les pneus secs sont mis. Finalement seul Marcus Ericsson, en se mettant en tête à queue au 43e tour sur le pont, va venir perturber ce qui semble déjà écrit. Il fait sortir pour la troisième fois de la journée la voiture de sécurité. Les écarts sont resserrés mais rien ne changera. Ni pour le podium, ni pour Carlos Sainz, 4e réalisant le meilleur résultat de sa carrière. C’est après 2h de course et 58 tours seulement sur les 61 prévus, que le drapeau à damier est brandi. Lewis Hamilton sort gagnant d’une course inespérée après s’être extirpé des pièges. Avec 28 points d’avance au championnat pilote, soit le plus gros écart entre lui et Vettel cette saison, le break est fait. Chez les constructeurs, près de 100 points séparent les Gris des Rouges en faveur des premiers. Ce 17 septembre 2017 restera le jour du tournant, le jour du K.O…

32 – Grand Prix d’Allemagne 2019 : Un Hollandais volant, un « Vettel Master » émergent du chaos

Vainqueur : Max Verstappen (Red-Bull Honda) devant Sebastian Vettel (Ferrari) et Daniil Kvyat (Toro Rosso-Honda)

Si la Formule 1 cherchait à renouer avec son public après un début de saison 2019 compliqué puisque qu’en enchaînant 8 victoires en 8 courses assez facilement, Mercedes à tué tout suspense au championnat, alors cet été sonne comme une véritable cure de jouvence pour les fans et la F1. Après un GP d’Autriche marqué par une lutte formidable entre Verstappen et Leclerc, après un GP de Grande-Bretagne qui a vu les deux mêmes hommes ferrailler avec Vettel également durant plus d’une vingtaine de tours, ce GP d’Allemagne à Hockenheim sous la pluie qui tombe puis repart de plus belle, sera le clou du spectacle, le paroxysme d’un exceptionnel mois de juillet. Car pendant 1h40 le régal fut total. Avec des pilotes vaillants, d’autres fautifs, des stratégies à en faire tourner la tête les uns et les autres. Bref la course de l’année 2019 évidemment. Une course qui semble le samedi devoir écarter Ferrari une nouvelle fois du jeu. Dominatrices en EL1, en EL2 et en EL3, elles subissent tour à tour des problèmes mécaniques en qualification. Vettel part ainsi dernier sans boucler un seul tour. Leclerc part 10e sans boucler un seul tour en Q3. Ainsi même malade c’est Hamilton qui vient fêter au mieux les 125 ans de Mercedes en signant la pole position devant Verstappen et Gasly. Cependant pour l’Anglais comme pour d’autres, le dimanche sera à l’extrême opposé du samedi. Un dimanche pluvieux après un vendredi et un samedi caniculaire…

Un départ arrêté pour 64 tours après avoir pu jauger la piste durant 3 tours derrière la voiture de sécurité. Comme tous les départs humides, l’envol est difficile. Max Verstappen connaît un patinage énorme et de nombreux pilotes partent au large. C’est Kimi Raikkonen qui s’illustre le mieux et passe en 3e position. Verstappen va cependant vite le redoubler malgré son départ raté. Perez lui sort de la piste et fait rentrer la voiture de sécurité. Moment dont profite l’ensemble des pilotes pour mettre des pneus intermédiaires. Leclerc est lui sous enquête puisque son écurie à relâché son pilote de manière imprudente, mais de manière étrange il ne sera pas pénalisé. Très vite le quatuor Hamilton-Bottas-Verstappen-Leclerc creuse l’écart, le Monégasque s’étant illustré par une remontée rapide là où des pilotes comme Magnussen devant lui effectuaient une mauvaise stratégie. La piste s’assèche grandement, même si il subsiste quelques pièges comme la zone asphaltée au-delà du vibreur dans les deux derniers virages qui prend la forme d’une patinoire et va piéger de nombreux pilotes. Sainz le premier même si sans conséquences pour lui contrairement à d’autres plus tard.

Au 25e tour, peu après Magnussen et Vettel, Verstappen qui mettait Bottas sous pression décide de rentrer pour chausser des pneus slicks médiums. Un choix osé car si la piste s’assèche, une fine pluie commence à retomber dans la section du Stadium. D’ailleurs le Néerlandais se fait légèrement piéger dans son tour de sortie en effectuant un tête à queue. Bottas peut donc s’arrêter et ressortir en 3e position en toute tranquillité. Les deux hommes sont doublés par Leclerc ensuite qui profite d’une voiture de sécurité virtuelle. Cependant le Monégasque va tout perdre puisqu’il va se sortir dans le dernier virage et taper le mur, glissant sur la zone asphaltée. Une erreur terrible mais que l’on relativiser d’autant plus que 1 minute plus tard c’est Lewis Hamilton qui menait tranquillement la course qui se sort et le tout sous Safety Car. Ayant un peu plus de réussite, il n’abime que son aileron avant, coupe immédiatement la voie des stands (ce qui lui vaudra une pénalité de 5 secondes) et repart après un arrêt interminable de 50 secondes. Il a évidemment perdu la tête du Grand Prix au profit de Bottas puis de Verstappen. Dans son malheur il ressort 5e, car tout le monde était au ralenti sous la piste. 

Une course sans pour Lewis Hamilton (crédits : FOCUS/ Motorsport Images)

Inutile de plus de noter que l’ensemble des pilotes ont rechaussé des pneus intermédiaires face à cette brève averse mais piégeuse. Nico Hulkenberg et sa Renault en profite pour être 3e. Il peut viser son premier podium mais après 41 tours, il commet la même erreur que ses congénères et abandonne à domicile. Déception cruelle qui plus est au moment où l’on discutait de la renégociation de son contrat. La voiture de sécurité rentre en piste et relâche le reste du peloton au 45e tour. Lance Stroll et Daniil Kvyat tentent eux un coup de poker en mettant les pneus slicks. Mais pour une fois ceci semble être définitivement le bon choix. Effectivement 1 tour après tout le monde rentre et ces deux hommes sont passés 2e et 3e derrière l’impérial et métronome Verstappen. Lorsque Hamilton rentre un tour après tout le monde, il se retrouve 12e. Son coéquipier s’en sort mieux et est 4e.

Les bouleversements ne sont pas encore terminés dans cet ultime quart de course. A 10 tours de l’arrivée, Hamilton effectue un magnifique 360 au virage 1, détruit ses gommes, ne touche pas le mur, rentre aux stands et ressort dernier. Bottas peut reprendre des points importants au championnat pilotes, mais ce dimanche était écrit comme celui du calice pour les Flèches d’argent. Butant derrière Stroll avec comme enjeu le podium, il commet la même erreur que son coéquipier sauf que lui tape le mur et fait rentrer pour la 4e fois la voiture de sécurité (auxquelles s’ajoutent deux procédures de VSC). Un homme va grandement en profiter. Discret, mais remontant petit à petit au fil des erreurs de pilotage et de stratégies des uns et des autres, Vettel va en profiter à la relance pour un ultime sprint de 5 tours et pour dépasser Carlos Sainz, puis Lance Stroll et enfin Daniil Kvyat dans l’avant dernier tour. Hockenheim se lève pour son héros qui partait dernier et réalise un véritable exploit. Ultime péripétie enfin, Gasly doit abandonner après avoir accroché Albon qui s’est décalé de manière imprudente. Une déception.

Car au bout de ses 64 tours, fous, à ne plus en savoir ou donner la tête, c’est Max Verstappen rapide, efficace, commettant une seule petite erreur qui décroche la victoire. Plus que jamais l’homme de l’été même si bien sûr ceci ne change pas grand-chose au classement pilotes. Les supporters néerlandais sont ravis, celui dont on avait déjà repéré depuis longtemps son talent sous la pluie, triomphe enfin dans ces conditions. Vettel lui a remonté 18 places pour réaliser une authentique performance in extremis. Enfin, Kvyat apporte 11 ans après le deuxième podium Toro Rosso de son histoire. Vettel justement était le seul à en avoir réalisé un. Ces 3 hommes clairvoyants se sont illustrés par leur capacité à ne pas fauter. Contrairement aux Mercedes passées à côté du Week-End et qui récolteront deux maigres points uniquement suite à la disqualification des Alfa Romeo. C’est aussi grâce à cela que Robert Kubica marque son unique point au compteur de la saison et de son écurie. Son premier depuis 9 ans ! Bref un GP d’Allemagne fou, fou, fou…La F1 telle qu’on l’aime.

Un podium sans Mercedes, le jour des 125 ans de la marque. Rare pour ne pas être signalé (crédits: De.Motorsport.com)
31 – Grand Prix de Belgique 2000 : Hakkinen-Schumacher, duel légendaire et étoilé.

Vainqueur : Mika Hakkinen (Mclaren-Mercedes) devant Michael Schumacher (Ferrari) et Ralf Schumacher (Williams-BMW)

Lorsque deux doubles champions du monde s’affrontent pour rejoindre un club fermé de triple champions du monde composé de Brabham, Stewart, Lauda, Piquet et Senna, on peut s’attendre à des étincelles. Qui plus est dans le sprint final de la saison, qui plus est sur le circuit exceptionnel de Spa-Francorchamps et qui plus est soutenus par les armadas magnifiques que sont Mclaren-Mercedes et Ferrari dirigées par deux chefs exceptionnels, Ron Dennis et Jean Todt.. Ainsi c’est logiquement ce que Mika Hakkinen et Michael Schumacher nous ont offert. Avec en prime ce qui est le plus beau dépassement vu en F1 au XXIe siècle. Celui qui possède la meilleure dynamique en arrivant en Belgique c’est le finlandais. Il a pris la tête du championnat après ce qui n’est pourtant que sa 3e victoire de la saison en Hongrie. Michael Schumacher en a remporté 5, mais a vécu un été catastrophique. 6 points pris sur 40 possibles, tel est son bilan entre les GP de France, d’Autriche, d’Allemagne et de Hongrie. La séance de qualification ne fait que confirmer cette tendance. Hakkinen signe la pole position, une de plus à Spa Francorchamps et avec une marge conséquente. 7 dixièmes d’avance sur le jeune Trulli, 8 sur le jeune Button. Avec leur Jordan et leur Williams-BMW les deux hommes ont surpris sur un circuit qui révèle les grands talents. Michael Schumacher est 4e à 1 seconde. Il devra frapper fort afin de renverser la tendance. 

Et pour ce faire la pluie sera quelque peu son alliée même si les deux premiers tours s’effectuent sous Safety Car et sur une piste asséchante. Lorsqu’elle s’écarte Michael Schumacher va faire preuve de ses ambitions en surprenant a la chicane de l’arrêt de bus Jenson Button puis à la Source Jarno Trulli. Étant un peu large, le britannique tente également une attaque presque suicidaire sur le pilote Jordan mais l’envoie en tête à queue. Trulli doit abandonner et ses espoirs avec. Button lui se fait doubler par son coéquipier Ralf Schumacher. C’est alors que la piste devient totalement sèche c’est Jean Alesi qui le plus clairvoyant en profitera passant à la 5e place. Devant le classement ne change pas. Après 12 tours c’est le premier tournant de cette course. De manière assez étrange, presque stupide Mika Hakkinen part en tête à queue après avoir mis une roue sur le vibreur humide à Stavelot. Il met plus d’une dizaine de secondes à se relancer et dans l’intervalle son rival pour le titre Michael Schumacher est évidemment passé. Le duel s’engage entre les deux hommes car leurs coéquipiers sont alors très loin. Barrichello 7e et Coulthard 9e. Le Brésilien va remonter rapidement durant la salve des ravitaillements notamment sur Alesi mais les deux hommes vont vivre après la mi-course un petit drame intérieur. En effet le pilote Ferrari alors 4e doit abandonner au moment de rentrer au stand. Problème de pression d’essence. De même quelques instants plus tard le pilote Français qui pouvait marquer les premiers points d’une écurie Prost-Peugeot qui vit une saison galère en cette année 2000, finit aussi par subir un problème mécanique. Il était alors 5e provisoire. Jusqu’au bout, la chance ne suit pas les bleus…

Devant le duel Schumacher-Hakkinen reprend de plus belle. Après une première partie de course favorable à l’Allemand, c’est le Finlandais qui revient de plus en plus fort. Disposant à mi-course de plus de 8 secondes de retard, le pilote Mclaren semble clairement avoir une voiture mieux réglée et plus performante sur des conditions totalement sèches, entre les mains. Au 40e tour Hakkinen trouve enfin une opportunité. Dans la ligne droite de Kemmel, il attaque son adversaire. Celui-ci cependant sachant qu’il joue un enjeu important défend de manière excessive tassant le double champion du monde en titre dans l’herbe ou presque. Les deux hommes frôlent l’accrochage. 1 tour plus loin, Hakkinen retente sa chance. Cette fois il bénéficie de la BAR de Zonta sur le point de se faire prendre un tour. Il faut choisir un côté. Schumacher prend la gauche, Hakkinen la droite, le tout à 320km/h, Zonta ne bouge pas d’un millimètre et heureusement. Le pilote Mclaren trouve la faille, le Baron Rouge ne pouvant que constater les dégâts. Un dépassement ahurissant, absolument exceptionnel, salué par tout le paddock à 3 tours seulement de l’arrivée. 

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Les deux meilleurs pilotes du monde, les deux meilleures écuries du monde et un dépassement exceptionnel sur le plus beau circuit du monde (crédits : FOM)

Avec cette action le Finlandais vient chercher une victoire décisive, portant son avance à 6 points et à 4 courses de la fin de saison seulement. Psychologiquement un pas important vers le 3e titre consécutif, mais si on verra que la réussite ne sera pas du côté du pilote Mclaren dans le sprint final. Michael Schumacher en grand champion ne peut qu’applaudir aussi, les deux hommes auront d’ailleurs un échange savoureux où Hakkinen expliquera au pilote Ferrari pourquoi il a tenté cette manœuvre et comment il l’a fait. Ralf Schumacher termine 3e, mais plus que jamais et une fois de plus les deux hommes ont monopolisé les attentions du monde entier. Au sommet de leur art, la lutte ne fut peut-être jamais aussi splendide dans leur intensité entre les deux hommes qu’elle ne l’a été en cette fin août sur le majestueux tracé de Spa-Francorchamps. Le respect et l’admiration que l’on peut avoir alors envers eux est immense…

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