Le 7 juin dernier, suite aux affrontements dans la ville de Los Angeles, Donald Trump, ce dernier a décidé d’envoyer 4000 soldats de la garde nationale, ainsi que 700 marines en renfort de la police de la ville. Mais alors, qui commande qui?
Une situation floue
Si nous résumons la situation, nous avons ici trois entités distinctes impliquées dans la même opération de maintien de l’ordre : la police de Los Angeles, la garde nationale de l’état de Californie et une unité de marines de l’armée régulière, plus précisément le 2e bataillon, 7e marine surnommé « Chien de guerre ».
Ces trois forces de l’ordre ne dépendent pas toutes de la même autorité:
La police de Los Angeles (LAPD)
En effet tout d’abord il y a la police de Los Angeles, surnommée LAPD (Los Angeles Police Department). Cette dernière dépend directement du chef de la police qui est lui-même nommé par le/la maire et doit être approuvé par la commission de la police et le conseil municipal. Dès lors, la police de Los Angeles dépend des élections municipales et de qui est nommé puis confirmé comme chef(fe) de la police de la ville. Elle a autorité sur les affaires civiles quotidiennes dans la ville, c’est-à-dire : maintien de l’ordre, criminalité, circulation, etc…
La garde nationale
Maintenant…le 7 juin, Trump a considéré que la police ne parvenait pas à contenir les violences et à protéger les agents de l’ICE (Immigration and Customs enforcement), c’est-à-dire la police de l’immigration, alors qu’ils interpellaient des personnes en situation irrégulière.
Il a donc décidé d’envoyer 2000 soldats de la garde nationale californienne en renfort ce qui n’a pas manqué de faire réagir, les observateurs et la maire jugeant cette décision prématurée, voire même dangereuse car pouvant envenimer la situation. Certains y ont vu une stratégie de la part de Trump, qui attendrait alors le moindre écart qui lui donnerait une excuse pour pouvoir durcir son discours et intensifier l’interpellation de toute personne en situation irrégulière.
La garde nationale envoyée sur place ne dépend pas de la ville de Los Angeles car elle ne peut être mobilisée que par deux personnes: le gouverneur de Californie ou le président. Dans le premier cas, le gouverneur peut leur faire appel en cas de catastrophe naturelle ou lors d’émeutes comme celles de 1992 qui avaient fait 63 morts. Dans le deuxième, le président n’est autorisé à leur faire appel qu’en cas d’urgence nationale et la garde nationale devient alors une force fédérale. Néanmoins, dans les deux cas, elle reste sous les ordres des officiers militaires, selon les ordres du gouverneur ou du président. Elle agit comme force de soutien, en complément de la police, mais ne dépend pas d’elle, elle ne peut pas leur donner ni recevoir d’ordres de leur part.
Les marines
Le 9 juin, Donald Trump a décidé d’envoyer 2000 réservistes supplémentaires, ainsi que cette fois-ci, 700 marines, des militaires d’active. Ils dépendent directement du secrétaire de la défense et du président des États-Unis. D’ordinaire, en temps de paix ou de guerre civile, ils ne peuvent pas intervenir sur le sol américain pour des opérations de police sauf dérogation exceptionnelle. Ils ne peuvent pas commander ou être commandé ni par la police, ni par la garde nationale.
En attendant de voir comment la situation évolue, la décision d’envoyer la garde nationale et une unité de marines est considéré comme illégale par la maire de Los angeles ainsi que par le gouverneur de Californie qui ont entamés des poursuites judiciaires contre le gouvernement Trump. De son côté, Trump a menacé d’ordonner l’arrestation du gouverneur de Californie, affaire à suivre donc.