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GPA/PMA : une France en retard ?

La France se trouve face à une population qui semble de plus en plus réfractaire à une évolution du modèle familial. L’adoption de la loi Taubira encore blâmée laisse place à une nouvelle contestation : la PMA, et plus particulièrement la GPA encore illégale en France.

La PMA (Procréation Médicalement Assistée), est l’ensemble de pratiques cliniques où la médecine intervient dans la procréation. Elle comprend, entre autre, la GPA (Gestation Pour Autrui) qui est une méthode de procréation assistée nécessitant une mère porteuse. Pour mieux comprendre le rejet total de ces médecines procréatives, et particulièrement de cette dernière, notamment par les manifestants de la « manif pour tous », une rencontre avec un militant nous explique cette engagement.

Philippe est étudiant. Particulièrement impliqué, il a participé à toutes les manifestations nationales organisées par le collectif, à l’exception de la toute première, en plus de manifestations plus locales à Paris même. En précisant qu’il participe également chaque année à la Marche pour la Vie, qui lutte contre l’avortement, Philippe explique son implication dans cette manifestation, autant pour la PMA dans son ensemble que pour la GPA. « Les questions de GPA et de PMA sont des remises en question de notre civilisation, de la considération de l’homme par la société, c’est à dire du regard et du respect que porte la société à l’égard de l’homme.
C’est avant tout pour des valeurs civilisationnelles que j’y participe. La PMA et la GPA, c’est séparer la femme de ce qui est conçu comme un fardeau, quasiment comme une maladie, la grossesse. Non seulement l’extraordinaire rapport naturel entre la mère et l’enfant qui se fait pendant la grossesse est rayé, mais il est même considéré comme une plaie, une tare, à cause de la politique anti-nataliste qui mine la natalité française depuis les années 60- 70. »

Quand la question de la GPA est évoquée, Philippe y décerne un problème éthique.

« La GPA est quant à elle très inquiétante. Elles vise à faire de l’enfant non seulement un droit, mais un produit. Penchons-nous tout d’abord sur les femmes employées par les actuels acteurs de la GPA : leur ventre se loue, pendant 9 mois. Pendant 9 mois, avant que cela ne reprenne très vite, on achète pour quelques dollars leur ventre, leur vie, au service de riches demandeurs, avec toutes les conséquences inutiles à rappeler ici qu’entraîne une grossesse. De plus, comme la GPA, elle sépare la mère de l’enfant, qui est une histoire commune depuis la conception, et qui ici, s’arrête à la naissance, puisque la vraie mère n’est pas l’acheteuse de bébé, mais celle qui le porte en elle pendant 9 moins de sa vie. » Une réflexion qui peut laisser perplexe… les femmes ont-elles recours à la GPA pour éviter à tout prix les désagréments de la grossesse ? Mais ces couples stériles qui ne peuvent concevoir sans avoir recours au progrès de la science doivent ils être considérés comme des bénéficiaires du marché des corps ?

La GPA abaissé au terme de « marché lucratif »

Peut-on vraiment dire que la mère d’un enfant est celle qui le porte pendant neuf mois contre de l’argent ou celle qui a donné son ovule, risqué une lourde peine judiciaire pour un acte encore illégale, et qui est prête à passer le reste de sa vie à chérir cet enfant, porté, malgré elle, par une autre ? La GPA est considérée comme une marchandise des corps et des enfants. Un acte soi-disant crapuleux qui ne comprend qu’un intérêt financier. Une sorte de viol de la propriété privée, l’utérus d’une autre. Mais si cet accord est fait des deux côtés ? Ne serait-ce pas plutôt louable d’aider un couple à donner la vie ?

Catherine a 37 ans. En couple depuis douze ans, elle et son conjoint désirent avoir un enfant depuis huit ans. Après l’échec d’une Fécondation In Vitro (FIV), Catherine a pensé avoir recours à la GPA. Ceci pour favoriser les liens du sang, expliquant son choix face à l’adoption. Comme la GPA est interdite en France, le soutien est très discret, c’est un médecin qui lui a indiqué le nom d’un réseau ayant un site internet, permettant de tout mettre en relation. Ainsi, elle s’apprêtait à entrer en contact, en Grèce, avec une possible mère porteuse. Mais certains détails l’ont tout de même fait abandonner cette démarche : « Quelques questions me taraudaient quant à la GPA. Tout d’abord les conséquences psychologiques sur l’enfant, mais aussi les liens qui peuvent se créer pendant la grossesse. Notamment la frustration chez la mère porteuse. J’avais peur que la mère refuse de me rendre mon enfant après l’accouchement. D’ailleurs le terme de « mère » porteuse est assez troublant. Quelle place cette femme aurait-elle pris dans ma vie ? D’autant plus que gérer des problèmes lors du retour en France, d’un point de vue légal, pour la nationalité du bébé notamment, m’ont inquiétées. Et le coût, qui s’élève à 60 000 euros, en Grèce, était quasiment inenvisageable. »

La GPA inquiète du côté des réfractaires et intrigue ceux qui l’envisagent comme une possibilité de PMA. L’illégalité de cette procréation assistée joue inévitablement à la rendre plus dangereuse. Un réel marché de corps est amorcé, un utérus « au black », une grossesse probablement mal suivie, autant médicalement que par les véritables parents de l’enfant. La légalisation de la GPA permettrait de contrôler cette pratique, qui par son illégalité se transforme en un marché lucratif. Si celle-ci était admise et adoptée par la population française, peut-être pourrait elle être considérée comme une méthode de procréation solidaire plutôt qu’une sorte de rejet de la grossesse et de ses « aspects néfastes ».

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