VL vous propose une immersion exceptionnelle avec les militaires de Sentinelle ! 24h dans la vie des hommes et des femmes qui luttent contre le terrorisme, pour nous et partout sur le territoire.
Peut-on imaginer une gare, une rue, un parc, sans croiser des militaires ? Depuis son lancement en janvier 2015, l’opération Sentinelle « de lutte contre le terrorisme » fait partie du quotidien. Au total, 7 000 soldats sont engagés pour « protéger, rassurer, dissuader », auxquels il faut ajouter une réserve stratégique de 3 000 militaires. Mais que font-ils ? Comment travaillent-ils et qui sont-ils ?
En Auvergne-Rhône-Alpes, nos équipes ont pu suivre une journée au plus près de ces « militaires du quotidien ». Peu habitués à l’exercice, ils se sont confiés « avec pudeur et sincérité » pour vous raconter « ce qu’ils sont ». Des hommes et des femmes « prêts à mourir » devant un terroriste, à quelques kilomètres de leurs familles.
Du petit matin au bout de la nuit, toujours sur le pont
Les soldats que nous rencontrons patrouillent « depuis 6h du matin ». Réunis dans une salle « en pause », nous constatons rapidement une « très grande cohésion » entre ces hommes de 20 à 35 ans. Pour tous, Sentinelle est une mission « comme les autres », de « protection des civils ». « On a la même vigilance en France qu’au Mali » soulignent-ils. En patrouille plusieurs fois par jour, « à 2.5 km/heure », leur « priorité » est « notre sécurité ».
Contrairement à une idée reçue, une patrouille n’est « pas routinière » car « rien n’est imposé ». Dans un soucis « d’efficacité », chaque militaire « regarde dans une direction plus ou moins précise » explique un soldat. Par hasard, sous nos yeux, ils installent un « périmètre de sécurité » autour d’un « objet suspect » ; avant de « rechercher le dialogue ». « Souvent, c’est de l’inattention mais on ne sait jamais ». Personne ne se rendra compte de la manœuvre.
« Mourir devant un terroriste ne nous fait pas peur » confie un militaire, « mais rater quelque chose, c’est la remise en cause de notre mission ». Arrêtés par des passants, les soldats nous montrent un autre aspect de Sentinelle ! « On est aussi guide touristique » sourit l’un d’eux. Plusieurs fois par jour, ces moments témoignent « d’un lien fort entre l’armée et la population ». « C’est important car ça donne un sens à la mission » confient-ils.
Des militaires marqués par les attentats de 2015
« Nous faisons de la lutte antiterroriste, pas du maintien de l’ordre » souligne le commandant de la planification des opérations. Si certains militaires estiment que « Sentinelle peut durer 30 à 40 ans' », tous sont marqués par le attentats de 2015. « Bien sûr qu’on y pense » lâche l’un d’eux, qui dit s’être « engagé juste après pour servir mon pays », comme près d’un tiers des effectifs actuels de la mission, soit 10 000 militaires.
En plus d’impliquer « une absence du foyer », Sentinelle oblige les soldats à suivre une « formation de remise à niveau », « spécialement en droit ». En effet, les militaires interviennent « en appui des forces de sécurité intérieures ». « On ne fait pas ce qu’on veut même en cas d’attaque terroriste » résume un soldat, qui regrette « un manque d’exercice d’entraînement et de coordination » avec les forces de sécurité intérieure.
Si la proximité avec la population est importante, les militaires n’oublient pas qu’un terroriste peut surgir à chaque instant. « Les patrouilles sont aléatoires car on doit être imprévisible » souligne un homme en arme, qui explique « garder une distance de sécurité » avec les gens. L’objectif : « préserver l’intégrité physique » mais surtout « éviter que l’on puisse attraper les armes » dont un Famas de plusieurs kilos.
Mais « notre principale mission reste la dissuasion » tempère un soldat.
Demain à 11h, découvrez la suite de notre immersion au cœur de la mission Sentinelle ! Conditions de vie, hébergements, salaires : les soldats se confient sur leur vie quotidienne.