Lors d’une conférence de presse, l’ancien maire de Londres a affirmé qu’il ne serait pas candidat à la succession de David Cameron. La question que tout le monde se pose désormais est donc de savoir qui remplacera le Premier ministre actuel, démissionnaire après le référendum, au 10 Downing Street.
L’annonce a surpris ce matin et c’est une chose qui n’était pas arrivée depuis au moins vendredi dernier en Grande-Bretagne… Boris Johnson a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il ne serait pas candidat au poste de leader du parti Conservateur et donc Premier ministre, levant le voile sur une incertitude qui planait depuis plusieurs mois déjà.
Le timing de Johnson laisse perplexe
Boris Johnson a longuement hésité avant de prendre position sur le référendum organisé par le gouvernement britannique sur la sortie ou non de l’Union européenne. En février 2016, il annonce finalement qu’il préfèrerait voir le Royaume-Uni quitter l’UE et s’engage dès lors activement dans la campagne du Brexit. Cet investissement important dans la campagne du leave —il était la figure du parti Conservateur sur la question— laissait penser que l’ancien maire de Londres espérait reprendre la tête du pays après la démission de David Cameron en cas de victoire de son camp.
Pourtant à la surprise générale, quelques heures seulement après la fermeture des bureaux de vote, une tribune appelant au maintien de David Cameron au 10 Downing Street paraissait. Signée par plusieurs partisans du Brexit, parmi lesquels un certain Boris Johnson, elle appelait le Premier ministre à rester en poste quelle que soit l’issue du scrutin. En sa qualité de parlementaire, M. Johnson a signé cette pétition qui remercie également David Cameron d’avoir « donné la chance au peuple britannique de s’exprimer« .
Ce premier épisode avait fait dire à certains que l’ancien maire de Londres n’avait pas pour ambition de remplacer le Premier ministre, pourtant il n’avait à ce moment-là pas encore exclu de se présenter. Aujourd’hui, c’est la colère qui monte chez les sympathisants du Parti et laisse dire à certains observateurs que Boris Johnson voulait simplement quitter l’UE et n’a jamais eu l’intention de s’occuper des pots cassés…
Plusieurs prétendants au poste
Après l’annonce de Boris Johnson, la liste des prétendants a dû être redessinée et compte en ce moment cinq noms, parmi lesquels Michael Gove et Theresa May. Ces deux personnes ont été proposés à la direction du parti par leurs collègues parlementaires et espèrent accéder au 10 Downing Street à la rentrée prochaine.
Tous deux sont connus des britanniques et exercent depuis 2010 une fonction dans le cabinet de David Cameron, Theresa May en tant que ministre de l’Intérieur et Michael Gove au ministère de la Justice. Ils ont pris position sur la question du Brexit mais ont choisi de rester dans leur fonction, contrairement à d’autres ministres qui ont préféré quitté le gouvernement.
Dans le cas de Theresa May, bien qu’eurosceptique convaincue et conservatrice, elle s’était engagée pour la campagne du remain en avançant qu’une « sortie n’apporterait rien de bon au pays« . Michael Gove quant à lui, a expliqué que bien que ce soit un « déchirement de quitter David [Cameron] » le Brexit était « désormais son combat« . En somme, deux personnes qui ont pris des positions bien différentes sur la question du Brexit mais cherchent à accéder au 10 Downing Street.
Enfin, dernier point et pas des moindres pour les candidats à la présidence du Parti : ils devront rassembler les mouvances les plus conservatrices du mouvement avec celles qui le sont moins. Les deux personnes qui semblent le plus à même de le faire aujourd’hui sont Theresa May et Michael Gove ; la question est maintenant de savoir s’ils en seront capables une fois arrivés à la tête du Parti.
Un programme chargé pour le nouveau Premier ministre
David Cameron, qui a annoncé vendredi matin avoir entendu la voix du peuple, en avait profité pour présenter sa démission d’ici à trois mois. Il laisse donc à son successeur la lourde tâche de mettre en marche le fameux article 50 du TFUE qui prévoit les conditions de sortie d’un pays de l’union de façon unilatérale.
Quel que soit le successeur de David Cameron, il devra négocier toutes les conditions de sortie du pays avec les autres États membres. En se rendant à Bruxelles, un terrain désormais hostile pour les britanniques, il devra défendre au mieux les intérêts de son pays sans froisser un peu plus ses ex-partenaires.
Crédits photo de Une: Youropi