
Depuis 2018, le vélo sous toutes ses formes est célébré tous les 3 juin lors de la Journée mondiale de la bicyclette des Nations Unies. Que ce soit pour la santé ou pour l’environnement, la pratique quotidienne du vélo représente de nombreux avantages. Mais en réalité, il n’est pas toujours facile de se lancer. Quelles sont les avancées et les freins rencontrés dans la pratique du vélo ? Comment mettre un coup d’accélérateur à la petite reine ?
Femmes vs hommes, ville vs campagne… L’accès au vélo reste profondément inégalitaire
« Aujourd’hui, l’accès au vélo reste profondément inégalitaire », alerte Nathalie Ortar, anthropologue et directrice de recherche au Laboratoire Aménagement Économie des Transports à l’ENTPE. « Et cette fracture pourrait s’aggraver avec la baisse massive du budget alloué au plan vélo. Sans soutien fort de l’État, tout repose désormais sur la volonté — et les moyens — des collectivités locales » explique la directrice de recherche.
Pourtant, les bénéfices d’un investissement dans le développement du vélo sont bien réels. « Dès qu’une ville investit dans des infrastructures cyclables, on observe une dynamique positive et un réel engouement. Le vélo devient plus attractif, surtout pour les plus jeunes. Et on le sait : plus on commence tôt, plus on adopte le vélo durablement », complète Nathalie Ortar. À Lyon, où se situe l’école d’ingénieurs ENTPE, la ville a été précurseur avec la mise en place à grande échelle de vélos en libre-service il y a plus de 20 ans. Et l’investissement continue de façon positif. Pour la première fois, à Lyon, la part modale des voitures passe sous la barre des 50 %. Mais ce n’est pas le cas dans toutes les villes. « Les politiques des villes jouent donc un rôle important dans la mobilité » révèle l’experte de l’ENTPE.
Le manque d’infrastructures pour le vélo participe aussi à la création d’inégalités de genre. « L’environnement urbain n’est pas neutre. Moins il est sécurisé, moins les femmes utilisent le vélo pour se déplacer. C’est un enjeu majeur d’égalité à prendre en compte », ajoute-t-elle.
Mon trajet vert : une websérie étudiante pour sensibiliser au vélo et à la mobilité quotidienne durable
Aujourd’hui, les transports représentent 30 % des émissions de CO2 en France, et les trajets domicile-campus comptent pour plus de la moitié, voire jusqu’à 75 % du bilan carbone des établissements d’enseignement supérieur. Dans ce contexte d’urgence climatique, repenser la mobilité quotidienne des étudiants s’avère un enjeu clef. De nombreuses enquêtes montrent que les étudiants plébiscitent le vélo, mais sans en faire un moyen de transports quotidien. En dehors des investissements, comment réussir à sensibiliser et mobiliser les jeunes de la GenZ ?
C’est la mission que s’est donnée l’école d’ingénieurs CESI ! Motivée par le programme d’économies d’énergie Mon trajet vert, l’école a produit une websérie de 5 épisodes qui parle d’amitié, de mobilité du quotidien, et de changement d’habitudes. Entremêlant humour et réalisme, chaque épisode nous invite à suivre le quotidien de 5 étudiants modes de mobilité bien différents : Tom avec un attachement indéfectible à la voiture, Fatou qui est toujours prête à privilégier les transports en commun, César et son vélo qui le suit à chaque déplacement, ou encore Ali qui ne jure qui par sa trottinette électrique. Loin des discours alarmistes, cette série se veut positive et ludique avec une mise en scène soignée mêlant humour et pédagogie.
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« À travers ce format dynamique et court, adapté aux codes de la GenZ, à la websérie devient bien plus qu’un simple divertissement ! Nous souhaitons l’utiliser comme un levier éducatif puissant pour faire évoluer les mentalités et encourager chaque étudiant à devenir acteur du changement, tout en découvrant notre programme d’économies d’énergie Mon trajet vert » explique Céline Viazzi, coordinatrice du projet à CESI. « Cette websérie est complémentaire aux actions de terrain mises en place auprès des étudiants dans les différents campus de CESI, avec l’ambition d’encourager un changement d’habitude tangible en matière de mobilité quotidienne et promouvoir activement de nouvelles habitudes de déplacement » conclu-t-elle.