Un suspect à été arrêté ce lundi au Kenya après la découverte de 9 corps dans une décharge de la capitale. Collins Jumaisi Khalusha a rapidement avoué les meurtres de 42 femmes, selon la police.
Les forces de police kenyanes ont découvert au moins neuf corps dans une décharge de Nairobi, la capitale du Kenya, depuis le vendredi 12 juillet. Trois premiers corps sont d’abord retrouvés. Puis samedi, ce sont cinq nouveaux corps que la police localise dont « trois contenaient des parties de corps de femmes » démembrés. L’auteur serait un homme du nom de Collins Jumaisi Khalusha, qualifié de « tueur en série psychopathe » par la police. L’âge des victimes va de 18 à 30 ans pour les huit premiers corps trouvés.
« Aucun respect pour la vie humaine »
Âgé de 33 ans, Collins Jumaisi Khalusha est le présumé auteur des faits. Il« a avoué avoir attiré, tué et disposé 42 corps de femmes sur le site de la décharge » à Mukuru, dans le sud de la capitale kényane, a déclaré lors d’une conférence de presse le chef de la Direction des enquêtes criminelles, Amin Mohammed.
Pour la police, Collins Jumaisi Khalusha est « un tueur en série, un tueur en série psychopathe qui n’a aucun respect pour la vie humaine », a ajouté le chef de la Direction des enquêtes criminelles. Une machette, « qui selon nous, servait à démembrer les victimes », était au domicile du suspect, a poursuivi Amin Mohamed. Pour lui, cet homme est un« vampire ».
Parmi les victimes, figure la femme du suspect. « Malheureusement, et c’est très triste, le suspect a affirmé que sa première victime était sa femme (…) qu’il a étranglée, avant de démembrer son corps et de le déposer » dans la décharge, a-t-il affirmé. Selon les premiers interrogatoires, toutes les victimes ont été tuées « de la même façon », selon le suspect. Les meurtres se seraient produits entre 2022 et le 11 juillet 2024. L’âge des victimes oscille entre 18 et 30 ans.
Cette tragédie témoigne de l’insécurité auxquelles font face les femmes au Kenya. « Cet acte horrible est un rappel urgent de la lutte en cours contre les violences sexistes que nous devons mener en tant que nation », a réagi dans un communiqué le Département d’État kényan pour le genre et la discrimination positive.
Le suspect arrêté au Kenya
Collins Jumaisi Khalusha a été arrêté ce matin devant un établissement « où il était venu assister à la finale du championnat d’Europe de football » qui opposait dimanche soir l’Espagne à l’Angleterre. Le suspect a été retrouvé après l’analyse du téléphone portable d’une des victimes. Selon les autorités, au moment de son arrestation, l’individu « était en train d’attirer une autre victime« .
Par ailleurs, « un deuxième suspect (…) a été arrêté avec l’un des téléphones d’une des victimes », précise Amin Mohamed.
La police critiquée
Dimanche, la tension était vive autour de la décharge. La population s’y est rassemblée et la police a brièvement tiré des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Cela a provoqué la colère des personnes présentes.
La police est sous le feu des critiques après la découverte des premiers corps dans cette décharge. Et pour cause, celle-ci se situe à moins de 100 mètres d’un commissariat. Le chef par intérim de la police nationale, Douglas Kanja, s’était engagé à mener « des enquêtes transparentes, approfondies et rapides ». Il affirme également que les policiers du commissariat voisin avaient été transférés ailleurs. Vendredi, l’Autorité indépendante de contrôle de la police (IPOA) avait annoncé enquêter sur une éventuelle implication de la police dans ces meurtres.
Cette affaire intervient dans un climat tendu. Les forces de sécurité kényanes sont sous pression depuis la mort en juin de dizaines de personnes. Un tragique événement qui s’était produit lors des récentes manifestations contre les projets de hausses de taxes du gouvernement.