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Kupka, pionnier de l’abstraction

Fondée sur l’autonomie des formes et des couleurs, l’esthétique non figurative qu’est l’abstraction voit le jour au cour de la deuxième décennie du XXe siècle. Du 21 mars au 30 juillet 2018, le Grand Palais propose une rétrospective exceptionnelle dans ses Galeries nationales. 300 peintures, dessins, gravures, livres et documents proposent d’envisager l’abstraction de Kupka comme un processus évolutif basé sur une longue maturation. 

 

Une préoccupation commune

Le développement de l’abstraction mis en oeuvre par les avant-gardes se manifeste picturalement par une réduction du réel à de simples volumes, héritée de la leçon de Cézanne, et aboutissant progressivement à une dissolution totale du motif représenté. L’accent étant mis sur la subjectivité de l’artiste, chacun des quatre artistes pionniers de l’abstraction, Kupka, Kandinsky, Malevitch et Mondrian, aboutit à sa propre « peinture non objective », en franchissant le seuil de l’abstraction entre 1911 et 1917. Ces inventeurs de l’abstraction proposent une nouvelle forme de peinture laissant transparaitre leur conception du monde en adéquation avec un contexte agité par d’importantes mutations.

 

Héritage et innovation: des influences multiples

L’élaboration de la poétique moderne de Kupka plonge autant ses racines dans le symbolisme viennois que dans une pratique spirituelle et ésotérique, fortement marquée par le courant théosophique de l’époque. Tout comme Kandinsky, Kupka développe une abstraction dite « lyrique », opposée à l’abstraction géométrique, et basée sur une analogie avec la musique. Dans un contexte dans lequel selon Paul Valéry « Ni la matière, ni l’espace, ni le temps ne sont depuis vingt ans ce qu’ils étaient depuis toujours », toutes les certitudes vacillent. Ainsi, la réalité devient une entité que l’on approche de manière empirique, par les innovations techniques et scientifiques. La physique quantique, la théorie de la relativité ou celles de l’optique mais aussi la découverte des entités microscopiques, renouvellent le vocabulaire formel des artistes. 

Kupka, Disques de Newton, 1912, Philadelphia Museum of Art © Adagp, Paris 2018

 

Une peinture autonome

La rupture avec la tradition mimétique se traduit par une autonomisation de la peinture, dans laquelle règnent dorénavant la couleur et la forme. Chez Kupka, la décomposition des volumes et du mouvement par la couleur laisse transparaître la volonté de ne représenter plus que des concepts, des synthèses et des accords. Ainsi, la couleur imitative devient porteuse d’émotions physiques et physiologiques puis instrument du dynamisme. Points, lignes et arabesques formulent désormais une nouvelle dimension, renvoyant au microcosme et macrocosme ésotérique. Sa série de « formes et structures des couleurs » détermine bien la puissance qu’il accorde à ces deux éléments constitutifs de sa « nouvelle réalité ». Progressivement, Kupka s’éloigne des préoccupations du Groupe du Puteaux pour se tourner vers le « machinisme », puis vers un art abstrait plus géométrique et contrasté. 

Kupka, Plans verticaux I, 1912, Centre Pompidou © Philippe Migeat – Centre Pompidou, MNAM-CCI /Dist. RMN-GP © Adagp, Paris

Infos pratiques:

Lundi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 20h.

Mercredi de 10h à 22h. Fermeture hebdomadaire le mardi

Plein tarif : 14 €

Tarif réduit : 10 €

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