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La guerre des coquilles Saint-Jacques perturbe les flots

Il y a deux jours, la guerre de la coquille Saint-Jacques a pris un nouveau tournant, plus violent. Marins français et britanniques se sont affrontés sur les mers pour protéger le trésor enfoui sous l’eau : des coquilles Saint-Jacques.

Les origines du conflit marin

En France, la pêche de coquille Saint-Jacques est une activité mobilisant près de 600 bateaux et 2.400 marins sur les eaux. En 2017, c’est 87 millions d’euros que rapportaient 30.000 tonnes de coquilles vendues. Les eaux communautaires concernées par cette pêche sont ouvertes aux 28 de l’Union Européenne. Néanmoins, les règlementations de pêche du coquillage ne sont pas semblables entre la France et le Royaume-Uni. En France, la pêche est autorisée du 1er octobre au 15 mai. Et cela pour permettre aux coquilles Saint-Jacques d’atteindre une taille normal et aux pêcheurs de réaliser une pêche fructueuse. Pour les britanniques et irlandais, l’activité est autorisée toute l’année. Ces périodes difféntes sont à l’origine de tensions constantes entre les deux partis.

En 2013, pour apaiser les tensions qui demeurent entre les pêcheurs, un accord est signé et instaure des dates de pêche semblables entre la France et le Royaume-Uni. Cependant, cette nouvelle règlementation ne s’applique qu’aux bateaux mesurant plus de 15 mètres. Et malgré des années de revendication française pour que la pêche de coquilles Saint-Jacques britannique soit complètement interdite le reste de l’année, la règlementation n’a jamais évolué. Alors cette année, les conflits entre Français et Britanniques ont atteint une autre échelle. Pour exprimer leur ras-le-bol quant à la situation actuelle, les Français ont refusé, cette année, de signer l’accord qui perpétuerait la même situation. Les Britanniques répliquent et se rendent ainsi sur les lieux de pêche plus tôt et avec des bateaux plus grands que les 15 mètres règlementés.

Une telle période de pêche est définie par les organisations professionnelles française de pêcheurs. Tandis que la Commission européenne s’occupe de la pêche d’espèces menacées. Or, les coquilles Saint-Jacques, pêchées proche de la côte et sédentaires, sont recueillies dans les eaux nationales et non dans les eaux communautaires de l’Union Européenne.

Le déroulement d’une bataille navale : les corsaires de la coquille Saint-Jacques

Durant la journée du mardi 28 août, des bateaux britanniques se sont rendus pêcher les coquilles Saint-Jacques dans les eaux communautaires de l’Union Européenne. Au large de la baie de la Seine, en Normandie, les cinq bateaux britanniques arrimés ont rapidement dû faire face aux trente-cinq embarcations françaises qui venaient réclamer leur place et le repère de coquilles Saint-Jacques. Dès lors, le ton monte entre les deux nations. Pêcheurs français et britanniques échangent des insultes et utilisent des pierres et fumigènes comme projectiles. Certaines embarcations vont servir de bateaux-béliers, trouant la coque de plusieurs bateaux. Aucun blessé n’est à déplorer mais à la veille de la fin des négociations du Brexit, les tensions entre la France et le Royaume-Uni sont à leur comble. Deux jours plus tard, le maire de Tréport, en Seine-Maritime, espère ne plus assister à de tels incidents même si, pour l’instant, « tout le monde est super remonté« .

Apaiser les tensions

Dans un contexte de potentiel hard-Brexit, le doute plane quant à la question de la pêche des coquilles Saint-Jacques. Si aucun accord n’est trouvé entre les deux nations, les pêcheurs britanniques seront potentiellement défendus de pêche dans les eaux communautaires de l’UE. Selon Le Monde,Dimitri Rogoff, le président du comité des pêches de Normandie explique : « Normalement, après le 29 mars 2019, [les Britanniques] seront considérés comme un pays tiers et n’auront plus accès à ces zones-là ». Mais Frédéric Gueudar-Delahaye, directeur de la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture du Ministère de l’agriculture, se montre moins formel : « On ne sait pas encore ce qu’il en sera pour la pêche, car les négociations n’ont pas encore commencé ».

A lire aussi : Hard-Brexit : vers un échec des négociations entre Londres et Bruxelles ?

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Etudiante en bicursus Droit et Histoire - Sorbonne et Assas
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