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La Jean-Pol : À nos Bons Amis Suisses…

Ca y est c’est fini, j’en ai marre, c’est mon cri du coeur : je n’en peux plus.  Assez de clichés, assez de bêtises, trop d’ignorance.  Trop c’est trop. Je tiens ici personnellement  à vous donner en toute subjectivité le portrait d’un pays qui est trop souvent décrié : Notre petite,petite voisine, la confédération Helvétique. Je tiens donc à mener une entreprise de démolition minutieuse des raccourcis faciles utilisés pour décrire ce pays.

Tout d’abord la Suisse n’est pas vraiment un eldorado financier. À vrai dire on pourrait plutôt dire à son sujet que c’est la tête de turc du groupe des pays ayant soit une législation fiscale accommodante ou alors étant notoirement un paradis fiscal. Je vous cite à ce propos le département fédéral des finances :

« Le secret bancaire suisse n’offre aucune protection pour l’argent volé. Il n’existe pas en Suisse de comptes numérotés anonymes. En outre, notre pays a adopté des lois efficaces pour protéger sa place financière contre les avoirs d’origine illicite et permettre leur restitution transparente. La Suisse table sur la prévention et l’entraide judiciaire. Elle s’implique aussi étroitement sur le plan international dans la lutte contre la corruption et les avoirs d’origine illicite en participant à des instances telles que le Groupe d’action financière (GAFI ou, en anglais FATF, pour Financial Action Task Force) ou l’ONU. »
La Suisse n’est d’ailleurs pas reconnue comme paradis fiscal . Pourtant de nombreux politiques, notamment Français s’acharnent à nous le répéter ; la Suisse et c’est d’ailleurs un abus de langage possède certes une fiscalité avantageuse, mais n’est plus un repère facile pour requins peu scrupuleux. Je tiens ici à souligner un fait important, la Suisse est divisée en 26 cantons qui disposent de leur propre fiscalité (il n’y a pas d’harmonisation totale au niveau national ). Alors pourquoi un tel acharnement ? Parce que historiquement la Suisse est l’inventrice du secret bancaire , qu’elle défend aujourd’hui bec et ongle même si elle a consenti  à de nombreuses concessions.  Toutefois j’aimerais que pour une fois l’honnêteté intellectuelle triomphe un peu au détriment du chauvinisme primaire : oui, Albert est un vilain vilain garçon, sur son rocher  bétonné, protégé par une bienveillante (peut-être trop … ) Marianne, il blanchit à tour de bras de l’argent pourtant profondément sale… Et Notre cher Luxembourg (l’affaire Clearstrem) lui aussi ce coquin ! Et pire encore, la vilaine Elisabeth et ses îles et de Jersey et Guernsey, sans compter tous les paradis fiscaux membres du commonwealth … Et Barack !?  le delaware qu’est-ce que c’est à part une plaque tournante de l’évasion fiscale?  Non s’il-vous-plaît soyons sérieux, la Suisse est d’accord c’est un fait pas toujours coopérative (même si j’insiste il y a eu du mieux ) au  niveau fiscal, mais balayez devant votre porte avant de sortir l’artillerie lourde .
Je rappelle de plus que si le secteur bancaire occupe une place importante dans l’économie suisse, il ne faut en aucun négliger le poids de l’industrie pharmaceutique (Roche, Novartis), agroalimentaire (Nestlé) , horlogère (Swatch & co , Rolex etc.) Ah tiens ça me rappelle d’ailleurs que si on retirait toutes les montres de luxe (ou pas) helvétiques du poignet des opposants virulents à ce petit pays, et qu’on retirait leur machine à café (nespresso, mais si vous savez la machine de George ) afin de boycotter les choix de politiques fiscales odieuses de leur voisin, et bien je suis persuadé qu’il y aurait tout de suite bien moins de monde prêt  à se bousculer au portillon du lynchage. Pour étayer mon propos et afin de vous prouver que la Suisse ne se résume pas à ses banques, je vous invite à regarder la balance commerciale helvétique , qui ma foi n’a rien à envier aux Allemands, et ferait pâlir plus d’un Français ou d’un Américain. Et si vous avez encore des doutes allez voir le nombre d’innovations technologiques réalisées dans un pays dont la taille est comparable à la Région Rhône-Alpes, elle est selon l’OCDE au premier rang pour le développement des industries du savoir du 21e siècle grâce notamment à un investissement massif (2,9 % du PIB) dans le secteur de la recherche.

Ca c’était pour le topo économique-financier, maintenant un peu de politique et de social :
-Non les Suisses ne sont pas tous riches, oui les salaires sont plus élevés (mais il faut retrancher la souscription aux assurances privées et autres charges…), oui le taux de chômage est extrêmement bas (2,9 % en Aout 2011, 3,3 pour les 15-24 ans), mais il existe des difficultés réelles pour de nombreux Suisses notamment à cause de l’absence d’un système de solidarité active (un truc pas mal qui existe en France)
Non les Suisses ne sont pas racistes ou populistes (la montée de l’extrême droite, blalbalalallala ) pays à tendance fascisante. Si par malheur quelqu’un ose me répondre que j’ai tort puisque l’UDC (Union démocratique du Centre ) est le premier parti de Suisse et qu’il utilise des affiches provocatrice, Je réponds Faux, archi Faux. Pour casser cet argumentaire facile, il suffit de connaître déjà la nature même de la suisse et de ses institutions . La Suisse est divisée en 3 voir 4 zones linguistiques , la Suisse romande (au comportement plus latin), la Suisse allémanique (plus allemande)  et le Tessin (plus italien) pour les plus importantes. Sans faire de clichés réducteurs, ces différences de langues traduisent aussi une différence culturelle entre des Suisses Romands souvent beaucoup plus pro européens, partisans d’une solidarité renforcée et des Suisses Allemands beaucoup plus pragmatiques revendiquant une bonne gestion budgétaire. Une différence qui s’explique aussi par l’influence historique et culturelle des  religions pratiquées en Suisse , avec un léger antagonisme entre Catholiques (Valais, Fribourg, Tessin par exemple) et Protestants.  Il faut bien comprendre que cette diversité constitutive de l’Histoire Suisse se traduit dans la politique du pays. Le système politique Fédéral repose dès lors sur la recherche systématique du consensus le plus large, tandis qu’il est donné une importance primordiale à la représentativité réelle des citoyens ( démocratie directe, proportionnelle…).
L’Union démocratique du Centre n’est pas par définition  un parti d’extrême droite, c’est un parti conservateur, « attaché aux valeurs traditionnelles de la Suisse » (qu’est-ce que ça cache ? ). Ca cache le souci du respect de la libre entreprise, d’une certaine mentalité issue du puritanisme protestant, d’un attachement à la terre, au terroir, du respect de la souveraineté du pays, de la peur de la délinquance. C’est un parti de droite beaucoup plus proche de la CDU allemande , que l’UMP française et en aucun comparable au FN . Je ne dis pas ici qu’à l’intérieur même de ce parti il n’y ait pas pas des tendances extrêmes ou xénophobes, mais c’est en fin de compte pour le coup plutôt comparable à la Droite populaire.  Pour ceux qui se demandent s’il n’existe pas d’autres partis de droite, il y a les libéraux-radicaux (pour le coup très centrés sur le libre-échange, l’économie, le libre-marché (de manière très grossière le parti des patrons)), et  le Parti-démocrate Chrétien plus social (d’obédience catholique. )
Quant à ces fameuses affiches … elles sont d’un côté malheureuses et ignobles, mais elles traduisent aussi ce que les Français connaissent moins : une réelle liberté d’expression.

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