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La Manif pour tous se clôture sur de violents incidents

Manif pour tous 1

 

Après   que l’Assemblée Nationale ait voté la loi autorisant deux personnes de même sexe à se marier et à adopter et alors que Bertrand Delanoë, le maire de Paris, déclare devant la mairie du 4ème arrondissement de Paris «  Vous ne trouvez pas que la France est belle ce soir ? », la Manif pour tous défile dans une ambiance relativement calme.

 

Un jeune couple rencontré dans le cortège et qui  a préféré garder l’anonymat me déclare que  « l’on touche à un vrai problème de démocratie avec le vote de cette loi » car, selon ces derniers « l’avis du peuple n’est pas respecté ». Un peu plus loin, un groupe de jeunes s’en prend directement à l’héritage de mai 68 qui a entraîné, selon eux,  une « dépravation » de la société et du modèle familial

Dans un tout autre registre, Antoine, jeune lycéen de 19 ans raconte qu’il vit son premier engagement politique, ses premières manifestations et  regrette que le mouvement de La Manif pour tous  soit assimilé aux violences et à l’extrême droite : «  Evidemment, s’il y a des gens extrêmes contre le président, ils se retrouvent avec nous » me confie-t-il. Lui s’en va tranquillement un peu avant la fin de la  manifestation. Ses craintes résonnent comme un présage.

A 21H30 le cortège atteint  l’esplanade des Invalides (7ème arrondissement de Paris),  Frigide Barjot est au micro, elle rappelle le caractère « pacifique » de la manifestation. Elle réclame un sit-in et deux minutes de silence avant de demander aux manifestants de rejoindre les bouches de métros pour évacuer les lieux.

 

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La consigne n’a pas l’air d’être appréciée par  certains manifestants qui restent debout  à crier leurs désaccords. Alors que d’autres s’installent sur les pelouses, une minorité de jeunes s’activent, crânes rasés, bouteilles à la main et pour certains autocollants  du Renouveau Français, un groupuscule d’extrême droite. Ils font face aux CRS devant la rue de l’Université, qui mène à l’Assemblé Nationale.  Le service de sécurité de la Manif pour tous est très vite pris à parti et débordé. Un homme harangue la foule avec un mégaphone. Attirés par l’ambiance électrique, de nombreux jeunes jusqu’alors calmes, viennent grossir les rangs des casseurs. Il est environ 22H15, de 100 à 200 personnes   se pressent vers l’entrée de la rue de l’Université, qui mène directement à l’Assemblée Nationale. Les drapeaux de la Manif pour tous laissent place à un drapeau à la tête de mort et à un drapeau vendéen.

 

Manif pour tous, ultras MF

 

Ceux qui ont décidés d’entrer dans une action violente sont bien équipés : masques, foulards, gants de moto,  lunettes de ski, bombes lacrymogènes. Les projectiles fusent, pétards, canettes et bouteilles de bières sont d’abord lancés vers les CRS mais rapidement ce sont les journalistes qui sont la cible des casseurs. Les forces de police restent impassibles et  répondent aux attaques nourries en utilisant sporadiquement de la bombe lacrymogène. Aux slogans tels que « Dictature socialiste » ; « Hollande démission » viennent s’ajouter «  Journalistes collabos » ; « journalistes corrompus ». Sur les coups de 23H00, les journalistes, photographes et cameramen présents devant la rue de l’Université sont violemment pris à parti, les projectiles fusent avant qu’ils ne soient pris en chasse par la foule. Une course poursuite s’engage, des journalistes sont passés à tabac. Pendant ce temps-là, de l’autre côté de la place, environ 200 veilleurs sont agenouillés  et entonnent le chant scout de « l’espérance ».  Il faudra attendre 1H30 pour que la place des Invalides retrouve son calme.  C’est « avec la plus grande sévérité » que Manuel Valls a condamné ces actes de violence, les jugeant « inacceptables ».  La police a annoncé avoir interpellé 12 personnes. 44 autres ont été appréhendées à Lyon ( selon le journal Le Monde).

 

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Maxime François (texte et photos)

 

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