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La suppression des notes à l’école : un écran de fumée

Le Conseil supérieur des programmes propose de supprimer les notes à l’école. Il souhaite les remplacer par « une évaluation bienveillante ». Un véritable écran de fumée. Explications.

Le contenu de la proposition

Le 27 novembre 2014, le Conseil supérieur des programmes (CSP) a remis à Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, un document censé révolutionner l’évaluation des élèves. Le CSP veut en finir avec un système de notation qu’il juge stressant pour les élèves et souhaite substituer aux notes un barème de 4 à 6 niveaux, sur le modèle de ce qui se pratique dans de nombreux pays. En Allemagne, les notes vont de 6 (pour très faible), à 1 (pour très bon). Aux Etats-Unis, les professeurs utilisent six lettres allant de A à F. Tandis qu’en Finlande, pays qui sert souvent de référence, on ne note pas avant le collège et la seule note sous la moyenne est 4 sur 10.

Supprimer les notes : quel objectif ?

Le Conseil supérieur des programmes souhaite supprimer les notes afin de « construire un processus d’évaluation qui à la fois donne confiance aux élèves et à leurs familles et fasse confiance aux professeurs ».

Cette décision fait notamment suite au dernier classement Pisa (Programme for international student assessment) paru en décembre 2013. La France, 5ème puissance mondiale, y occupait une très médiocre 25ème place. Lancée en 2000, cette enquête d’évaluation internationale des acquis des élèves de 15 ans est menée tous les trois ans dans les pays de l’OCDE et de leurs partenaires. Notons que dans ce classement, les 7 premières places sont occupées par l’Asie : Shanghaï, Singapour, Hong Kong, Taipei (République de Chine), Corée, Macao (Chine), Japon. Le premier pays occidental du classement étant le Liechenstein, suivi de la Suisse et des Pays-Bas.

Des expérimentations déjà en cours en France

En France, environ 2 000 établissements scolaires ont déjà testé des alternatives. Les notes ? Oubliées. Elles ont été remplacées par des smileys, des couleurs, ou des lettres. C’est le cas dans le Gers ou encore en Haute-Garonne. Hélène Rouch, présidente de la Fédération des conseils de parents d’éléves (FCPE) de Haute-Garonne, est favorable à la suppression des notes. Elle affirme : « On a des retours très positifs concernant ces expériences d’évaluations alternatives, ce qui conforte nos positions ».

La suppression des notes à l’école : un écran de fumée

Pourquoi cette mesure est un écran de fumée

Avec la fin des notes à l’école, on fait semblant de ne pas voir les choses en face. Pire, la poussière est mise sous le tapis. C’est un peu comme l’histoire d’un patient malade à qui l’on cacherait son diagnostic. Par lâcheté ou par peur de l’affoler. Malheureusement, dissimuler la réalité ne suffit pas à l’annuler. La réalité est bien présente. Et elle est cruelle. Le niveau des élèves français s’effondre. Beaucoup ne savent pas lire, écrire et compter correctement. A ceux-là, au lieu d’un zéro pointé, on mettra un smiley rouge au sourire inversé. Le résultat reste le même et ne résout rien. Quand ces élèves enverront des CV ou se présenteront face à un employeur, ils seront rattrapés par l’impitoyable réalité du monde professionnel. En outre, la suppression des notes risque d’accroître un phénomène déjà existant, celui d’une éducation à deux vitesses. Il y aura ceux qui auront des notes et pour qui des critères d’excellence seront maintenus (les élèves des écoles privées notamment) et ceux à qui l’on mettra des smileys et des couleurs pour éviter de leur dire qu’ils sont trop nuls. Une fois encore, après l’épisode des rythmes scolaires, les vrais sujets de fond ne sont pas abordés. A savoir l’acquisition des savoirs fondamentaux, l’échec scolaire ou encore le rétablissement de l’autorité des professeurs. L’école a besoin d’un chantier global, courageux et innovant, pas de mesures secondaires. Le temps presse.

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