La police de sécurité du quotidien a été lancée ce jeudi 1er février, à Moissac dans le Tarn-et-Garonne. Ce nouveau dispositif de sécurité a été annoncé par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb cet été. Elle n’a pour le moment que vocation d’expérimentation pendant les deux prochains mois.
Dès le 1er février, deux fonctionnaires de police dans la région de Moissac, composée de 27 communes et environ 30 000 habitants, seront en charge de patrouiller. Le but : rencontrer les différents acteurs de terrain. Il s’agit, selon le ministère de l’Intérieur, d’améliorer la diffusion et l’exploitation des informations des entités locales.
La PSQ: un recyclage de la police de proximité ?
Quand le ministre de l’Intérieur insiste lourdement sur le fait que la PSQ n’est pas une police de proximité, il semble que cela ne soit pas clair pour tout le monde. Il existe bien des points communs entre la police de proximité, mise en place en 2003, et cette « police de sécurité du quotidien ». La volonté de « renouer le dialogue avec les jeunes dans les quartiers en difficulté, de faire baisser la tension entre les jeunes et la police » semble être le plus frappant.
Pourtant, la PSQ possède aujourd’hui des objectifs actualisés. Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes, l’expliquait au micro de Jean-Jacques Bourdin en septembre dernier. La police de sécurité du quotidien aura une place centrale dans la lutte contre le harcèlement de rue.
Il ne s’agit donc plus seulement d’apaiser les relations avec les jeunes de quartiers dits marginalisés, mais également de lutter contre toute forme de nuisance, « contre les incivilités qui perturbent la vie quotidienne » de manière plus personnalisée. En un mot, la police de sécurité du quotidien sera un point de contact local, permettant une intervention moins formalisée. Compte tenu du temps de procédure actuel que prend le dépôt de plainte pour harcèlement, on peut penser qu’une présence accrue quotidienne d’une police sur le terrain aurait bien des avantages.
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Mise en place seulement jeudi dernier pour deux mois d’essai, il est encore trop tôt pour les pouvoirs locaux pour visualiser les éventuelles améliorations qu’amènent l’existence de cette police.
Un dispositif en réaction à l’affaire Théo et Adama Traoré
La succession des affaires Adama Traoré et Théo ont fait peser sur la police une accusation de racisme généralisée, amenant un malaise dans la profession. Des questionnaires ont été envoyés aux 250 000 policiers afin de connaître leurs souhaits et attentes quant à ce nouveau dispositif. En général, les fonctionnaires de police semblent avoir beaucoup d’attentes de cette nouvelle police de sécurité du quotidien. Ils ont l’espoir que cette création redonnera du sens à leur mission première, parfois oubliée : protéger la population, et pour cela s’en rapprocher un peu plus.