Peu d’événements historiques majeurs se sont déroulés un 26 juin. Voici tout de même trois épisodes marquants.
26 juin 1541
En 1528, Francisco Pizarro découvre le Pérou au terme d’une de ses nombreuses expéditions dans le Nouveau Monde. L’Espagnol, soldat illettré et fils bâtard d’un navigateur est un fervent admirateur de son prédécesseur Cortes. Après avoir trouvé ces nouvelles sources potentielles de richesses, Pizarro retourne en Espagne. Il y obtient le soutien de son souverain Charles Quint et monte une nouvelle opération. Trois ans après sa découverte, le conquistador remet le pied au Pérou. Il est accompagné de 200 hommes et 40 chevaux, des effectifs qui semblent bien insignifiants. Ils suffiront pourtant pour mettre à genoux l’immense et prospère empire inca. L’Espagnol arrive dans un contexte où la guerre civile fait rage entre les factions des deux fils du grand Huayna Capac. Huascar et Atahualpa se déchirent ainsi pour définir le successeur légitime.
La fin d’une immense civilisation
Le second sera finalement sacré empereur mais ne parviendra pas à écraser totalement la rébellion adverse. En apprenant l’arrivée des Espagnols en 1532, il engage des pourparlers pour éviter un nouveau conflit. Opportuniste, Pizarro propose son aide au « fils du soleil » pour lutter contre son frère. Bien que méfiant, Atahualpa accepte de rencontrer les Espagnols en obtenant la garantie qu’ils seraient désarmés. Promesse que Pizarro n’a évidemment pas l’intention de tenir. Il cache ses hommes dans les environs de Cajamarca, lieu de rencontre. Le jeune empereur l’y rejoint avec une immense suite composée de 30000 nobles, membres de l’administration et autres représentants de la cour, tous désarmés. Dans un premier temps, Pizarro tente de convaincre Atahualpa de se convertir au christianisme en lui tendant une bible. Ce dernier va rejeter l’ouvrage, précipitant la fin de son peuple. Impitoyables, les Espagnols massacrent plus de 20000 personnes et capturent le prince.
S’ensuit une succession de massacres, de rivalités incas et de division dans le camp espagnol, rongé par les immenses richesses de l’Empire inca. Le dernier véritable empereur inca meurt en 1533. Les Espagnols prennent Cuzco, la capitale, en 1534. De là, une grande lutte interne entre Pizarro et son bras droit Almagro vont les ronger. Cela aboutira à l’assassinat du dernier nommé. Le fils d’Almagro, revanchard, rassemble ses anciens partisans. La conséquence? L’assassinat de Francisco Pizarro le 26 juin 1541. Il laisse derrière lui la mise à mort de l’un des plus grands empires de l’histoire et des morts par milliers.
26 juin 1794
Début 1793, Louis XVI est exécuté par les révolutionnaires après avoir tenté de gagner l’Autriche (fuite de Varenne). Cette décision aussi symbolique que marquante suscite l’indignation des monarchies européennes. Se ligue donc contre la France la première coalition européenne. Formée d’abord de l’Autriche et de la Prusse, elle est rapidement rejointe par la Grande-Bretagne, le Portugal, l’Espagne, la Hollande et quelques royaumes italiens. Parallèlement, la Vendée se soulève et la France sombre dans une des guerres civiles les plus sanglantes de son histoire.
Le reste de l’année se révèle terrible pour la jeune République Française. L’armée révolutionnaire multiplie les défaites à l’extérieur des frontières et les Chouans se font également de plus en plus pressants. Il apparaît rapidement que le pays et le pouvoir en place courent un grand danger. La prise de Toulon et les défaites qui s’enchaînent à l’est deviennent de plus en plus préoccupantes. Lazare Carnot prend alors les choses en main et réorganise les forces tricolores. Les jeunes volontaires de l’an II (1792) sont placés en compagnie de troupes expérimentées pour trouver un « bon amalgame ». Sur le front, le jacobin Saint-just traque les déserteurs et les officiers incapables. Les effets sont immédiats ou presque.
Le 26 juin 1794, les 80000 soldats français de l’armée du nord affrontent 70000 coalisés à Fleurus, près de Charleroi. Après une lutte acharnée et grâce à la résilience des troupes tricolores, les forces prusso-autrichiennes sont repoussées. Cette victoire permettra aux Français d’inverser la tendance d’une guerre jusque là catastrophique pour eux. Il s’agit également de la première utilisation militaire de l’histoire d’un ballon d’observation.
26 juin 1945
Après la Première Guerre Mondiale, les nations européennes sont consciente de la nécessité de créer une organisation internationale chargée de résoudre les conflits avant qu’ils ne dégénèrent. Ce postulat aboutit à la création officielle de la Société des Nations (SDN) en 1920. Elle dispose de trois prérogatives principales que sont le respect du droit international par l’ensemble des nations, l’abolition de la diplomatie secrète et la résolution des conflits par arbitrage. Malgré des intentions louables, elle échouera lamentablement avec en point d’orgue l’éclat de la Seconde Guerre Mondiale. Cet échec s’explique à la fois par le manque de moyens d’action concrets et par l’absence des Etats-Unis qui restent en retrait.
Les alliés vont tirer les leçons de cet indiscutable fiasco pour l’organisation qui va succéder à la SDN. Promise dès 1941 par Roosvelt, président américain, l’Organisation des Nations Unies (ONU) voit le jour le 26 juin 1945. A San-Francisco, 51 nations se réunissent pour officialiser le remplacement de la SDN par l’ONU. Le siège de cette nouvelle structure internationale se trouve à New-York, démontrant la volonté des Etats-Unis de prendre leur responsabilités. Ses piliers principaux reposent sur les mêmes principes que ceux de la SDN. Par contre l’ONU est, cette fois, dotée d’une armée qui lui est propre et dont elle peut commander l’intervention : les casques bleus. L’organise s’articule autour d’une assemblée générale rassemblant les représentants de l’ensemble des pays, d’un secrétariat général chargé de l’administration et du conseil de sécurité avec des membres permanents (les vainqueurs de la guerre) et d’autres qui alternent.